On pourrait dire que Sebastien Chebassier est un photographe dans l'âme depuis tout jeune... Originaire de Lot et Garonne il pose finalement ses bagages à Magesq, dans le Sud-Ouest.
"Influencé par des photographes comme Gregory Crewdson, Helmut Newton, Sebastiao Salgado pour ne citer qu'eux... Il va alors porter son attention et son travail sur la narration d'une image quelle soit photographique ou filmique. Chaque image, chaque plan doivent raconter quelque chose tout en laissant une part d'interprétation pour celui qui regarde le media."
Il entreprend des études d'audiovisuel à Bordeaux et découvre la photo sous un nouveau jour, lorsqu'il travaille sur la narration de courts métrages. À la fin de ses études, ce passionné d'image lance sa société « Enarrofilms » . Aujourd'hui il a 31 ans, et perpétue sa longue série de clichés poétiques et vivants...
Belharra
Sebastien Chebassier
Bonjour Sébastien, aujourd'hui tu photographies beaucoup de lifestyle, portraits, mais aussi pas mal d'océan et de surf, raconte nous un peu comment la photo a commencé pour toi ?
Si mes souvenirs sont exacts, j'ai eu mon premier appareil étant tout jeune. J'avais récupéré le vieil argentique de mes parents (pour les amoureux de l'argentique c'était un « zenith 11 » made in URSS). Du coup, on peut dire que dès l'enfance j'ai commencé à immortaliser tout et n'importe quoi sur une pellicule, ne sachant pas que ça allait devenir mon métier. Puis des années plus tard, pendant mes études d'audiovisuel sur Bordeaux, j'ai commencé à affiner mon travail.
Je me suis posé des questions sur ce que je voulais raconter à travers mon boitier. La photo est venue alors en complément de mon écriture lorsque je réalisais mes courts métrages. Elle me permettait de travailler mes cadres en amont du tournage ainsi que ce rapport à la lumière et surtout à la narration.
Pourquoi avoir choisi de tourner une partie de tes travaux vers l'océan et le surf?
L'océan est un élément un peu particulier. Il a en lui cette dualité qui attire, qui obsède mais qui effraie aussi. Pour moi, il est un terrain de jeu idéal pour expérimenter mes idées. Il est comme, pour beaucoup sur la côte, une source d'inspiration. J'aime ce côté sauvage et indomptable de l'élément. Nous avons beau le comprendre, le connaître il nous réserve tout le temps des surprises. Je pense que c'est pour ces raisons que je me suis tourné vers l'océan et le surf. Ce dernier est venu en complément de mon travail photographique. Il est cette touche graphique qui va accompagner mon travail autour de la lumière. Et puis, je n'oublie pas que c'est le surf et l'océan qui m'ont offert mes premiers contrats. J'essaye depuis de le magnifier, de lui rendre hommage avec ma série « Ocean Painting ».
Quels sont les aspects difficiles de ton métier ?
J'ai la chance d'exercer un métier de passion, et c'est par conséquent un peu compliqué de parler des aspects négatifs. Ce qui est peut-être le plus dur ce sont les périodes durant lesquelles il n'y a pas de contrats je pense. On voit les autres avancer et nous non. Du coup, on se remet en question, on ne comprend pas trop pourquoi. Mais d'un autre côté c'est une phase, bien qu'elle soit difficile, que j'ai tendance à accepter désormais, car elle nous pousse à la réflexion et de ce fait, relance une certaine forme de créativité.
Ce que tu préfères dans cette profession ?
J'aime ce métier car il offre la facilité de faire des rencontres qui deviennent dans le futur une source d'inspiration. Il me permet d'aller dans des endroits différents, d'être confronter à différents éléments. Il me pousse constamment à la réflexion, à la construction de ma narration qu'elle soit photographique ou cinématographique et de ce fait, de ne pas rester sur des acquis.
Côté matos, tu travailles avec quoi ?
