Côte Ouest, Irlande (04/04/11) - Récit d'un trip surf hivernal en terres irlandaises !
"Chère maman,
Pour commencer à lire ma carte postale, ouvre le lien suivant (cliquez ici) : c’est une petite musique d’ambiance pour accompagner mon récit, la magie du numérique avec le old fashion de la carte postal web-masteurisée c’est un concept très en vogue.
Welcome in Ireland !
Ne t’inquiète pas si ça sent la tourbe qui brule dans la cheminée, la transpiration d’une rude journée de labeur, le fish’n’chips sur la table du voisin d’à coté ou encore la poussière sur les objets de musée qui pendent sur chaque mur de ce vieux pub. L’ambiance y est cosy, on se retrouve des années en arrière, loin de tout ce qui nous ennuie dans nos sociétés actuelles. Ici on vient boire un café, une Guiness, discuter de tout et de rien, regarder le sport à la télé et refaire le monde dans l’ombre de ce petit coin d’Irlande. Ici pas de discrimination, pas d’aprioris, on est sur l’ile des dieux, l’ile des celtes. Les murs sont pleins d’antiquités, de souvenirs du passé, des photos d’anciens joueurs de football, de vieux dictons sur les hommes, les femmes, la bière, la vie. Les tables sont de vieilles tables à couture Singer. Le bar est d’un bois qui n’existe plus. Les murs sont craquelés par les années et toute l’histoire dont ils regorgent.
Les conditions sont au rendez-vous !
Ce sentiment est donc normal, c’est l’effet secondaire de la musique irlandaise ! La musique des terres, des lacs des rivières, c’est le décor du Connémaraaaaaa… wow wow wow, je m’emporte ! Michel Sardou, ne t’énerves pas !
Avant de me lancer dans mon récit, ouvres le lien suivant (cliquez ici) : c’est parti pour mon voyage !
Après avoir traversé les 1000km qui me séparent de Marseille à Roscoff, en passant par St Gilles pour m’y régaler de quelques délicieuses saint jacques au beurre salé, à défaut de surf, car très mauvais modjo avec les 2m offshore dans les landes et les 70cm qui finissent en Vendée.... je passerais par mon Macdonald préféré à Saint-Maixent-l'école à côté de Niort, une pure merveille! Je vous le recommande !
Dernier jour sous les tropiques, pas loin de la Bretagne nord… sous un soleil de plomb, pique nique sur une plage de sable blanc durant une journée magnifique, je quitte le nord Bretagne pour le sud Irlande.
Débarquement et premiers paysages irlandais !
Dans le bateau, immédiate prise de contact avec la coutume locale, la pint’ ! Jamais je n’avais vu autant de monde au bar du bateau. J’espère que les ingénieurs du ferry ont anticipé la surpopulation à cet endroit là pour éviter que le navire ne coule ! En tout cas le reste du bateau ressemble à Resident Evil tellement il est vide ! Avec les 4m de houle, difficile de savoir si c’était moi qui tanguait ou moi qui faisait tanguer le bateau (car les ferries de la British Company ne tremblent pas)
Top départ ! Tricks irlandais n'1 : conduire a gauche, et se souvenir à chaque rond point qu'il faut regarder à droite!!! Détail surprenant que l’on oublie très (trop) souvent de mentionner, si ça marche pour la voiture, ça marche aussi pour les piétons, penses à regarder à droite en traversant !!!
Chapitre 1 : Le mauvais modjo me poursuit
Je file en sortant du bateau vers le seul spot dont je me souvienne de mon précédent passage en Irlande, Lahinch ! 1m ultra "messy", je suis un chat noir !
Tricks n°2 : éviter le corned beef dans le pain de mie irlandais surmonté d’une belle tranche de cheddar pour ton premier lunch... vas y doucement, on met du temps à s’habituer à ces choses là ! 3 mois plus tard et ayant forcément retenté l’expérience, j’y ai pris goût ! Suffisait juste de choisir le bon pain, le bon jambon ! Le cheddar par contre…
Chapitre 2 : Galway
Enfin, ici, tout se passe pour le mieux ! J’ai de la chance, il y a du soleil quasiment tous les jours (entrecoupés avec parcimonie par une dizuitaine d’averses). Mais on m’avait prévenu, et c’est pour ça que le pays est si vert alors je ne m’en plaindrai jamais !
