Les grandes promesses de la 5G feront parties des grands enjeux technologiques de 2020. Ces nouveaux réseaux mobiles, plus rapides et puissants, vont passer du stade expérimental à celui de la mise en service commerciale. Au-delà d'une simple augmentation de débit par rapport à la 4G actuelle, la 5G donnera la possibilité à toutes sortes d'équipements électroniques d'être connectés entre eux, ce qui permettra de généraliser des applications futuristes : voitures autonomes, usines automatisées, chirurgie à distance, robots "intelligents".
Sujet central lors de la dernière conférence mondiale des radiocommunications (CMR-19) qui s'est tenue entre le 28 octobre et le 22 novembre 2019, à Sharm el-Sheikh en Égypte, les problématiques liées à la mise en place de la 5G sont diverses. D'abord, d'un point de vue sanitaire. Si l'Organisation Mondiale de la Santé reconnaît avoir quelques craintes, elle affirme à l'AFP que "rien n'indique pour l'instant que l'exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine". De son côté, l'Anses (L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) préfère mettre en garde sur les risques de la 5G, et rappelle que certaines études évoquent "une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables".
Une autre problématique, potentiellement lourde de conséquences, éveille également la crainte des scientifiques spécialisés en météorologie. Lors de la CMR-19, Neil Jacobs, l'un des responsables de la NOAA (l'agence américaine d'étude de l'atmosphère et des océans) expliquait que la 5G pourrait dégrader les prévisions météo "de l'ordre de 30%". Le problème vient de l'une des fréquences d'émission des antennes 5G, la bande des 26 gigahertz. En effet, celle-ci s'étale dans une fourchette plus large - entre 24,25 et 27,5 gigahertz - ce qui la rend dangereusement proche de la fréquence de 23,8 gigahertz. Cette dernière est largement scrutée par les spécialistes du ciel pour anticiper les phénomènes atmosphériques via les satellites d'observation, les radiosondes, les aéronefs ou les radars, puisqu'elle correspond à la fréquence naturelle qui émet la vapeur d'eau dans l'atmosphère.
Elle fut lancée en avril 2019 dans un article de la revue scientifique Nature. Les auteurs de cette enquête illustraient les conséquences de la mise en place de la 5G : "Une station 5G émettant presque à la même fréquence enverrait un faux signal qu'il serait impossible de distinguer du signal ''naturel'' de la vapeur d'eau." Depuis, les spécialistes de l'étude atmosphérique plaident donc pour l'édification de barrières de protection entre les fréquences utiles à la météo, et celle de la 5G. Mais le verdict de la dernière conférence mondiale des radiocommunications a été décrié par les scientifiques. En cause, des choix qui ne respectent pas les précautions avancés par ces spécialistes. "Il est étonnant et décourageant de voir l'histoire se répéter, et la science vaincue par d'autres pressions sociétales", a exprimé le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) dans un communiqué de presse.
Le territoire français devrait être épargné de ces perturbations. C'est ce qu'a affirmé Gilles Brégant, directeur général de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) à 20 Minutes : "Il est prévu d'intégrer une protection à la bande 26 Ghz avec une insonorisation pour éviter les interférences et permettre aux satellites de continuer à détecter des données."
>> Sources : AFP - Sciences et avenir - Nature - 20 Minutes.