Je travaille principalement avec un canon 5D mark III et le panel d'objectifs Canon qui va avec. Mais ce dernier a beaucoup voyager et commence à montrer certaines formes de faiblesse (dues peut-être à mon manque de précaution) du coup j'attends avec impatience la sortie du nouveau Sony A7S III qui va me permettre d'aller chercher de nouveaux types de clichés. En video, je travaille principalement avec une EVA-1 de chez Panasonic et parfois avec des RED ou des caméras de chez Sony
Comment se passe ta journée type de travail ?
Souvent elle commence tôt le matin, avant que le soleil se lève. Si je ne suis pas en tournage ou en photoshoot et si les conditions sont là, je pars faire un petit tour sur Messanges. Puis vers 9h je me mets au travail. Je commence toujours par faire un petit tour sur les réseaux sociaux ainsi que sur des sites d'informations. Après quelques coups de fils, je me mets sur mes montages (comme actuellement). Si je ne suis pas en montage, je mets un vinyl (actuellement le dernier album de mon ami Thibault Cauvin dont j'ai réalisé un de ces derniers clip, qui tourne autour du surf, de l'océan et de la musique classique) et je commence mes développements photos ou je me mets sur l'écriture (quand j'ai le temps) de mes nouveaux projets pour l'année qui arrive. La journée passe et si le soleil est au rendez vous je repars sur Messanges voir les lumières du couchant et me déconnecté des écrans.
Un trip photo qui te reste dans la peau ?
Sans hésitation le Mexique. Nous y sommes partis il y a quelques temps de cela pour un trip surf entre copains. Nous sommes restés 1 mois du côté de Pascuales et de la Ticla dans le Michoacan. Ce fut un voyage riche en images mais aussi en relations humaines, rencontres et inspirations...
Peux-tu choisir quelques unes de tes photos, celles qui te marquent plus que d'autres...?
C'est assez difficile de répondre à cette question. J'ai toujours eu du mal à valoriser une photo plus qu'une autre. Si je prends en premier la photo « Ocean Painting #14 » c'est par rapport à la lumière et aux couleurs qui se dégagent de cette dernière. Toutes les nuances du couchant y sont présentes. J'ai voulu également dans cette dernière, sortir du mouvement rectiligne et rajouter du mouvement dans celui de l'océan pour donner cette sensation de désordre dans un moment de quiétude.
Ocean Painting #14
Sebastien Chebassier
En deuxième je choisirais « Mexico ». Il y a cette dualité entre le mouvement, l'agitation du moment et le calme du surfeur dans la vague. Il est comme figé dans lé désordre de l'élément.
Mexico
Sebastien Chebassier
Enfin pour finir, je pendrais « Justine » car je trouve qu'il y a cette idée d'évasion, de liberté qui se dégage de cette photo. Comme je le disais plus haut, l'océan a toujours était une source d'inspiration, d'exploration et de rêverie. On voit dans cette dernière qu'elle rame vers cette lumière, ce large inconnu. Il y a une forme de quiétude du moment, une respiration dans ce monde où tout doit aller vite.
Justine
Sebastien Chebassier
Dernière news ?
Je finalise mes montages pour le département des Landes et je travaille à l'heure actuelle sur un portrait avec la marque Belharra Beer, sur Gautier Garanx. Vous pouvez retrouver le teaser sur mon compte Vimeo ou sur mon facebook. Le film va traiter de son expérience par rapport à Belharra, son rapport à la vague ainsi que sur l'exigence du surf de gros. En parallèle je travaille sur un nouveau thème photographique mais je n'en dis pas plus pour le moment !
Suivre Sebastien sur les réseaux sociaux :
Facebook : Enarrofilms
Instagram (pour les dernières news) : iamenarro
Site : www.enarrofilms.com
Photo à la Une : Night de Sebastien Chebassier
Mots clés : | Ce contenu a été lu 5339 fois.