Galway est une petite bourgade historique du plus bel effet, certes un peu éloignée des spots, mais c’est l’endroit stratégique pour étudier/ surfer/ faire la fête !
Les falaises au Nord-Ouest de la face Atlantique laissent entrevoir de grosses conditions à leurs pieds !
Galway (en irlandais : Gaillimh) est une ville de la province de Connacht, dans le Comté de Galway, sur la côte ouest de l’Irlande. Elle est surnommée la "ville des tribus" en référence aux quatorze tribus qui se partageaient la ville à l'époque anglo-normande. La population de la ville est de 71 983 habitants. Impossible d’éviter le rapprochement, imaginez donc 70 000 personnes dans les pubs le samedi soir !
Les grands parents vont au O’connor, les teenagers au King’s head, et lorsque les petits enfants sont enrhumés, un hot whisky et l’affaire est réglée !
Sur une inscription sur la Porte Ouest construite en 1562 on peut lire "Des féroces O’Flaherty puisse Dieu nous protéger". Les Irlandais des environs ne pouvaient pas circuler librement dans les rues de la ville (contrairement aux anglo-irlandais qui en étaient les citoyens). (c’est Wikipédia qui le dit, je ne suis pas un historien irlandais aguerri).
Depuis, les Oflahertys ont droit de villégiature. Il faut dire qu’avec leurs amis les Fitzpatricks, ils font tout ici ! Chaque irlandais à son Fitzpatrick, qui en fonction des villages peut être coiffeur, pécheur, gérant du pub, ou vendeur de kébab… il y a juste la couleur de l’enseigne qui change !
Après une bonne journée de surf, rien de tel qu'une immersion totale dans l'univers préférés des Irish : le pub !
Finir sa journée de surf, sur fond de ballade irlandaise, en regardant les gros rugbymen des provinces qui s’en mettent sur les écrans, et en buvant 4 ou 5 pints, quel moment mémorable. J’ai bien l’impression que les Irishs vident autant les barrels de Guiness que ce qu’ils ne les chargent le lendemain sur le spot…
Le sport national ici, c’est la marche rapide, sauf que les Irlandais en font partout, sur les petites routes étroites et meurtrières, sur les autoroutes, à ce qui parait, on en aurait même vu qui doublaient des camions ! Après mon baptême, j’ai rejoins la religion irlandaise et mon nouveau dieu, La Théière, me donne un objectif chaque matin pour revenir à la maison le soir !
Chapitre 3 : le pub : "Hier soir du coup on est sorti dans quatre des 180 pubs de Galway. Après la 4eme pint, difficile de déterminer dans lequel la Guiness est la meilleure !"
Redoublons un peu d’intensité ! (cliquez ici)
L’accordéon coule à flot, l’irish pipe (l’instrument) ou Uilleann pipe est le nom donné à la cornemuse irlandaise. C’est l’une des cornemuses les plus sophistiquées de l’histoire des cornemuses, partageant sa place avec le Northumbrian small pipe. La cornemuse irlandaise est constituée de régulateurs à douze clés, trois bourdons (…) d’un soufflet (…) actionné par le coude, d’un sac et d’un chalumeau (…) à deux octaves. Je peux vous dire que ce truc là fait une musique vraiment magnifique !
Ajoutez à ça deux pas de danse irlandaise au Monroes, un irish coffee au Spanish Arch, une danse new school au Kings Head, un plein au Quays avant un pipi dans les bouches des toilettes pour hommes du Massimo et une fin de soirée au Townhouse pour pioncer dans les canapés des années 50, et en voila une soirée réussie !
