Environnement - Typhon Rai : les Philippines en état d'urgence humanitaire absolue

Des régions entières ont été ravagées par la catastrophe naturelle la plus meurtrière que l'archipel ait connue cette année.

- @oceansurfreport -

Dans cette région de l'Asie, la saison des typhons s'étend généralement de juillet à octobre. Et pourtant, jeudi et vendredi derniers le typhon Rai qui s'est abattu sur l'archipel a laissé derrière lui des dégâts monumentaux.

Le pays fait partie des régions du monde les plus exposées aux changements climatiques et aux catastrophes de plus en plus nombreuses et violentes qui lui sont liées. Une vingtaine de phénomènes tropicaux dévastateurs s'abattent chaque année sur les Philippines, mais ils sont rarement d'une telle ampleur. 

Poteaux électriques et toitures arrachés, maisons détruites, arbres déracinés, villages inondés... Le pays, en état d'urgence humanitaire absolue, fait actuellement face à la catastrophe naturelle meurtrière la plus grosse qu'il ait connu cette année.



Ce sont les régions centrales et méridionales des Philippines qui ont été le plus touchées. Ce "super-typhon" a été d'une puissance rare. Jeudi 16 décembre les vents ont atteint les 195km/heure avant de retomber légèrement dans la journée de vendredi pour souffler tout de même à 150km/h et prendre la direction de la Chine méridionale. Ce sont ainsi les zones côtières qui ont subi les plus lourdes conséquences. Le survol de ces zones a révélé une situation alarmante, alors que les individus qui s'y trouvent sont entièrement coupés du monde. 



Un système de gestion des catastrophes a averti les populations des zones menacées qui, pour la plupart, ont déserté les côtes avant que le typhon ne les atteignent. Seuls les personnes qui ont réussi à fuir sont en capacité de fournir des nouvelles au reste de la planète. Ils sont plus de 380 000 a avoir précipitamment quitté les foyers et les stations balnéaires des zones sinistrées, où les communications et l'électricité sont désormais coupées.  



Ce matin, un ravitaillement en eau et en nourriture devenait de plus en plus urgent, bien que depuis ce week-end déjà, pompiers, militaires et policiers fassent tout leur possible pour fournir en eau, en vivres et en médicaments les habitants des îles les plus touchées. Des engins chargés de déblayer les routes jonchées d'arbres et de poteaux électriques ont commencé leur travail pour permettre aux secours de progresser sur le territoire.

Dans un premier temps l'urgence est de porter assistance aux victimes et de dégager les éventuels individus toujours prisonniers des décombres. Viendra ensuite le temps de la reconstruction, qui s'annonce longue et difficile. 

Le bilan humain est lourd et ne cesse d'augmenter. Au fur et à mesure que les secours progressent dans les décombres, il s'alourdit. Ainsi, il y aurait déjà 375 morts, plus de 500 blessés et une cinquantaine de portés disparus sur tout l'archipel selon l'AFP.



La petite île de Siargao, au sud de l'archipel, fait partie de celles qui ont été le plus lourdement touchées. Elle a été détruite à 95% et la saison des pluies qui vient tout juste de commencer n'arrange en rien la situation. Une source sur place nous a dressé le triste bilan de la situation insulaire. Arno, propriétaire de la Guest house Casa Patxa, lançait l'alerte ce matin sur l'état d'urgence dans lequel les habitants de l'île se trouvent, alors qu'ils ont tout perdu : 

« C'est là que le typhon a fait son landfall, causant des dommages considérables aux habitations et à toutes les infrastructures. Les maisons sont détruites et presque tous les arbres sont tombés. Nous sommes sans nouvelles de personnes depuis jeudi 16 décembre au matin car toutes les lignes sont coupées et plus rien ne fonctionne. Nous ne connaissons pas pour l'heure le bilan des morts et des blessés, mais les premières images auxquelles nous avons accès montrent un spectacle apocalyptique et désolant. » 

Face à l'urgence de la situation et aux besoins de la population, des mouvements de solidarité se mettent en place telles que des collectes de fonds et la création de cagnottes : 

« Par le biais de l'association Idées'elles, qui oeuvre déjà à Siargao depuis quelques années dans le domaine des microcredits, nous voulons récolter des dons pour un fond d'aide d'urgence afin d'aider ceux qui ont tout perdu. L'argent sera récolté et envoyé là-bas dès que possible. Il sera distribué par nos partenaires qui travaillent sur place en toute transparence et en pleine confiance.» Explique t-il au sujet de la démarche solidaire. 

« Vos dons serviront notamment à la reconstruction des maisons, qui est une priorité. Tout le monde a besoin d'aide après une telle catastrophe, qui s'ajoute en plus à la situation déjà difficile que nous connaissons depuis bientôt deux ans. » 



La scène surf de Siargao est très active et l'île, considérée par beaucoup comme la capitale philippine du surf, abrite une vingtaine de spots de classe mondiale. Elle figure en effet parmi les meilleures destinations surf d'Asie, et des surfeurs considèrent même que certaines des meilleures vagues du monde déroulent le long des côtes de Siargao. Parmi les informations que le propriétaire de la Casa Patxa nous a fourni figure, il y a celle-ci : le ponton iconique du spot de Cloud 9, qui est sûrement l'image la plus connue des amoureux du spot, a été emporté dans la tempête. 



Si vous souhaitez venir en aide aux habitants de Siargao, il vous est possible de faire un don à l'association Idées'elles ici. 

Par Ondine Wislez Pons
         
Mots clés : philippines, typhon rai, catastrophe, siargao, asie, réchauffement climatique, urgence, vent, super-typhon | Ce contenu a été lu 2608 fois.
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