Voyages - On part où ? Destination l'île de Sal au Cap vert

On découvre les reefs break de l'île avec les conseils de Josh Angulo.

- @oceansurfreport -
I Shoot U Surf Photos

Avec la rubrique Surf-Report Voyage, retrouvez tous les mois un article dédié au voyage et à la culture du trip ! 

En décembre, nous partions pour le Sénégal et sa presqu'île dakaroise. Pour ce mois de janvier, nous partons à quelques centaines de kilomètres au large de cette dernière, pour découvrir l'île de Sal, une des dix îles qui composent l'archipel capverdien.

Ile de référence dans la pratique du kite surfing, ses plages ventées offrent un énorme terrain de jeu pour tous les adeptes de glisse tractée par le vent. Mais aujourd'hui, on s'intéressera particulièrement aux dizaines de vagues qui déferlent le long de la côte de Sal, et leur potentiel pour vous offrir un surf trip enflammé. Alors, ça surfe à Sal ?

Archipel cap-verdien
À 625 kilomètres de son voisin Sénégalais, en plein océan Atlantique, apparaît ce petit bout de terre. 30 km de longueur et 12 km de largeur en guise de seul rempart face aux alizés qui soufflent toute l'année sur le Cap-Vert. Grace à sa position excentrée et son littoral tout en longueur, l'île de Sal est une des îles de l'archipel au plus haut potentiel pour les sports aquatiques. Car à Sal, houles et vents s'entrechoquent une bonne partie de l'année et garantissent donc des sessions pérennes. Un vrai festin nautique en perspective.

Noah Angulo, fils de Josh Angulo sur son Wingfoil
Pour découvrir cette oasis rocheuse battue par les vents, on a posé quelques questions à Josh Angulo, rider local. Si on retrouve Josh sur cette île, ce n'est pas un hasard. Après une enfance à Hawaï, il a gagné deux fois le titre de champion du monde de windsurf et a fini par s'installer au Cap-Vert, loin de l'îlot verdoyant qui l'a vu naître. Car ici, sur cette île ou la houle et le vent dictent les lois, Josh peut faire parler son talent.

Josh : "C'est les alizés, ici ! Il y a tout le temps des bonnes conditions, soit pour surfer, soit pour faire du windsurf ou du windfoil. On a du vent tout l'hiver et de la houle tout le temps. C'est le playground parfait"

Noah Angulo à Ponta Preta
Infos pratiques

Plus grande ville : Espargos

Monnaie : l'escudo capverdien

Langue : Portugais / Créole capverdien

Fuseau Horaire : (UTC -1) 2h de moins en hiver, et 3h en été avec Paris.

Durée de vol : 6h en moyenne

Document obligatoire : Passeport valide au moins 6 mois après le retour.

Le surf sur l'île de Sal

L'île de Sal réunit tous les ingrédients nécessaires pour voir émerger des stars sur ses points break locaux. Pourtant, la pratique des activités de glisse n'est arrivée que très récemment sur l'île, qui vivait jusqu'à lors de la pêche et de sa production de sel. Après s'être tournée vers le tourisme, les sports de glisse se sont démocratisés sur l'île pour au final en devenir un des composants incontournables. Aujourd'hui, les pratiquants sont nombreux et le niveau est élevé, dans toutes les disciplines.

Josh : "Il y a des très bon surfeurs ici, et des très bon watermans. Ça fait 25 années que je suis ici. Quand je suis arrivé, il n'y avait même pas de planche dans l'île. Aujourd'hui, il y a un niveau pro sur les spots, mais aussi des champions du monde de kite etc... On a un sérieux crew"

Monte Leao en drop knee
Où surfer sur l'île de Sal

Vous venez d'atterrir, bagage et board bag en main, mais vous ne savez pas  surfer. Compréhensible, l'île offre un choix de vague complètement disproportionné par rapport à sa taille. Un peu comme dans un restaurant où le menu s'étale sur plusieurs pages, vous n'arrivez pas à vous décider. Pas d'inquiétude, on vous aide dans cette tache cornélienne :

Josh : "Les vagues sur l'île, c'est plutôt des reefs breaks. Des vagues rocheuses, de la lava rocks. Ça donne des vagues très creuses, radicales. On a quelques spots plus softs, mais ils ne sont même pas surfés tellement il y a des bonnes vagues ici."

Ponta de Sino
Vous l'avez compris, des vagues, ce n'est pas ce qui manque ici. L'île compte quelques spots de notoriété mondiale, comme Ali Baba ou Ponta Preta. Mais si ces vagues ont gagné cette renommée, c'est qu'elles le méritent, d'un point de vue puissance comme technique. Pour commencer votre trip en douceur, ou pour faire monter l'intensité crescendo tout le trip durant, il existe d'autres vagues plus accessibles histoire de se mettre en jambes. 

Josh : "Pour les débutants, il y a Monte Leao ou encore Santa Maria. Il y a aussi le spot de Palmeira plus au nord. Pour les intermédiaires, il y a une vague très sympa qui s'appelle Reef. Et pour les confirmés, Ponta Preta."

La gauche de Ponta Preta
En termes de danger au line up, l'île de Sal n'en possède pas en particulier, si ce n'est quelques oursins lors des mises à l'eau. Non, le danger principal reste la vague en elle-même. Certaines vagues sont très creuses et très puissantes et les pierres volcaniques qui composent les fonds marins sont très affûtées. Donc si vous ramez sur la bombe et que vous êtes un peu trop à l'intérieur, vous ferez mieux d'avoir confiance en vos capacités.

Josh : "Les dangers ici, ce sont les oursins déjà, mais on en a un peu moins qu'au Sénégal je crois. Sinon, ce sont surtout les courants et les rochers, comme sur toutes les vagues radicales."

La gauche de Ponta Preta
Focus spot : Ponta Preta

Quand on demande le spot préféré de Josh, sans surprise, il répond Ponta Preta. Il faut dire que cette vague a de quoi plaire. Reconnue dans le monde entier, cette vague est également le "home spot" de Mitu Monteiro, autre légende capverdienne. C'est en quelque sorte la plus belle vague du Cap-Vert.   

Josh : "Port de Preta, c'est le bon spot."

En effet, Josh a l'habitude de surfer cette bombe aqueuse. En surf ou en kite, c'est le terrain de jeu par définition quand on a le niveau adéquat. Mais pour la surfer, il faut la mériter. Située au sud-ouest de l'île, une longue marche est nécessaire pour la découvrir. 

Noah Angulo sur la droite de Ponta Preta
Mais elle le vaut bien, soyez en sûr. Divisée en deux pics, la vague offre une droite puissante et une gauche très creuse. Comme ça, pas d'embrouille sur le choix du spot, vous pouvez partir en trip avec votre ami goofy. Mais si vous planifiez de surfer Ponta Preta, assurez-vous d'avoir le matos nécessaire :

Josh : "Pour surfer à Sal, il vous faut une 6/7 pieds, avec un peu de volume. Après, c'est selon les préférences, mais il faut quand même quelque chose de costaud. Car même quand c'est petit, c'est très creux et radical."

"Quelque chose de costaud". Prévoyez même une deuxième board si possible, pour ne pas voir votre surf trip ruiné par une lame de Ponta Preta. Pour le bodyboard, on vous conseil de sortir les stingers.

Quand surfer sur l'île de Sal

Encore une fois, pas d'inquiétude à avoir. Il y a  du surf toute l'année, sur l'île de Sal. Côté températures, l'île n'est pas à plaindre. Loin de là. Quand l'hiver vient rafraîchir son atmosphère, l'eau se maintient à une moyenne de 21 degrés, bien loin des 12 degrés frigorifiques du spot en face de chez vous. 

Josh : Il fait très bon même en hiver. Regarde, là, je suis face à la mer et je suis en short/slap !

C'est plutôt pour la houle, qu'il faut se renseigner. Car même s'il y a du surf toute l'année, il faut toujours se renseigner avant un trip surf. On ne voudrait pas que vous arriviez à Sal pendant la seule semaine de flat de l'année. 

Josh : Ici, les spots marchent avec tout type de houle. Sud, nord, est ouest...Mais le nord-ouest reste quand même la meilleure direction de houle et celle qui marche le mieux ici. Pour en profiter un maximum, il faut venir de novembre à avril." 

La vibe au line up

Il n'y a pas de localisme particulier à Sal. D'autant plus que l'île vit essentiellement du tourisme, la plupart des surfeurs seront donc ravis de vous voir venir visiter et contribuer à l'économie du pays. 

Josh : "C'est vraiment tranquille ici. Il y a quelques locaux un peu tendus, comme partout, mais sinon c'est très tranquille. Tant que vous venez en petit groupe et avec du respect, il n'y a pas de raisons que ça se passe mal. L'île est petite mais il y a beaucoup de vagues, on peut les partager."

C'est là le point important : éviter de venir trop nombreux. S'il n'y a pas de localisme particulier sur les spots de l'île, il y a quand même une réalité. L'île est petite et certains locaux se plaignent déjà de surpopulation sur les spots. Car à Sal, ce n'est pas rare de voir cohabiter plusieurs sports au line up. Sur 5 waterman au pic, vous pouvez voir 5 disciplines différentes. Un délice à regarder, sans doute moins à surfer.

Ponta Preta
Le kite surfing, incontournable sur l'île

Bien sûr qui dit surf trip à Sal, dit indubitablement kite surf. Que vous soyez déjà un kite surfeur émérite, ou que vous n'ayez jamais touché une voile de votre vie, on vous conseille fortement d'essayer. Si vous n'essayez pas là-bas, vous ne le ferez jamais.  Puis c'est l'occasion de vous moquer de votre pote qui est dans le deuxième cas.

En-tout-cas, c'est une expérience à vivre. Alors quoi de mieux que de la vivre dans un des spots les plus prisés de la planète en la matière. Si ça vous tente, passez par kite beach, le spot de référence de l'île. Beaucoup d'écoles proposent de la location et de l'initiation à la pratique. Et si vous n'êtes vraiment pas inspiré, il reste encore toutes les pratiques qui utilisent le vent comme force motrice. Parmi elles, essayez-vous au wing foil, à la planche à voile, ou encore au catamaran

Vivre, se déplacer, se loger

En ce qui concerne le coût de la vie sur l'île, Sal est dans la moyenne. "Il y a des choses chères et des choses moins chères... C'est toujours moins cher que l'Europe au niveau des restaurants et des activités, mais comme c'est une petite île, on y importe beaucoup de produit. C'est ça qui est cher." rajoute Josh.

Pour le logement, la moyenne annoncée pour une nuit de location culmine à 79 euros. Mais sur certains sites de location de logement, on peut trouver des locations pour moins de 30 euros la nuit sans trop de problèmes.

Une demi-journée de kite surf, avec la location intégrale du matériel vous coûtera elle dans les 35 euros environ.

Enfin, pour saisir pleinement le coût de la vie sur place et donc préparer votre budget voyage en conséquence, on vous laisse avec une info capitale : à Sal, une bière se vend environ 2,70 euros, soit 300 CVE sur place.

Ponta Leme
Que faire les jours de flat ?

Si par la plus grande des malchances, houle et vent décident d'un commun accord de ne pas se manifester lors de votre surf trip, tout n'est pas perdu pour autant. Malgré sa petite taille, l'île possède une flopée de lieux d'intérêt à découvrir.

Honnêtement, c'est très peu probable que cela vous arrive. Comme dit Josh : "C'est pas possible de se retrouver sans houle et sans vent sur l'île de Sal. Il y a toujours soit l'un, soit l'autre soit les deux. Les activités, on les fait pour récupérer des sessions difficiles ici".

Donc si par malheur vagues et houle ne se manifestent pas, ou si au contraire le rythme des sessions est un peu trop soutenu à votre gout, on vous propose quelques activités à faire sur place :

Les plages de Santa Maria : Tout au sud de l'île, les plages de Santa Maria sont parmi les plus belles de Sal. L'une de sable blanc, l'autre recouverte de coquillages, elles sauront satisfaire les plus exigeants en matière de plage.

Les Salines : Réparties en deux endroits sur l'île, l'une au nord et l'autre au sud, visitez les exploitations de sel de l'île qui l'ont fait vivre pendant des années. L'occasion d'en apprendre plus sur l'histoire de Sal tout en voyant du pays.

Shark bay : Au nord-est de l'île, vous avez l'occasion de vous prendre en photo avec des requins citron les pieds dans l'eau. Pas d'inquiétude, les requins citron sont petits et relativement calmes. C'est une rare opportunité de les observer dans leur état naturel et accessoirement de repartir avec un bon selfie qui fera sensation. 

Palmeira
Palmeira : À l'ouest de l'île, il y a ce petit village de pécheur plein de couleurs. Le village abrite un petit spot de surf éponyme et des plages vraiment sympa. Il y fait bon vivre et la visite en vaut le coup, parait-il.

Il reste encore beaucoup d'activités et de lieux à découvrir, comme les récifs de Buracona ou la pêche dans les eaux poissonneuses de Sal. Mais le mieux, c'est de laisser faire votre âme d'explorateur et de vous laisser prendre les rênes de l'aventure, après tout c'est la vôtre. C'est aussi ça le frisson du trip.

Bon voyage !





                                                          
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