Après avoir raté le festival de l’huitre, j’ai pu me rattraper sur la soirée caritative pour Arthur. Le Arthur’s day ! Le but : boire autant de Guiness que possible pour vénérer ce jour ou Arthur de son prénom (encore un fitzpatrick ou un o’connor surement) aurait inventé la Guiness stout. La stout est de l’orge torréfiée cuite à la vapeur, c’est une bière noire coiffée d'une mousse blanche. Phénomène mondial intéressant, Il se vend en Irlande près de 1 million de pintes de Guinness chaque jour et 5 millions dans le monde, soit au total 25 000 hectolitres.
En dépit de sa réputation de "repas dans un verre", la Guinness ne contient que 198 kilocalories par pinte, soit 838 kilojoules (1 460 kJ/L), ce qui est inférieur à une portion égale de lait écrémé ou de jus d'orange => 1er point positif !
Des études scientifiques menées par le Brewing Research International démontrent que la Guinness est bénéfique pour le cœur. Des chercheurs ont découvert dans la composition de la Guinness un élément antioxydant, similaire à ceux trouvés dans certains fruits et légumes, qui est bénéfique pour la santé car il ralentit le dépôt de cholestérol dans les artères… => Je savais que ça allait mieux depuis mon arrivée, 2ème point positif !
Et le 3ème effet Guiness ?
Attention, coté tactique / technique, scientifique, l'un des sujets de conversation typiques dans un pub en Irlande portait jusqu'alors sur le mystère de la Guinness cascade. Les bulles de gaz semblent descendre au fond du verre au lieu de monter à la surface. Mais ce que certains pensaient être une illusion d'optique est, depuis mars 2004, un fait scientifiquement prouvé. Et bien figurez vous mon cher Jamy que les différences de température dans le verre créent un courant de convection. Ainsi, les bulles remontent par un courant central, stagnent près de la surface, puis redescendent sur la périphérie du verre. Je comprends avec les vagues. Avec la Guiness… je comprends forcément mieux.
La Guiness coule à flot dans les pubs, et les houles s'enchaînent sur les spots !
Le bon consommateur de Guinness : La Guinness laisse sur le verre un anneau de mousse témoin de la dernière lampée absorbée. Il faut neuf cercles pour mériter le titre de bon consommateur de pint. Nous disions donc que les fonds sont reversés à Arthur, le créateur de la Guiness… ! C’est important d’y participer, c’est pour la bonne cause ; Arthur et Patrick doivent s’en retourner dans leur fut !
Une bonne transition (la bière) pour introduire le fait que je suis allé voir Bayonne VS Connacht au stade de Galway… Quasi seul Français entouré de centaines d’Irlandais qui, toutes les 5 minutes, hurlent COME ONE CONNACHT, hommes, femmes, enfants…. L’ambiance y est vraiment cool ! La bière est en libre accès, le terrain aussi et le stade est entouré par la piste des courses de lévriers… Un bon match, même si Bayonne faible de ses erreurs perd le match 13-16. Cela dit, JOHNNY, du fameux « Come one Johnny !!! Johnny O’connor », est un bon joueur! Il l’est moins apparemment le lendemain lorsque de son métier de videur, il vous sort à coup de pied du pub…
Chapitre 4 : Le surf : "en 3 mois j’ai du surfer la totalité des meilleurs spots de surf de la planète. Thurso, Uluwatu, Trestles, Hossegor, et j’ai vu Jeffrey’s bay marcher hier! Mon tour du monde irlandais." (cliquez ici)
Traverser un champ pour aller sur le spot, se faire charger par un taureau, marcher dans une flaque à coté des vaches (de l’eau de pluie ? pas forcément…) se prendre le jus en touchant le fil de fer ! (quel plaisir ! A choisir, le matin, j’opterais plus pour un jus d’orange ou un café). Déchirer sa combinaison sur le barbelé, glisser sur les algues à marée basse et casser ses ailerons en tombant sur la planche et ne pas arriver à surfer à cause du récent breakfast dans l’estomac… c’est ça la vraie vie !
