Marc, pourquoi avoir choisi de devenir shaper ?
J'ai depuis toujours été très attentif aux formes des planches avec lesquelles je ridais. D'abord en planche à voile, ensuite en surf puis en SUP, avant de m'essayer au surf foil. J'ai commencé à shaper il n'y a pas si longtemps que ça, et j'ai tout de suite été attiré par cette matière nouvelle qui te permet de laisser libre cours à ton imagination.
Où se situe ton atelier ?
L'atelier que j'occupe lors de ma fabrication est à Capbreton. Et j'ai également ouvert un shop en Bretagne dans le Morbihan, plus exactement à Plouharnel, près de Quiberon. Je n'ai pas développé de spécialité, mais j'ai toujours apprécié surfer des planches "rétro" avec de jolies teintes. Je suis moins dans la tendance du surf moderne, je dirais plus du "retro modern".
Quelles planches te procure le plus de plaisir à shaper ?
J'apprécie énormément shaper les singles fin avec des beaux double concave, et des noses assez rétro avec des "flat deck". Tout comme des longboards type noserider avec des rails à 50/50 très fin.
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J'ai eu beaucoup de planches, mais mes premières ont été des planches fabriquées localement par des entrepreneurs et des shapers de la région.
As-tu des shapers qui nourrissent ton inspiration ?
Dans le monde global de la glisse, j'ai toujours été inspiré par des grands noms du windsurf. Lorsque je me suis rendu à Hawaii, j'ai eu la chance de rencontrer Maurice Cole chez Eric Arakawa, avec qui nous avions notamment pu échanger sur des shapes de Stand Up Paddle.
Si tu ne devais faire qu'un seul modèle jusqu'à la fin de ta carrière, lequel serait-il ?
Le Legascie et ses variantes. C'est un single-fin en double concave ou Vee sur le bottom.
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J'ai fait beaucoup de longboard étant gamin, je privilégie donc généralement les planches un peu plus longues. Longboard, magnum et single-fin en board plus courte.
Pour ou contre l'epoxy ? Dans quel cas recommanderiez vous une board epoxy ?
Lorsqu'on parle d'epoxy, la majorité des personnes ne savent pas qu'on parle d'EPS (polystyrène). Il y a trois sortes de planches : EPS/Epoxy, PU/Polyester et PU/Epoxy. Aujourd'hui je travaille l'epoxy car certaines résines sont partiellement bio-sourcées, et j'essaye depuis toujours de sélectionner ma matière première dans une démarche éco-responsable. L'epoxy est bien-sûr plus résistant aux chocs mais plus difficile et nocif à travailler. Je ne l'utilise donc qu'en Stand Up Paddle ou pour mes planches débutantes. Aujourd'hui, je possède le label "éco-board project" pour mes boards epoxy.
De tous les endroits où tu as voyagé, quel lieu se démarque des autres à tes yeux ?
Hawaii a vraiment été une révélation et un rêve devenu réalité car j'ai eu l'occasion de passer quelques temps, là-bas entre Oahu et Maui. Je ne dirais pas qu'aujourd'hui c'est l'endroit ou je souhaiterais y poser mes valises, mais ça reste une destination que j'aimerai refaire, pour voir mes amis et profiter des spots mythiques comme Waimea, Himalaya, Hookipa, Jaws...
Quel feeling souhaites-tu donner aux surfeurs sur tes planches ?
Une glisse fluide et simple qui permette par la suite d'évoluer vers plus de radicalité. Mais avant tout, l'idée est de trouver l'outil optimisé à la demande et aux spots de mes clients.
Comment échanges-tu avec eux pour améliorer une board ?
J'essaye d'avoir des retours de différents gabarits sur un même modèle pour enregistrer les infos lorsque je modifie un pré-shape ou que je shape une board à la main. Le plus intéressant reste quand même d'embarquer toutes tes boards sur un spot et de faire des tests afin de noter les plus et moins par session par board.
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Espérons que dans 20 ans nous pourrons utiliser au maximum de la matière première non-issue du pétrole et ayant les mêmes propriétés techniques que ceux que nous utilisons aujourd'hui.
Quels sont tes projets pour cette année ?
J'ai ouvert un pro-shop en Bretagne, le but sera donc de le développer du mieux possible et sélectionner d'autres surf-shop en France portant les mêmes valeurs que les miennes. J'ai aussi pour projet de fabriquer des planches en Espagne, toujours dans cette démarche de proposer un produit avec un bilan carbone inférieur aux boards fabriquées à l'étranger.
--- Propos recueillis par Tiphaine Cazalis ---
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