En cette fin d'année, Surfrider Foundation Europe lance une campagne importante, autour de la révision de la directive pour la qualité des eaux de baignades. Celle-ci concerne directement les surfeurs, présents à l'eau toute l'année, et parmi les premiers utilisateurs touchés par la pollution des eaux.
Une directive européenne, qu'est-ce que c'est ?
Selon droit-finance.net, une directive européenne est un "texte principalement réglementaire émanant de la Commission européenne ou du Conseil européen et fixant des objectifs aux Etats". Contrairement au règlement européen, celle-ci ne s'applique pas directement aux pays membres de l'Union Européenne. Elle va donner la direction générale, que les Etats membres devront suivre en mettant en place les mesures et moyens nécessaires dans leurs propres textes de loi. Ainsi, "les directives européennes fixent des objectifs à atteindre, laissant le choix des moyens à la libre discrétion des Etats membres".
Ainsi depuis les années 1970, l'Union Européenne dispose de règles visant à préserver la propreté des eaux de baignade. Ces règles ont été mises à jour et simplifiées par la directive de 2006 sur les eaux de baignade.
Pourquoi réviser la directive pour la qualité des eaux de baignades ?
En ce qui concerne la directive de 2006 sur les eaux de baignade, les dernières évolutions scientifiques et technologiques indiquent que des améliorations sont possibles dans certains domaines. Il lui est également nécessaire de s'aligner sur les nouvelles ambitions en matière d'environnement et de climat du pacte vert pour l'Europe. Il s'agit là du discours de l'Union Européenne. L'association Foundation Europe, elle, soulève d'autres points primordiaux.
"Actuellement, quand l'Union Européenne attribue une "qualité excellente" aux "eaux de baignade", elle limite en réalité ses analyses à la présence, en été, d'une poignée de bactéries sur les zones réservées aux nageurs. Or, les contaminations chimiques et les espèces envahissantes, non monitorés dans les eaux européennes, posent des risques pour la santé humaine."
Selon Surfrider, la première raison est donc de prendre en compte l'ensemble des pollutions effectives dans l'eau : bactérienne, comme c'est le cas à ce jour, mais aussi chimiques et biologiques. La seconde raison, c'est aussi de prendre en compte ces pollutions tout au long de l'année, car bien que plus de personnes profitent de l'océan en été, nous sommes les premiers à savoir que nombre d'entre nous sont à l'eau 52 semaines par an (ou presque).
"L'UE limite par ailleurs leurs zones de test aux seules zones de baignade, inséparables du reste de la mer. Pour garantir la santé des usagers, il est prévu - et il est nécessaire - de réviser la Directive des Eaux de Baignade." ajoute l'association. L'objectif, à terme, est bien sûr d'améliorer la qualité des eaux dans lesquelles nous nous baignons et protéger ainsi notre santé.
Comment faire bouger les choses ?
L'Union Européenne a lancé fin octobre une consultation citoyenne afin de prendre l'avis des usagers de la mer. Celle-ci est accessible en ligne jusqu'au 20 janvier 2022. Seule une participation massive des surfeurs à cette consultation permettra la révision et donc l'amélioration de cette directive. Cette participation permet à la communauté surf de s'exprimer sur ces sujets importants, pour espérer "garantir des eaux européennes saines pour tous, quelle que soit la période de l'année, le lieu, ou l'usage qui y est fait".
Composée principalement de questions à choix multiples, elle s'organise en deux parties. La première section entend récolter les avis des participants sur leurs perceptions de la qualité des eaux de baignade et leur évaluation générale en termes de gestion. La seconde partie, plus technique, s'attardera sur la Directive en elle-même, son champ d'application, sa déclinaison sur le terrain, les enjeux et les pistes d'amélioration à apporter...
Pour faciliter les choses, Surfrider Europe a développé des propositions de réponses, basées sur le Manifeste pour des Eaux Saines. Les participants pourront y découvrir ou redécouvrir des recommandations : amplifier les zones et les périodes d'analyse, inclure plus de paramètres, notamment chimique, réglementer la pollution à la source et mieux informer les citoyens.
L'ensemble de ces réponses se basent sur deux recommandations principales : le développement du contrôle sanitaire aux zones de pratiques sportives et récréatives, et l'ajout de nouveaux paramètres chimiques, biologiques et physiques pouvant rendre compte de la qualité des eaux littorales.
Propos recueillis via communiqué Surfrider Foundation Europe.
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