Une preuve de vaccination, un test PCR négatif de moins de 72 heures, un visa business et 5 jours de quarantaine dans un hôtel de Jakarta. Voilà ce qu'il a fallu à Nic Von Rupp pour entrer en Indonésie début juillet. Comme à son habitude, le Portugais nous emmène avec lui sur son surf trip.
"Certaines de mes meilleures sessions au fil des années étaient définitivement en Indonésie" : pour planter le décor, Nic revient sur ses sessions sur place dans le passé. Le surfeur se rend sur place tous les ans (hormis en 2020 bien sûr) et y bascule entre Kandui, Nias, Bali ou encore Desert Point à Lombok à la recherche de sensations fortes.
Dans son boardbag, neuf planches sélectionnées avec minutie parmi 17 options de son quiver. Dans le lot, une 6'4 pour les grosses journées de G-Land ou un Nias massif, une 6'0 pour tuber à Kandui et Desert Point, une 6'1 qui facilite les manœuvres pour des spots comme Uluwatu ou Macaroni, une 5'11, un twin en 5'6 ("une board un peu hipster, mais si tu vas à Bali tu dois t'adapter aux circonstances" s'amuse le pro) et sa board "Pink Magic" en 6'4. Petite astuce voyage au passage : protéger ses planches avec un matelas de yoga, une option qui économise de la place et du poids.
Vlog 1 : partir en Indo en plein COVID
"Voyager en Indonésie était autrefois aussi simple que de réserver son vol la veille. Aujourd'hui, avec la crise de la COVID et la montée en flèche des chiffres, l'Indonésie est entrée dans une phase de verrouillage total avec des restrictions folles pour entrer et voyager dans le pays. Nous n'avions aucune idée de ce dans quoi nous nous engagions lorsque nous avons réservé l'Indonésie comme destination de voyage. Mais nous avons survécu ! Et nous sommes dans le pays, prêts à en profiter !"
Piqué par une abeille vénimeuse, Nic commence son voyage avec le visage enflé, mais aucunement l'envie de prendre du repos. S'en suit une session en feu sur la gauche de Lombok, à Desert Point, où il enchaîne les barrels avec une facilité toujours aussi déconcertante.
"La première vraie houle a frappé Desert Point, et elle a été à la hauteur des attentes. Deux jours en feu avec des vagues de deux mètres, des tubes du début à la fin. J'avais peur de passer la houle à l'hôpital car j'ai été attaqué par un insecte rare qui m'a fait très mal. Mon œil a commencé à gonfler comme un fou, mon visage était couvert d'une éruption bizarre. Je pensais honnêtement que je ne pourrais pas me mettre à l'eau sur ce swell. J'ai découvert plus tard que j'avais été piqué par un tomCat, un insecte rare qui a autant de poison qu'un cobra. Méfiez-vous de ces bestioles, elles peuvent vous faire très mal."
Vlog 3 : Kandui, la plus grosse vague des Mentawai ?
Sous des conditions similaires à ses sessions de 2017, le Portugais revient ravi sur son lieu préféré en Indo pour scorer dans un swell entrant du moins satisfaisant. Sur place auparavant, celui-ci affirmait que c'était le lieu des "meilleurs barrels [qu'il ai] eu de [sa] vie".
"Kandui est ma vague préférée dans les Mentawai, c'est si bon d'être de retour. Je n'arrive pas à croire que cela fait trois ans que je ne suis pas venu ici. Kandui est une telle bête, probablement la vague la plus lourde en Indonésie à deux mètres, 2m50. Rapide, peu profonde et creuse."
Début d'étape à Bankvaults, "la vague la plus détestée des goofy" selon le Portugais. Puis une décision de dernière minute pour un départ en direction de Greenbush dans le but d'attraper le swell au matin. Trois planches sous le bras, la hargne au ventre. L'occasion aussi pour Nic de fêter son anniversaire en bonne compagnie, et de scorer quelques barrels d'anniversaire.
"Les gens pensent que pour obtenir de bonnes vagues, il suffit de se pointer et de scorer, mais la ligne est très mince entre obtenir de bonnes vagues et dépenser beaucoup d'argent sans rien obtenir. Lors de la dernière grosse houle du sud, nous avons dû choisir entre laisser derrière nous un Bankvaults de 2m50 - 3m et faire un tour de sept heures en bateau pour aller chercher un Greenbush épique. Ce sont ces décisions de dernière minute qui font ou défont les choses, c'est quitter le confort pour aller vers l'inconfortable. Cela en valait-il la peine ? BIEN SÛR QUE OUI ! !! Quel voyage épique pour passer mon anniversaire, un voyage dont on se souviendra."
Direction le sud en bateau, vers la gauche de Macaroni. Une longue session épique qui ne s'arrête que quand la barre d'énergie est à zéro. "Je suis cassé, je pense que j'ai dû prendre 60-70 vagues" lance le surfeur en sortant de l'eau. De quoi nous laisser sans voix.
"Surfer Macaroni avec peu de monde autour de soi est un rêve depuis tout petit, peut-être même le rêve de tout le monde. C'est la vague la plus conviviale du monde avec des sections à tubes, à manoeuvres et à airs, mais elle est habituellement assaillie par plus de 30 personnes. C'était fou de se pointer là-bas et de la surfer pendant deux jours avec très peu de gens autour... Vous attrapez une vague et vous êtes directement dans la file pour la prochaine série. Je pense que cela ne m'arrivera qu'une fois dans ma vie."