Réalisateur du documentaire "Pôle Espoir", Gabriel Courty-Villanua a passé plus d'un an aux côtés du Pôle Espoir Nouvelle-Aquitaine. Une structure qui a pour vocation d'accompagner et d'apprendre aux athlètes à devenir autonome dans leur gestion de l'entraînement et de leur permettre d'aborder une carrière sportive pour le plus haut niveau.
À l'occasion de l'avant-première du film, qui a lieu ce samedi soir au Jo&Joe à Hossegor, Gabriel nous dévoile les coulisses du tournage et raconte son immersion avec la relève du surf aquitain.
Surf Report : Comment s'est mis en place le projet "Pôle Espoir" ?
Gabriel Courty-Villanua : Fred Biscayar, responsable des partenariats et de l'événementiel à la Ligue de Surf Nouvelle-Aquitaine, était tombé sur quelques-unes de nos réalisations. Là, il souhaitait faire un petit film sur les jeunes de son Pôle Espoir, réalisé par des gens dotés d'un regard un peu plus extérieur au surf. Il voulait avoir un oeil différent et davantage axé sur ce qu'il se passe en dehors de l'eau. On s'est rencontré par hasard, le projet a pris forme, on a lancé une campagne de financement participatif et d'un court film, ce projet a finalement abouti sur un documentaire de 52 minutes.
Qu'est-ce que tu voulais raconter au travers de ce documentaire ?
Je voulais montrer la vie d'un groupe d'adolescents qui vit pour sa passion et s'épanouit pleinement grâce à leur sport. Et exposer un aspect du surf que l'on n'a pas forcément l'habitude de voir : montrer l'ambiance entre les jeunes, leur relation avec les entraîneurs et tout ce qui se passe à côté. J'ai aussi découvert beaucoup de choses sur la notion de préparation physique et mentale. Et c'était génial de voir tous ces jeunes, humbles et bien dans leur peau, sortir de classe et aller à l'eau ensemble. Au Pôle, le surf est un sport individualiste avec un vrai esprit collectif. Ça m'a agréablement surpris.
Guillaume Billy, entraîneur technique.
©Pôle Espoir
Est-ce que tu avais une liberté totale pour filmer les surfeurs et le staff ?
Ils m'ont laissé carte blanche, une liberté que je n'ai pas souvent. Dès le début, j'ai pu traiter le sujet comme je le sentais et filmer la vie du Pôle dans son intimité.
Vos caméras gardent une certaine distance avec les protagonistes, c'était un parti pris ?
Complètement. Ce n'était pas un film avec un scénario bien précis, alors j'ai voulu rester discret, me mêler aux jeunes et filmer le plus possible, quitte à passer plus de temps au montage. Ça m'a permis de laisser vivre les situations, de manière naturelle. Au final, ils m'oubliaient rapidement et j'ai connu peu de moments où ils pensaient à la caméra.
Que retiens-tu de cette période d'immersion de plusieurs mois dans le Pôle Espoir de la Ligue de surf Nouvelle-Aquitaine ?
Au fil du temps, j'ai fait connaissance avec ces jeunes. Un jour, l'un d'entre eux m'a dit : "C'est top, ça nous fera un souvenir indélébile de nos années d'ado !" Ça m'a marqué. Et au-delà, je retiendrai la bonne ambiance générale, la sympathie des jeunes et du staff.
Pôle Espoir, le film.
Dans quel état d'esprit se trouvent les membres du Pôle ?
Ils sont pris par un bien-être et tu les sens épanouis. La plupart sont conscients qu'ils n'en feront pas forcément leur métier. Comme ils sont conscients du bagage physique et mental que ces années leur apportent. S'ils peuvent continuer, tant mieux. Sinon, ils auront eu la chance d'avoir eu une belle adolescence.
L'un des éléments marquants de ce documentaire, c'est l'implication de Guillaume Billy (entraîneur technique) et de Malou Gervais (préparatrice physique et mentale)...
Malou, elle à fond. Elle a envie que les jeunes se sentent bien mentalement et on sent qu'elle est impliquée. Guillaume, qui a plus d'expérience, m'a vraiment impressionné. Il connaît sur le bout des doigts n'importe quelle performance de ses surfeurs, et pas que, sur n'importe quelle compétition. Il a une relation très amicale avec les jeunes et sait à la fois rester en retrait pour garder une part de sérieux. C'est une relation quasi-paternaliste, c'était cool à voir.
Et tu donnes également la parole aux parents...
Ça reste des jeunes de 15 à 17 ans. Leurs parents les voient partir dans le milieu du surf, ils ont des rêves pour leurs enfants mais sont également conscients que pour en vivre, il faut faire partie des meilleurs. Dans le documentaire, on voit Nicolas Capdeville, triple champion du monde de bodyboard et père d'Ethan, membre du Pôle Espoir, entraîner les jeunes. Puis un peu plus tard, Ethan remporte le titre de champion de France Juniors. C'était beau à voir, ce côté transmission.
La bande-annonce de "Pôle Espoir" :
Synopsis : "Pôle Espoir" révèle le quotidien hors norme d'adolescents de 15 à 17 ans en passe de devenir les porte-drapeaux du surf et bodyboard français. Ils rêvent des Jeux Olympiques tout autant que de leur prochaine virée entre copains. En immersion pendant plusieurs mois dans le Pôle Espoir de la Ligue de surf Nouvelle-Aquitaine, ce documentaire nous plonge dans l'intensité des compétitions, des préparations physiques et mentales, tout en suivant ces adolescents dans leur développement personnel.
Les coachs, les sponsors, les professeurs d'école et le cercle familial accompagnent cette bande d'ados. Nous les observons leur inculquant des valeurs telles que la rigueur, la persévérance, le lien social ou encore la protection de l'environnement, indissociables de la pratique de leur sport. Aventure humaine et sportive, ce film interroge sur la construction de soi à l'adolescence dans un contexte de dépassement personnel permanent.
Notes : Avant-première du documentaire le samedi 22 Août à partir de 19h au Jo&Joe Hossegor (Landes).
Mots clés : pôle espoir, nouvelle-aquitaine, surf, bodyboard, biarritz, documentaire, gabriel courty-villanua | Ce contenu a été lu 6399 fois.