Le surf est un sport qui plaît, c'est irréfutable. Plus qu'un sport, le surf est devenu un style, une philosophie et un mode de vie qui attire chaque année des milliers de nouveaux pratiquants. Mais il ne faut pas oublier que c'est un sport extrême. Le pratiquer, c'est s'exposer à de potentielles blessures plus ou moins graves.
Mais au fil de temps et des discussions, on se rend compte que malgré l'ampleur culturelle et médiatique qu'a ce sport, beaucoup de gens ne savent pas réellement à quels dangers s'exposent les surfeurs. Seuls quelques clichés perdurent et nous mènent la vie dure.
En effet, quand on pense au surfeur, les clichés vont bon train dans notre imaginaire : blond, la peau mate brulée par le soleil, un état d'esprit "à la cool", un van mal rangé et une hygiène douteuse. Alors qu'en est-il des clichés sur les dangers ?
L'incontournable, c'est bien sûr l'attaque de requin. Dans certains esprits, chaque session serait potentiellement la dernière, en finissant happé par un squale directement tiré du film " Les dents de la mer".
Alors oui, les attaques de requins envers les pratiquants de surf existent, c'est incontestable. En 2020, 57 morsures ont été recensées sur des pratiquants de sports nautiques selon Nauticway. Même Mick Fanning, triple champion du monde de surf et sérieux rival de Kelly Slater sur le tour avait vécu une attaque en live pendant la finale du J-Bay Open en 2015.
Seulement voilà, le danger que représente cet animal est largement extrapolé. Déjà car sur les 500 espèces de requins présentes dans nos océans, seulement une vingtaine représente un danger pour l'homme.
Deuxièmement, surfeurs et requins partagent rarement le même territoire. Les requins qui attaquent l'homme sont généralement en recherche de nourriture à cause de la raréfaction de cette dernière, majoritairement due à la pollution et à la surpêche d'origine humaine.
Enfin, les attaques de requins se concentrent sur quelques littoraux précis comme ceux des Etats-Unis, de l'Australie, de l'Afrique du Sud ou encore des Caraïbes. Tous les spots ne sont pas concernés.
En résumé, les requins sont un danger pour les surfeurs, mais c'est loin d'être le danger qui fait le plus de dégât dans la communauté.
Contre toute attente, c'est bien notre propre matos qui fait le plus de dégâts dans les rangs des surfeurs. Même si ces blessures sont plus légères, contusions, coupures et blessures en tout genre sont courantes à la sortie des sessions. Les coupables : notre board et ses composants, notamment les dérives. Ces accidents représenteraient 70% à 80% des accidents dus à la pratique du surf, révèle dans un article le Télégramme.
En même temps, c'est compréhensible. Il n'y a qu'à regarder le line up de votre spot favoris un jour où la houle rentre bien. Selon l'ISA (Association internationale de surf) qui avait estimé la population de surfeur mondiale à 35 millions de pratiquants en 2012, la France en hébergerait environ 450 000. Même repartis sur l'ensemble des littoraux français, ça fait une belle concentration de surfeurs et autant de potentielles collisions, avec son propre matos ou celui d'un autre surfeur.
Ces accidents sont certes souvent bénins, mais peuvent se révéler très graves dans certains cas. Comme c'est arrivé en 2018, quand une Allemande qui surfait en Gironde s'est sectionnée les artères fémorales avec ses propres dérives. La vigilance est donc de mise, même si c'est un sport que vous pratiquez quotidiennement depuis plusieurs années.
Il nous procure chaque année des sessions hors du commun. Mais ce qu'il donne, l'océan peut le reprendre. Pour ne pas citer Renaud, ce n'est pas l'homme qui prend la mer mais bien l'inverse. Chaque année des milliers de pratiquants, qu'ils soient occasionnels ou réguliers, se font surprendre par la puissance de cet élément. Selon une étude de Santé publique France, sur les 1266 noyades recensées en 2015, 637 sont arrivées en mer dont 167 décès recensés.
En cause, les nombreux dangers qui le composent : les courants, les violents shore break, les baïnes... Nombreux sont les phénomènes à pouvoir se révéler dangereux si on ne les aborde pas avec prudence. On ne le répétera jamais assez, mais il ne faut pas jouer avec l'océan.
Tout surfeur qui se respecte le sait. Au-delà d'être un danger pour votre board, les fonds marins peuvent se révéler très dangereux si vous les percutez lors d'un wipe out. Plus la vague est puissante et plus l'impact avec ces derniers sera fort. C'est en partie pour ça que les casques sont quasi-obligatoires sur des spots comme Pipeline.
Si vous avez de la chance, vous vous en sortirez avec de bonnes éraflures, mais les dégâts peuvent parfois être beaucoup plus graves.
Là où les coraux sont encore plus vicieux que les rochers, c'est qu'ils infligent une double peine. En plus de vous entailler, des bouts de coraux souvent venimeux se déposent dans la plaie et menacent d'une infection. Pour les enlever, les surfeurs ont l'habitude de presser un citron à l'endroit de la blessure pour dissoudre les résidus (ce n'est pas prouvé scientifiquement). Un souvenir intarissable pour ceux l'ayant expérimenté.
Les mers et océans abritent tout un tas d'être vivants, aux apparences et aux mécanismes de défenses multiples. Quelques-uns situés en bord de mer peuvent se révéler dangereux pour les surfeurs, ou du moins très gênants.
C'est le cas de la méduse, un organisme gélatineux qui utilise des filaments venimeux pour chasser et se nourrir. Elle se déplace en banc, au gré du vent et des courants. Et de temps en temps, il arrive que ces courants les emmènent tout droit sur un spot de surf. La gravité des piqûres peut se révéler minime ou à l'inverse très grave, tout dépend de l'espèce. La cuboméduse par exemple, est la méduse la plus venimeuse jamais recensée, elle peut provoquer la mort suite à sa piqûre.
Les oursins sont aussi très bien placés dans la liste noire des surfeurs tropicaux. Seuls quelques espèces sont venimeuses (oursins diadème, bonnet et fleur) et peuvent représenter un grave danger pour l'homme en cas de haute sensibilité au venin, mais elles se situent principalement dans la région Indopacifique. Mais les oursins non venimeux qu'on peut retrouver sur nos littoraux ne sont pas inoffensifs pour autant. Leurs bactéries peuvent provoquer une infection et enlever une de leurs épines n'est pas chose facile. La douleur est souvent supérieure lorsqu'on l'enlève que quand on la prend.