Voyages - On part où ? Destination le Sénégal

On découvre les vagues ouest-africaines, à l'aide des surfeurs locaux !

- @oceansurfreport -

Avec la rubrique Surf-Report Voyage, retrouvez tous les mois un article dédié au voyage et à la culture du trip !  

On s'est dit qu'un peu de chaleur ferait du bien. Ce mois-ci, on part en Afrique de l'Ouest, pour le Sénégal et ses super houles d'hiver. Dans ce guide du surf trip au "pays de la Teranga", les locaux vous présentent leurs vagues sous toutes les coutures, pour un surf-trip sur mesure.

Le Sénégal, c'est 531 kilomètres de côtes qui bordent l'océan Atlantique. Des spots éparpillés un peu partout sur des plages aménagées, mais aussi de nombreuses vagues sauvages qu'il reste à découvrir. C'est aussi une presqu'île qui héberge la capitale, Dakar. Du fait de son insertion unique à l'extrême Ouest de l'Afrique, Dakar propose une concentration de spots pour tous les niveaux, et pour tous les goûts. En clair, que vous désiriez un surf trip exploration plutôt "roots" ou juste découvrir de nouvelles vagues dans un certain confort, voire même les deux, il y a ici tous les éléments requis pour faire un bon surf-trip sous les auspices sénégalaise. 

Ouakam, Dakar

Infos pratique

Capitale : Dakar 

Monnaie : Franc CFA. 1 euro représente 654 FCFA

Langue : Français et wolof

Fuseau horaire : (GMT) 2 heures de différence en été et une en hiver avec Paris

Durée de vol : 5h depuis Paris

Document obligatoire : passeport valide 6 mois après la date du voyage, pas de visa pour les séjours de moins de trois mois.

Vaccins obligatoire : Diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite, hépatites A et B, typhoides et rougeoles pour les enfants.

Le surf au Sénégal

Même si le Sénégal est incontestablement une terre de surf, le surf sénégalais lui n'a émergé que très récemment. Ibra Samb, surfeur sénégalais fraîchement sponsorisé par Volcom nous explique : " Je pense que le Sénégal est un bon pays pour surfer. À Dakar, c'est une presqu'île, donc on reçoit les différentes houles et on peut toutes les surfer. Le surf lui a commencé a évolué de plus en plus ici, c'est une destination qui commence à se faire connaitre, grâce a nos sponsors et aux différents projets réalisés aux Sénégal. Les jeunes commencent de plus en plus à surfer, car on a toujours rêvé d'avoir de gros sponsors et aujourd'hui, ils voient que c'est possible.

En gros, si vous devait faire un surf trip au Sénégal, c'est bien maintenant, car la pratique du surf y est en plein essor. Le climat tropical, composé d'une saison sèche de novembre à juin et d'une saison humide le reste de l'année, garanti un thermostat stable et des températures chaudes à toutes les périodes. Les houles d'hiver restent quand même les plus attendues, même s'il est possible d'y trouver son compte toute l'année.

Secret, Dakar

En revanche, pour les puristes du surf qui recherche un trip surf en autarcie sur des vagues "world-class", cette destination n'est peut-être pas la plus judicieuse. Elle conviendra beaucoup mieux à celles et ceux qui cherchent une destination riche en culture et en humanité, pour y vivre un surf trip doublé d'une aventure humaine.

C'est ce qu'explique Jean, dit PJ, free-surfeur local qui a réalisé plusieurs surf-trip dans sa vie. "Le Sénégal est un pays de vagues, mais si tu viens que pour le surf, c'est risqué, car on peut très bien avoir des 10/15 jours sans vagues qui valent vraiment le coup. Alors que tu as des pays comme l'Indonésie ou les Maldives où il y a toujours quelque chose à surfer. Par contre, si c'est pour surfer et découvrir un beau pays avec des gens sympathiques, très safe et pas très loin de l'Europe, alors là oui. C'est l'occasion de découvrir un peu le Sahel, une belle biodiversité et les multiples richesses du pays."

Ngor, Dakar

Où surfer à Dakar

Prise en étau par les houles, la presqu'île dakaroise regorge de spots en tous genres. Les surfeurs ont pris l'habitude d'alterner entre cote nord et cote sud, au gré des vents et des marées. Coté sud, on trouvera principalement des vagues rocheuses, alors que le coté nord est majoritairement constitué de beachbreaks (quelques vagues échappent à la règle).


