Sarah-Jeanne Royer, océanographe à The Ocean Cleanup, chercheuse à l'institut d'océanographie Scripps à San Diego en Californie et à l'Université Hawaï Pacific, travaillait en collaboration avec Francesco Greco, Michaela Kogler et Dimitri D. Deheyn. Les résultats qu'ils ont obtenu à l'issue de leurs recherches révèlent qu'en usant des appellations "biodégradables", "biosourcés" et "compostables", les industriels manipulaient les consommateurs. Pour pouvoir affirmer une telle chose, les scientifiques ont plongé quatre types de plastiques différents dans deux milieux distincts : de l'eau de mer et un bioréacteur. Le premier type de plastique est constitué de matériaux 100% naturels appelé cellulose, le second est fait de polyester et polypropylène issus de la pétrochimie (oil-based dans le tableau ci-dessous), le troisième est un mix des deux (blend) et pour finir nous retrouvons le fameux PLA, constitué de textiles à base d'acide poly-lactique.
Le résultat est clair. Le PLA et le plastique classique sont les deux matériaux qui se sont le moins dégradés, voire pas du tout, parmi les quatre testés et ce, quelque soit l'environnement dans lequel ils ont été plongés. "Cela demande des conditions assez exceptionnelles pour que la dégradation et la biodégradation de ces matériaux ait lieu. Nous avons besoin d'une usine de compostage dans de hautes températures, de hautes pressions et des mouvements mécaniques afin que ces matériaux soient biodégradés." explique Sarah-Jeanne Royer. "C'est un soucis, parce que la plupart des consommateurs, lorsqu'ils vont jeter ces produits, ne vont pas nécessairement les jeter dans les bonnes poubelles."
En tant que surfeurs, surfeuses et autres pratiquants réguliers ou irréguliers de l'océan nous sommes, plus que quiconque, confrontés à ce problème dans la mesure où une grande partie de ces plastiques finissent tôt ou tard dans les océans. Ce milieu naturel ne remplit pas les conditions nécessaires détaillées ci-dessus, pour détruire intégralement la matière plastique. Il est important que l'opinion publique soit avertie et puisse consommer en conséquence. La publication de cet article intervient alors même que les représentants de 175 pays se sont réunis du 29 mai au 02 juin pour trouver un accord et tenter d'endiguer la crise plastique.
À l'issue de ces discussions, une première version devrait bientôt voir le jour...