Surf Report Maroc est parti à la rencontre d'un grand
monsieur de la scène surf marocaine en la personne de Laurent
Miramon, fondateur de SurfLand et conseiller technique auprès de la
FRMSB.
Laurent a accepté de nous en dire plus sur son école, qui se pose en véritable référence dans le monde de la glisse, en
répondant à nos questions.
Bonjour Laurent, peux-tu nous présenter brièvement SurfLand ?
Surfland est la 1ère école de surf au
Maroc, elle a 29 ans d'existence et est composée d'une équipe d'experts qui
partage et communique la passion du surf et ses valeurs. Surfland s'adresse à
tous les âges et tous les niveaux, du débutant au compétiteur.
Avec les stages intensifs, durant les vacances, et les
Classes de Mer, nous réalisons quasiment 9 mois de saison, et c'est ainsi que
le Surfcamp est devenu exclusif avec les enfants. Nous collaborons avec les différents
hôtels de Oualidia pour les formules adultes.
En quoi consiste les classes de Mer ? Côté
sportif et coté environnement ?
Les spots de la région sont exceptionnels, avec en
particularité l'avantage des conditions de surf dans la baie garantissant une
pratique quotidienne et une progression dans les meilleures conditions et en
toute sécurité. C'est grâce à ces conditions, avec aussi l'avantage des
différents biotopes qu'offre le site, que nous avons développé depuis 1996 la
formule « Classes de Mer » avec les écoles.
Il s'agit de séjours « découvertes », dit
aussi, classes transplantées, basé sur un projet pédagogique lié aux thèmes du
lieu, avec un effet de socialisation des groupes, l'apprentissage du
« vivre ensemble ».
Le succès de la formule est basé sur le surf.
L'activité en tant que moyen éducatif est fantastique, d'autant plus que les
conditions de pratique sont optimales, avec une garantie de 100% de réussite,
sans appréhensions, même pour ceux qui ne maitrisent pas la natation.
Grâce à l'activité, les enfants sont beaucoup plus à
l'écoute des messages de sensibilisation à la protection de l'environnement,
l'écologie, au respect et au partage.
Q: Quels sont les grands champions marocains qui
sont passés par Surfland et qu'en est il de la relève marocaine.?
Nous avons eu une dynamique de « vases
communiquants » avec les champions marocains, les frères Sahyoun,
Nourredine Joubair, Yacine Ramdani, Ramzi Boukhiam, Othman Choufani, Adil
el Harrif
Nombres de bons surfeurs non compétiteurs ont également
acquis d'excellentes bases au sein de Surfland.
Nous gardons un contact permanent avec certains, et en
retrouvons beaucoup, grandi, devenus parents, assurant de belles carrières
professionnelles.
Cela fait plaisir, d'autant plus que nous accueillons
leurs enfants ! dès le plus jeune âge.
Je fais ainsi la transition sur le fait de la relève
marocaine : oui il y a bel et bien une relève et la plus prometteuse est
celle issue de parents surfeurs, ou qui ont une connaissance du domaine. Ils
bénéficient d'un cadre de pratique et d'épanouissement parfait.
C'est en partie ce que l'on peut déjà remarquer au
sein des juniors actuels, la majorité sont des enfants de surfeurs.
Cela ne signifie pas que seuls ces enfants pourront
réaliser une carrière sportive. Il y a aussi tous ceux qui bénéficient
d'encadrement, d'opportunité au travers des clubs ou école de surf. Mais le
cheminement est plus complexe, nécessitant beaucoup d'aides financières, car le
surf de compétition coute cher, et de plus en plus cher avec la progression de
niveau (impératifs de matériel, de déplacement/voyages, d'entrainements
physique et pratique,...). Il faut une réelle implication de la société civile,
l'engagement des principaux annonceurs avec des partenariats et sponsorings,
des subventions.
Un sport-étude Surf au Maroc ? est-ce
réaliste ?
Avant le sport-étude, il faut surtout des classes avec
des aménagements horaires afin que les élèves puissent bénéficier de plus de
temps d'entrainement et de pratique.
L'aménagement peut se faire cas par cas, mais
idéalement, il faudrait dans les principaux établissements scolaires une classe
par niveau regroupant des élèves sportifs de différentes disciplines, le
systèmes pouvant être étendu aux élèves artistes.Cette réflexion existe dans plusieurs établissements,
surtout à Casablanca, Mohammedia et Rabat.
Pour avoir un sport-étude spécifique, il faudrait un
contingent de surfeurs beaucoup plus importants. D'ici quelques années cela
sera envisageable considérant qu'il y a un fort contingent de très jeunes
surfeurs (entre 4 et 10 ans) en relève.
Je pense que le meilleur schéma actuellement serait
basé sur des classes avec horaires aménagés, l'implication de professeurs d'EPS
dans le suivi des programmes d'entrainements physiques et la préparation
mentale, la collaboration avec la FRMS pour les programmes d'entrainements
pratiques.
Le mot de la fin ?
Nous ne sommes qu'au début du processus. Le
développement du surf au Maroc s'est amorcé depuis longtemps, mais il manquait
beaucoup de facteurs. D'ailleurs les champions telss que Yacine, Abdel ou Ramzi
ont dû s'expatrier jeunes pour réaliser leur carrière sportive. Aujourd'hui,
cela n'est plus une nécessité, les talents peuvent s'épanouir sur le
territoire, mais n'en demeure pas moins que dès les 12/13 ans, il faut qu'ils
puissent voyager pour participer à des compétitions qui leur permettent de se
mesurer au niveau européen, puis international.
Il y a un travail d'encadrement qui se fait, mais trop
limité à quelques régions ou spots, par des écoles de surf ou des club. Le rôle
des clubs est primordial, une Fédération ne peut pas faire plus sans l'œuvre
des clubs à la base.
Toutes les infos sur Surfland Surfcamp.