Il s'appelle Epsilon et dicte sa loi au large de l'Europe. C'est lui qui, cette semaine, va donner un tout autre visage aux spots de la façade Atlantique française. L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) l'avait annoncé en mai dernier : "la saison 2020 des ouragans sera particulièrement active en Atlantique, avec des tempêtes plus fortes et plus longues que la moyenne." En septembre, pas moins de cinq cyclones tropicaux (Paulette, Sally, Teddy, Vicky, René) cohabitaient dans l'Atlantique. Un phénomène rarissime, qui ne survenait que pour la deuxième fois de l'Histoire, comme le rappelait CNN.
Le jeudi 22 octobre, le Centre national des ouragans annonçait la formation d'Epsilon, considéré comme la 26e tempête tropicale de la saison et le deuxième du mois d'octobre en Atlantique. Jusqu'ici, rien d'exceptionnel. Mais jeter un oeil sur les cartes et analyser les modèles météorologiques ont permis de distinguer quelques particularités propres à cet tempête.
La semaine dernière, Epsilon est passé tout près des Bermudes, tout en restant à l'écart des côtes. Remontant vers le nord, il a été repris par la circulation d'ouest des moyennes latitudes dimanche, et subira une transition extratropicale explosive sur l'Atlantique Nord ce lundi, selon le National Hurricane Center. Mardi matin, celui qui est considéré comme ex-ouragan de catégorie 3 sera positionné sur l'Atlantique nord, à mi-chemin entre la Mer du Labrador (Atlantique Nord-Ouest) et les côtes irlandaises. Le système dépressionnaire, lui, sera très profond avec une pression atmosphérique minimale proche de 945hPa.
Parlons local. Au regard des prévisions sur la partie nord-ouest de la France, le pic de houle coïncidera avec l'arrivée de forts vent provenant de l'ouest. Mercredi à la Pointe de la Torche (Finistère), on prévoit des rafales à 50km/h quand un swell annoncé à 7,2m, 18s de période, touchera le Pays Bigouden Sud. Mais plus on descend le long de la façade atlantique, moins le vent malmène les spots. Mieux que ça, il connaîtra des fenêtres offshore.
C'est la partie sud-ouest de la France qu'il faudra grandement surveillée. La houle arrivera dans la nuit de mercredi à jeudi. Mercredi à 21h, on prévoit une houle de 5,3m, 21s de période, à Saint-Jean-de-Luz. Mais surtout, et ce qui est suffisamment exceptionnel pour le souligner, la présence de vents constants de secteur sud/sud-est très faibles, estimés entre 7km/h et 11km/h. Des paramètres météorologiques qui pourraient bel et bien réveiller la vague de Belharra, située à trois kilomètres au large de la Corniche basque. Et révéler la plupart des spots de gros qui jonchent le littoral, jusqu'à Nazaré (Portugal) où l'on pourrait connaître une journée historique.
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