La tache a dû se révéler ardue pour Vincent Duvignac, le head judge des événements Airborne en France, et on imagine bien le Mimizanais se gratter la tête pour savoir auxquels des surfeurs il délivrera le fameux sésame, pesant ainsi le pour et le contre pour chacun des candidats, et offrant ainsi l'opportunité à l'heureux élu de se frotter aux meilleurs aérialistes du globe.
Après une longue réflexion, c'est à Maxime Huscenot que "Duvi" a délivré la seconde wildcard dite "digitale" pour le Reb Bull Airborne France, qui aura lieu en marge du Quiksilver Pro France, du 3 au 13 octobre prochain. Le Réunionnais avait déjà eu l'opportunité de participer à l'événement dédié aux manœuvres aériennes l'an passé, en étant appelé de dernière minute afin de remplacer Filipe Toledo, Mikey Wright et Noa Deane, qui avaient déclaré forfait.
Si en 2018 il eut du mal à s'adapter aux conditions et ne pu s'affirmer, Maxime compte bien exprimer son potentiel et faire parler son talent cette fois-ci dans les Landes. À Anglet lors de l'épreuve Qualifier remportée par Nommé Mignot, il avait déjà montrer l'étendue de son habileté à décoller, en s'envolant sur tout ce qu'il pouvait. Des compétences qu'il souhaitera remettre au goût du jour lors de la waiting-period de la 9e étape du Championship Tour.
Vincent Duvignac (Directeur des événements Airborne en France) s'explique sur ses choix.
"On a arrêté le contest Instagram vendredi soir et j'ai délibéré à 11h jusqu'à la date butoire. J'ai porté mon choix sur Maxime suite à une séquence de film où il réalise trois airs : notamment un frontside air totalement désaxé et une full rotation en backside avec un flat-landing. Et ça, ça m'a vraiment plu. Je pense que c'est mérité pour lui, au vu de ce qu'il a proposé avec une grande variété de manœuvres et surtout une vraie maîtrise. Malgré qu'il soit focalisé sur le QS, il est très motivé à l'idée de faire des airs."
Les autres prétendants à la wildcard
"Le choix était vraiment délicat, c'était très serré, notamment entre Maxime (Huscenot), Tim (Bisso), Charly (Quivront), Erwin Bliss et William (Aliotti). Ils se trouvaient vraiment dans un mouchoir de poche. Pas loin derrière, on retrouvait Enzo Cavallini, qui fait des choses impressionnantes en backside. Puis Jordan Oueslati qui a également été très bon."
L'aspect digital
"C'est compliqué à partir du moment où le contest s'appuie sur des séquences vidéos. Certains n'ont pas nécessairement un caméraman à disposition. J'ai procédé selon les critères du Airborne, c'est-à-dire en portant mes choix sur les manœuvres les plus engagées, réalisées sur la partie la plus critique de la vague, et en évaluant l'amplitude, les rotations - désaxées notamment -, les grabs... Et également les réceptions. Les flat-landings (retomber sur le plat, n.d.l.r), c'est beaucoup plus dur à faire que d'atterrir sur la mousse."
Les chances des wildcards au Quik Pro
"Maxime et Nommé (Mignot) vont vraiment pouvoir rivaliser avec les meilleurs sur les vagues puissantes d'Hossegor. Si c'est à la Gravière, on peut imaginer que ce sera violent, qu'il faudra être solide sur ses appuis et très engagé."
Le futur du surf aérien français
"Ce petit contest Instagram - j'utilise le terme de "petit" car il est voué à grandir et à se développer - montre que le niveau français actuel est présent et qu'il a rattrapé un certain retard. Avec Red Bull, on va organiser une session en invitant tous les surfeurs qui ont participé aux Airborne Sessions pour établir une session aérial pendant le Quiksilver Pro France. Pour rappeler à ces surfeurs qu'ils font aussi partie du projet, et au-delà, qu'ils ont un rôle important au sein de l'évolution du surf français. C'est boostant pour tout le monde, et c'est intéressant de se dire que d'une compétition "locale", on peut participer à un contest parmi les meilleurs aérialistes au monde."