Surf - D'enfants soldats à enfants surfeurs

Surf au Libéria

- @oceansurfreport -

Robertsport, au Libéria, a tout de la destination de rêve pour un surf trip, comme le décrit Kate Rice dans son article pour BBC Travel : des vagues parfaites, une eau chaude, un line-up désert et une culture locale exotique. Et malgré sa situation, à moins de 100 km au sud de la capitale Monrovia, la dernière portion de route qui y mène traverse une jungle si dense qu’on pourrait se croire à Jurassic Park.

Après avoir passé 11 ans sous les feux de la guerre civile, le Libéria a dû faire face à l’épidémie d’Ebola en 2014. De quoi freiner le tourisme et faire fuir les visiteurs. Tous à l’exception de Daniel Hopkins et Sean Brody, deux américains pour qui la jungle, la plage et les villages de pêcheurs représentaient tout ce qu’ils cherchaient.

Bien avant qu’Ebola ne frappe, les deux acolytes s’étaient déjà mis en quête d’une destination où ils pourraient mettre en place leur initiative de « surf durable », qui intègrerait les besoins locaux. Robertsport, où la majorité des habitants vivent dans des maisons faites de boue et de branches, aux toits d’aluminum ondulés, s’avérait être l’endroit parfait. La région, peu développée, est magnifique. La population elle, ne demande qu’à être impliquée dans de nouveaux projets.

Depuis 1966, et le classique “Endless summer”, les surfeurs du monde entier se sont mis à leur route à la recherche de la vague parfaite… Indonésie, Papouasie-Nouvelle Guinée, Costa Rica… mais aussi Afrique de l’Ouest, et Robertsport découverte par des journalistes surf dans les années 70 au moment où le pays rentrait dans un période de tumulte économique et politique, qui l’a finalement mené au coup d’Etat de 1980 puis la guerre civile en 1989.

Ce n’est qu’en 2003 que les surfeurs ont fait à nouveau leur apparition aux line-ups libériens. En 2006, le documentaire Sliding Liberia réalisé par Britton Caillouette et Nicholai Lidow, a placé les gauches complètement folles du pays sur la carte des spots à visiter dans le monde.

Depuis l’accalmie sur la situation Ebola, les touristes sont revenus à Kwepunha, le spot où Daniel et Sean ont établi leur camp de surf. Hopkins estime qu’ils ont employé des centaines de locaux depuis leur ouverture, avec en pleine saison 15 temps plein et 25 temps partiels. On peut y prendre des cours avec des locaux et louer des planches sur place. Quand ce n’est pas le surf qui détermine la journée, on peut toujours se mettre à la pêche, ou se balader dans la jungle.

Et surtout, ils montrent au monde, que les enfants du Libéria sont avant tout surfeurs plutôt que soldats.

Crédits photo © Fonzi / Sean Brody

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Mots clés : surf, liberia, afrique, enfants, guerre civile, ebola | Ce contenu a été lu 8832 fois.
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