Alors que la semaine dernière nous nous branchions fébrilement à 22h30 précises pour suivre la Dawn Patrol et savoir si le Quiksilver Pro Gold Coast allait enfin être On, l’annonce du lay day eut l’effet d’une révélation : le surf ne serait jamais mainstream.
L’effet de masse
Si la WSL souhaitait convaincre une grande chaîne de diffuser tous les contests du WCT, elle aurait à prouver que le surf représente un attrait majeur pour le public. Alors qu’en France, en Australie ou à Hawaii la demande serait forte, il est peu probable qu’une bonne partie des américains vivant par exemple en Iowa, dans le Wyoming ou au Kansas ait le réflexe de regarder du surf plutôt que du football. Les mêmes tubes, airs, snaps et cutbacks deviennent vite monotones pour quiconque n’a jamais mis un pied sur une planche de surf. De là à comprendre les règles des séries ou des priorités…
Mère Nature
Imaginons : la communication autour du contest est énorme le mois qui précède. La tension plane autour du début de la compétition. Vous arrivez chez vous après le boulot, vous installez devant la télé et découvrez que la compétition est suspendue car Mère Nature n’a pas fourni les conditions nécessaires au moment exact. La chaîne doit alors diffuser un autre programme, et vous, vous maudissez le surf, la télé, la WSL et tous les autres, de ne pas pouvoir regarder le live tranquillement.
C’est bien pour cette raison que la waiting period dure généralement deux semaines.
Les fuseaux horaires
Les compétitions se déroulent aux quatre coins du monde. Pour que la WSL justifie son passage à la télévision, il faudrait qu’une large audience regarde en permanence le live. Pas seulement des milliers ou des centaines de milliers de spectateurs, mais des millions de fans prêts à regarder le programme. Difficile de croire que des millions seraient intéressés par un seul contest, et quand bien même, les fuseaux horaires empêchent cette réunion d’adeptes devant leurs écrans.
Live vs. Enregistrement
Le sport n’a généralement d’intérêt qu’en live. Cela n’a pas de sens d’enregistrer un match de foot ou de tennis, pour la simple et bonne raison que vous tomberez forcément sur un ami, ou un journal, qui vous donnera le résultat final.
Sur ce point, les wavegardens sont la meilleure option pour lancer le surf vers le grand public, peut-être même jusqu’au niveau Olympique. Il y a surtout de vrais espaces pour que le public s’asseye et puisse admirer le spectacle sous tous les angles. L’inconvénient ? Le surf devient prévisible, donc ennuyant.
Pour toutes ces raisons, il y a peu de chance que le surf perce vraiment auprès du grand public. Mais souhaite-t-on vraiment que ce sport symbole de contre-culture s’impose auprès du plus grand nombre ?