Autres - Kristen Pelou, photographe breton

- @oceansurfreport -
Paris (29/05/09) - Entretien avec un photographe breton qui parcours le monde portant de l'interêt pour les sports nautiques, l'architecture, les interieurs et les batiments. Nom : Pelou. Prénom : Kristen. Surnoms : beaucoup trop pour tous les citer. Originaire de : Bretagne. Surfe depuis : 1993. Première vague où et quand : en catamaran en 1988 sur la plage en Bretagne où j'ai grandi. On a voulu surfer comme dans le film Hobie Cat "Sharing the Wind" tourné avec des pro à Hawaii. On a fini le mat dans le sable et le cata complètement en vrac. Il a fallu tondre pas mal de pelouses pour payer les dégâts. Première vague en surf, 1993 sur la Côte Sauvage de Quiberon. Ce jour là, le pote avec qui j'ai appris m'a dit "Ça y est, tu es dans la merde !", il voulait dire que c'est une passion qui ne vous lâche plus et passe avant pas mal d'autres choses, attention les dégâts !... Actuellement installé à : Paris, faut savoir faire des compromis avec sa promise, ce qui me sauve c'est d'être très souvent en déplacement. Ta première photo de surf, quand et où : première photo de surf, une belle journée à Port Blanc à Quiberon en 1993 avec un vieux boîtier semi-auto sans autofocus, pas mal d'images floues mais pour des photos souvenirs, on s'en fout ! Avant cela, je faisait aussi dans l'éphémère en photographiant de graffitis avant qu'ils ne soient recouverts ou effacés, des dizaines et des dizaines de pelloches, aujourd'hui perdues pour la plupart. Activité professionnelle ou amateur (la photographie) : activité professionnelle. Après la famille, j'y consacre 100% de mon temps. Je bosse pour la presse en sports nautiques avec quelques publications pub et "corporate" comme on dit dans les milieux autorisés, je fais aussi de la photo d'architecture, boutiques, intérieurs et bâtiments. Spot favori à shooter : j'aime bien les rochers, les falaises, les bowls, les bons peaks, je fuis les beach-breaks merdiques qui décalent dans tous les sens à 3 kilomètres du bord. Ta plus grosse parution, en France : plusieurs reportages entre 7 et 10 pages dans la presse surf française, Trip Surf, Surf Europe, Session, une couv de Trip Surf. J'ai été beaucoup plus publié hors surf : wind, kite, voile par exemple. Notez toutefois que, alors qu'il cartonne sur le web, cela ne fait pas longtemps que l'on donne une place au surf breton dans les magazines. Ça a été un travail de très longue haleine pour tenter de faire passer autre chose que des news régionales ou des reportages touristiques type "crêpe & menhirs en Bretagne" dans les mags de surf ! Merci à Archy chez Surf Europe pour ma première double page et vrai reportage et à Fred Le Leannec pour avoir défriché devant la porte par ses reportages bretons dans feu Surf Saga. Ta plus grosse parution, à l'étranger : une dizaine de pages dans Surfers (Allemagne) sur la partie européenne du Tour ASP en 2003, des reportages et publications en Espagne, Italie, Allemagne, UK... Des dizaines de reportages et plusieurs couvertures hors surf. Ton shooting le plus accompli : j'ai tendance à voir les défaut plutôt que les qualités dans ce que je (et les autres) fais (désolé Dan, private joke). Depuis quelques temps, en dehors de commandes spécifiques pour des clients, je préfère me lancer dans des projets de longue haleine, auxquels je réfléchis (trop) et que j'ai le temps de faire évoluer et aboutir plutôt que des trips d'une semaine sur une destination où, faute de temps, tu ne vois rien ni personne. J'évite donc les voyages sur un coup de houle, ou alors, j'y vais plusieurs fois de suite, histoire d'avoir un résultat dont je serai satisfait. Pour revenir aux shootings surf les plus accomplis, 3 semaines au Sri Lanka avec Elise Garrigue en 2006, peu de vague mais un vrai dépaysement, à peu près aussi longtemps au Maroc avec des locaux pour le guide WaveTrotter en 2005. Le line up le plus fou que tu as vu : c'est plus sentimental que vraiment incroyable. Il y a un spot en Bretagne chargé de souvenirs où pendant longtemps je n'arrivais pas à faire de photos tellement je tremblais sur la plage à voir les vagues dérouler, j'en prenais une ou deux histoire de et je fonçais à l'eau. J'ai réussi à faire une belle série d'images de ce spot cet hiver, elles sortiront peut-être un jour. Ton plus beau voyage : en surf, sûrement mon premier trip à Bali en 1998 juste après le renversement du dictateur Suharto. Voir des vrais vagues longues, creuses et qui envoient la sauce, des lignes à l'infini, ça fait un choc la première fois ! Les fois d'après aussi d'ailleurs ! Type de photos préférées : dans un magazine, je scotche facilement sur certaines photos dans l'eau ou d'action, j'aime généralement les photos qui ne disent pas tout au premier regard, que l'on peut regarder plusieurs minutes en imaginant plein de trucs. Je n'accroche pas autant sur des photos sur le web. Les photographes qui t'inspirent en image : en Europe, j'aime bien ce que font Steph Robin, Timo ou Mickey Smith ainsi qu'un espagnol qui bosse pour Surfer Rule, Victor Fernandez. Ces gars me semblent avoir une démarche, un oeil, ils sont tout sauf des presse-boutons que l'on rencontre un peu trop fréquemment depuis l'arrivée du numérique (ceux que je n'ai pas cités parmi les 4 précédents ne font pas forcément partie de la liste des presse-boutons). En dehors du surf, j'aime visiter des expo et regarder le travail de gars sur internet. Attention, s'inspirer, voir les idées originales des autres, leurs réalisations ça ne veut pas dire les copier. Les photographes qui t'inspirent en terme de réussite professionnelle : en surf, je pense à McKenna, sans doute le plus reconnu, en France en tout cas. Dans le reste, il y en a énormément mais le fait que l'on puisse reconnaître une photo de David La Chapelle au premier coup d'oeil est énorme, un sacré talent unanimement salué. Depuis combien de temps tu shootes régulièrement : un peu plus de 15 ans. Qu'est-ce qui t'a donné le virus de la photo : je suis un peu collectionneur alors au début c'était pour garder une trace des graphs qui allaient disparaître. Par la suite, pour garder un souvenir des sessions entre potes. En 1997, un peu par hazard, je suis devenu correspondant pour TripSurf et j'ai commencer à enchaîner les reportages en parallèle de mes études. Ensuite, en 2002 pendant ma thèse, j'ai eu le choix entre continuer et devenir chercheur en océanographie ou arrêter tout pour passer photographe professionnel. J'ai choisi la photo pour enfin faire ce qui me plaisait et construire quelque chose de personnel. Etre son propre chef a du bon ! Tes prochain objectifs dans la photo : terminer mes sujets en cours, convaincre plein de mags de le publier, monter une expo... Ton matos : boîtiers et objectifs Canon, caisson Aquatech, trepieds Gitzo et Manfrotto, flashs studio Godard. Tes projets : avoir de bonnes idées, les réaliser et espérer qu'elles plairont et pourquoi pas trouver un endroit tranquille et plein de potentiel près de la mer pour m'installer en famille (quoi, Tahiti ? C'est déjà pris ?). Ton site : www.kristenpelou.com Ton blog : watershot.blogspot.com Powered by Christophe
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