Depuis plusieurs semaines et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le big wave rideur allemand Sebastian Steudtner s'est mobilisé pour partager des informations autour de la guerre et de ceux qui la vivent de l'intérieur. Il y a trois semaines, c'était via un message vidéo de Vasiliy Kordysh, président de la Fédération Ukrainienne de Surf, créée en 2018 et membre de l'International Surfing Association depuis 2021.
Ce dernier y demandait l'aide et le soutien de la communauté surf internationale, au vu des événements dramatiques qui se perpétuent dans son pays depuis le 24 février. "Je vous demande de soutenir l'Ukraine dans son combat, pas seulement pour sa terre et son peuple mais aussi pour ce qu'on appelle la liberté" témoignait-il alors.
Il y a quelques jours, c'est à nouveau grâce aux informations de Vasiliy Kordysh que la communauté surf est à même de connaître la situation sur place, du point de vue des surfeurs. Dans son dernier post, l'Allemand raconte ainsi son échange avec le Président de la Fédération de Surf Ukrainienne :
"Vasiliy m'a dit qu'une bonne houle est en route pour l'Ukraine mais que personne ne pouvait aller surfer car c'est trop dangereux... Je ne savais pas que l'Ukraine avait des vagues, alors j'ai demandé à Vasiliy de me montrer quelques photos et de me parler des vagues et de la situation, voici ce qu'il avait à dire :
"Nous avons beaucoup de plages et nous ne savons pas exactement où sont les mines, parce que c'est secret. C'est un système de défense au cas où des soldats avec des tanks et d'autres machines militaires essaieraient de venir par la mer. C'est pourquoi notre armée ne nous permet pas de rester sur la plage. Quand la guerre sera terminée, ils les enlèveront. Les temps fous appellent à des mesures radicales. Notre système de défense aérienne abat presque tous les jours des drones qui espionnent nos côtes. Donc ils prévoient toujours d'attaquer.
Hier soir, un type a conduit un 4x4 près de la plage avec une fille à l'intérieur. Une mine a explosé. Les pièces de la voiture ont été dispersées dans un rayon de 50m. La fille est morte sur le coup, le gars est à l'hôpital.
Une belle houle est en route (dans 2-3 jours), mais les militaires ne nous permettent pas de rester dans l'eau. " témoignait-il.
Vasiliy réside à Odesa, une ville portuaire donnant sur la Mer Noire, où se concentre la majeure partie de la communauté surf du pays. L'eau y est froide et peu tomber sous les 5°C dans les premiers mois de l'année, au creux de l'hiver.
"Il n'y a qu'environ 10-15 surfeurs à Odesa qui ont des combinaisons décentes pour l'hiver", expliquait Vasiliy à nos confrères chez MagicSeaWeed. "Il y a plus de surfeurs mais ils ne sont pas aussi fous que nous [rires], ils ne surfent pas en hiver avec des combinaisons 6/5mm, des chaussons et des cagoules et de bons gants. Mais ça se développe. Et la plupart d'entre nous, surfeurs, sommes impliqués dans le processus de préparation des défenses."
Les grands chamboulements appellent donc à de grandes mesures. Dans l'impossibilité de se tourner vers leur passion en ces temps sombres, Vasiliy et tant d'autres avec lui ont choisi de rester chez eux, pour défendre leur terre et leurs droits.
Différentes alternatives pour venir apporter votre soutien à l'Ukraine :
- les liens partagés par Sebastian Steudtner : ICI
- Faire un don à la Croix Rouge Ukrainienne : ICI
- Faire un don au "Fond de secours pour la crise en Ukraine" : ICI
- Soutenir une association qui aide les Ukrainiens à évacuer le pays : ICI
- Aider les enfants ukrainiens en soutenant l'association Voices of Children : ICI
- Soutenir l'association ukrainienne de défense des animaux : ICI
Mots clés : ukraine, guerre, mines, mer noire, surf, sebastian steudtner, vasiliy kordysh | Ce contenu a été lu 3752 fois.