Note : le code couleur ici indiqué de l'expérience requise pour surfer les divers spots est purement indicatif. Il sert juste à donner un ordre d'idée du genre de la vague et de son accessibilité en termes de niveau. Un expert du surf peut très bien trouver son compte au Virage quand les conditions sont bonnes, tout comme un intermédiaire peut aller trouver sensations sur un beau Ouakam. Il est cependant déconseillé d'aller sur les spots marqués d'un pictogramme violet quand on débute dans le surf, la vague de Club Med par exemple a tendance à punir les débutants un peu trop téméraires... 

Les avis divergent, quand on demande aux locaux quel est le plus beau spot de Dakar. Kwessi Wone, 15 ans de bodyboard et un titre de champion du Sénégal nous fait part de ses préférences : " Mes spots préférés restent Ouakam et Vivier gauche. Ouakam car c'est une gauche tubulaire puissante qui a deux formes selon la houle, et Vivier gauche car c'est une gauche mécanique et très exploitable. C'est aussi le spot référence des Almadies, voir de Dakar en général, et aussi là où, comme la plupart des boys dakar, j'ai fait mes débuts."

"Ouakam, c'est la plus belle vague de Dakar fondamentalement, et celle où il y a le moins de monde par rapport  à la qualité de la vague justement" ajoute Enguerrand Gelinet, free surfeur. Il prévient d'ailleurs quant au danger qu'on peut retrouver sur les spots rocheux : les oursins. Des organismes couverts d'épines dont vous ne manquerez pas de faire la connaissance lors de vos mises à l'eau trop précipitées. « À Ouakam, il faut faire attention à la dalle de rocher en face du pic, elle est bourrée d'oursins. Donc si tu bouffes mal au take off, tu finiras dedans à coup sûr. Moi, bien sûr que j'ai déjà traversé la dalle, et c'est un mauvais souvenir, j'avais des épines d'oursins pleins la main » dit-il en rigolant.

Un souvenir douloureux, mais courant sur ces spots. Et pour les enlever, il n'y a pas 10 000 méthodes : " Tu vas voir un local, au Secret par exemple, ils t'enlèvent ça avec une aiguille à coudre stérilisée par une flamme. Ou sinon directe sur le spot de Ouakam, les pêcheurs ont l'habitude des oursins, ils ont donc une bien meilleure technique que nous."

Kwessi Wone à Ouakam, Dakar

Où surfer ailleurs au Sénégal 

Le surf ne se limite pas à la presqu'île dakaroise, bien au contraire. Pour les aventuriers enfouis en vous, des kilomètres de plages désertes n'attendent que votre board. Les côtes, accessibles en voiture, offrent des dizaines de spots encore méconnus et quelques spots renommés dans tout le Sénégal.

Parmi eux, il y a la Somone et son cadre idyllique, Duck point, mais aussi Kayar, "une énorme fosse océanique qui remonte d'un seul coup et qui crée une vague vraiment sympa" d'après Enguerrand Gelinet. Mais pour profiter de ces spots et des dizaines d'autres pas encore découverts, il y a un impératif : une grosse entrée de houle.


Toujours selon PJ, les côtes offrent un vrai potentiel surf-trip, qui n'est pas assez exploité quand on voit la concentration de surfeurs dans la capitale vis-à-vis du reste du pays. "Du mois de juillet au mois d'octobre, quand le vent vient du sud, il y a toute la grande côte qui est surfable, et là, il y a des beachbreaks partout. Tu peux être seul et dormir sur la plage, faire toute la côte entre Dakar et Saint-Louis, c'est un vrai trip ! Mais il faut vraiment attendre la saison des pluies et ses vents offshore pour profiter de ces beachbreaks".

Il ajoute " Il y a aussi la petite côte, de Bargny à Mbour/Joal, où c'est très anthropisé. Il y a des maisons partout, tout le littoral est occupé, mais il y a quelques vagues, dont quelques-unes connues comme Duck ou Pierre de lisse. Mais quand ça rentre gros, il y a plein de nouveaux spots qui arrivent. Il y a plein de nouveaux spots a découvrir, mais il faut la houle suffisante. Et enfin, tout au sud du Sénégal, il y a la Casamance. Là-bas, tu peux trouver des beachbreaks et même des endroits où il y a du reef, et des vagues kilométriques."  En revanche, les conditions sont très capricieuses en Casamance, et il est nécessaire de bien s'informer une fois sur place avant d'entreprendre son trip surf plus au sud du Sénégal.

Ibra Samb à Secret

Vivre, se déplacer, se loger

Parlons budget ! La vie est relativement coûteuse dans la capitale, mais aussi dans les pôles touristiques comme Saly, bien plus que dans le reste du pays. Mais pas d'inquiétude, vous trouverez forcément une solution propre à votre budget. Pour manger, compter entre 5000 et 10000 FCFA pour un bon restaurant, ou opter pour l'incontournable sandwich "pinton" à 500 FCFA que vous trouverez dans toutes les boutiques du pays.

En ce qui concerne les transports, se déplacer au sein même de la capitale est plutôt chose aisée. Il est possible de prendre à toute heure l'un des nombreux taxis qui sillonnent la ville, pour des trajets n'excédant jamais les 3000 FCFA. Attention tout de même à la négociation. Mais pour un trip, la solution recommandée restera de louer son propre véhicule auprès des nombreux services qui le proposent. Vous pourrez ainsi fuir la circulation infernale de Dakar et partir explorer le pays et ses fameuses côtes.

Vivier, Dakar

Pour se loger, plusieurs options s'offrent à vous. Louer un logement en Airbnb (le prix moyen des Airbnb tourne autour de 80 euros la nuit, mais les prix sont très disparates), prendre une chambre d'hôtel (il existe des surfcamps, dont un situé sur l'île de Ngor, juste a coté de la célèbre droite du même nom) ou passer par une agence immobilière et louer un appartement. "Louer aux Almadies, c'est là ou t'es le mieux situé" conseille Enguerrand. "Tu as accès à plein de spots à 5 min de chez toi et tu n'es pas trop loin non plus de la côte nord si la houle du sud ne rentre pas. » Autre option, opter pour Yoff village, la version économique des Almadies. 

Enfin, question matos, là encore pas de panique. Si vous venez d'Europe, la température de l'eau ne vous prendra pas au dépourvu, même au pic du froid en début d'année. "Moi je suis en shorty de novembre jusqu'à décembre, puis je passe sur une 3/2 voire 4/3 jusqu'en avril" indique Kwessi Wone. Globalement, la 3/2 devrait faire l'affaire. "Pour les boards de body, il faut prendre un board en PP qui résiste bien aux températures, parce qu'on a pas beaucoup d'eau froide pendant l'année. Il faut aussi prendre des palmes flexibles, comme des Churchill" ajoute-t-il. En surf, opter pour du volume, pour partir facilement sur les nombreux beachbreaks. Les vagues rocheuses sont beaucoup plus creuses, mais attention néanmoins à la casse, les rochers n'étant jamais loin.

Que faire les jours de flat ?

Bien qu'on ne vous le souhaite pas, une mer complètement plate pendant un surf-trip, ça peut arriver. Mais comme annoncé plus haut, le surf n'est qu'un des nombreux composants du charme du pays. Au Sénégal, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer !

À Dakar, vous pouvez visiter les trois îles autour de la capital (Gorée, Ngor, L'ile des madeleines), flâner aux Almadies, visiter les monuments comme le phare des mamelles, la statut de la renaissance africaine ou la mosquée de la divinité. Plus branché biodiversité que patrimoine ? Plongez découvrir la faune marine à Ngor ou à l'océanium ou optez pour un mini safari à moins d'une heure de Dakar, à la réserve naturelle de Bandia et le pôle d'activité adjacent.

Ngor, Dakar

Pour prendre un verre après sa session ou pour goûter aux sunsets sénégalais, les Almadies et les nombreux restaurants les pieds dans l'eau qui peuplent la plage feront plus que l'affaire. N'hésitez pas à passer à la Cabane du surfeur (juste en face du Vivier), haut lieu du surf sénégalais, pour boire une Gazelle (bière locale) et glaner quelques informations pour votre trip surf. 

À l'échelle du pays, découvrez les nombreuses réserves naturelles qui composent le Sénégal, comme celle du Delta du Saloum ou encore la réserve ornithologique du Djoudj, classé 3eme du monde. Vous pouvez également visiter la Casamance, si vous cherchez un dépaysement total.

Évidemment, on vous a aussi préparé une sélection culinaire, car un bon surfeur se doit d'avoir le ventre rempli : essayez d'abord le poulet yassa, qui est une valeur sûre. