Il y a dix ans, Aurélien Bouche-Pillon s'expatriait aux Etats-Unis. Pour assouvir sa passion du surf une seule solution : se mettre à surfer sur les Grands Lacs. Parti de rien, il est aujourd'hui sponsorisé et se met à l'eau dès qu'un swell pointe le bout de son nez. A l'arrivée de l'été, période de flat dans la région, notre correspond américain a décidé de s'envoler pour le Texas. Une destination plus qu'originale pour un surf trip dont il nous fait le récit :
"Qui peut bien rêver de surfer au Texas ? La Californie oui, Hawaii aussi, mais le Texas vraiment ?
J'avais déjà visité plusieurs fois l'Etat, et avais même eu l'occasion de surfer la première vague artificielle à Austin. Cette fois l'objectif était différent : surfer le nouveau parc BSR Ranch à Waco qu'un ami venait d'ouvrir mais aussi glisser sur une vague de tanker.
Nous atterrissons à Austin puis prenons la route pour Galveston dans le golfe du Mexique où par chance les vagues formées par le vent déroulent. C'est sur cette petite houle chaude que nous surfons pour la première fois, au milieu de la foule de baigneurs. Le ton est donné et dès le lendemain la vague du tanker s'offrira peut-être à nous.
Nous prenons la mer très tôt le matin avec le capitaine James Fullbright et nous sommes partis pour de longues heures d'attente. Il fait chaud sur le bateau, trop chaud quand soudain nous apercevons le tanker. A son passage, nous ratons la première vague. La deuxième sera plus longue que je ne l'imaginais : 4 minutes de glisse, une sensation inouïe. Cette vague restera longtemps dans ma mémoire, non pas par sa taille mais pour sa durée et la créativité qu'elle exige pour l'exploiter au maximum. Dire que certaines déferlent pendant près de 20 minutes (!). J'ai grandi inspiré par le film Step Into Liquid et le chapitre texan sur la vague de tanker était resté gravé dans ma mémoire. Grâce à l'aide de mes amis chez Neon Wave, j'ai pu réaliser mon rêve.
Le lendemain, sur notre petit nuage, nous conduisons à travers le Texas avec une véritable sensation de liberté en direction de la vague artificielle Waco. L'excitation est à son paroxysme, j'ai vu les photos et vidéos de la vague et j'en rêve d'avance.
Dès notre arrivée nous sautons hors de la voiture. La piscine est grande, l'eau parait chaude et toutes les 5 secondes une droite parfaite tubulaire et rapide casse.
Nous l'observons pendant 5 minutes dans l'attente de notre réservation : on nous annonce alors que la piscine est fermée pour cause de dégât sur le liner, pas de surf possible sur la vague artificielle avant deux semaines. Nous sommes dégoûtés, mais nous profiterons malgré tout du reste du parc pour nous occuper. Nous reviendrons sans aucun doute.
Après cette expérience au Texas, je ne cesse de penser que le surf se trouve là où les gens veulent l'expérimenter. Peu importe la vague (piscine ,vague de vent, océan, mer, rivière...), le futur nous permettra de nous entraîner sur des vagues parfaites mais pour moi la conquête de la nature reste l'esprit véritable du surf.
Aloha depuis les grand lacs"
Aurélien Bouche- Pillon
Instagram Oceaneamerica
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