Erreur de débutant analysée, j’évite désormais de passer par le Connemara avant d’aller surfer, car ça fait perdre trop de temps ! Prenez plutôt les routes moches. Et j’ai arrêté de regarder dans les lacs du Connemara depuis qu’on m’a dit que le monstre du Lochness… c’était en Ecosse !
Un soir, il y a eu cette session, seul à l’eau, sur ce reef au large. Je ne suis pas serein, des droites d’1m50 rentrent massives sur le caillou, malgré ma 5’3 wetsuit, mes gants et mes chaussons, les barriques qui passent sur la dalle me font froid dans le dos ! Dehors, la neige recouvre le moindre lopin de terre, les chevaux sont les seuls habitants de ce coté de côte. Mais lorsque le soleil se couche et m’inonde de ses derniers rayons, je prends un plaisir fou à être là, dans la magie d’un pays resté innocent…
Les phoques sortent leur museau au peak, les dauphins sautent au large… Tous les jours c’est un nouveau moment Ushuaia ! Et lorsque tous les matins, je passe devant les canards et les cygnes, je leur fais ma meilleure blague : "oh les gars, vous êtes malades de vous baigner avec ce froid de CANARD !", hahaha. De temps en temps je fais signe aux cygnes pour leur témoigner mon soutien… J’oublierai vite ce moment de ma vie d’étudiant Irlandais ou 27 secondes après m’être réveillé, je tombai dans les escaliers pour descendre à la salle de bain… peut être une victoire de canard…
Chapitre 5 : L’étrange histoire de la black ice. « Cette aprèm il a neigé, on est le 27 novembre… Ma prochaine destination… Bali ! »
Un irlandais aurait pu te la raconter un de ces fameux soir au coin de la cheminée dans un de ces pubs cosy où la bière coule plus vite que l’eau du robinet, celui là même qui respirait tant l'Irlande en début de ma carte postale.
L’on raconte qu’en 835, lors de l’invasion de Galway par une armée de Vikings sous le commandement du sanguinaire Turgeius, un géant de glace arriva dans le County mayo sur un de leurs imposant drakkar. Il y souffla de tous ses poumons et réussit à glacer toutes les routes du comté, permettant aux vikings de conquérir la terre promise. De nos jours, les jours de grands froid, la black ice empêche toute circulation sur les routes irlandaises qui deviennent de vraies patinoires. Alors imagine quand il y a 2m50 offshore…
Mais l’irlandais du pub n’en fera rien car cette histoire n’existe pas. Elle aurait pu ! Parce que j’ai toujours rêvé de participer un peu à la mythologie d’un pays si fantastique. Non, sérieusement, d’après moi, la glace sur la route, 2cm de « black ice », c’est juste un coup de l’UE pour empêcher les irlandais de manifester contre le FMI…
Enfin, entre les swells de nord et la black ice qui m’empêche d’arriver au spot à moins d’avoir un chasse neige, je n’ai quasiment plus pu surfer après le 1er décembre… on m’avait bien dit que la crise paralysait le pays…
Au final, je crois que le seul point négatif ici aura été qu’à force de manger des patates j’ai commencé à germer. Rassure-toi, j’ai tout de même bravé monts et marées pour trouver du reblochon et un bon bordeaux ! C’est dur la vie ici ! Je t’en ai déjà trop dit ! le reste, tu le verras par toi-même si un jour tu viens !
PS : Tu sais que je veux faire du marketing, et d’ailleurs si tu connais quelqu’un qui veut bien me prendre en stage, gregory.delaspre@gmail.com (ça, c’est fait, ni vu ni connu l’annonce est passée) !
PPS : Mes boards ESP surfboard sont au top pour scorer ici! tu devrais aller t’en faire shaper une! (et de deux, pour mon ami et sponsor Nico) et n’oublie pas, Lattitude 43.47 longitude 5.22 !
Tu feras un gros bisou à Ladybird et à toute la famille pour moi,
Ton fils qui t’aime".
G.D.
Merci à Greg pour ce récit complet et transportant !!
Article, Texte et Photos : "Grégory "James" Delaspre
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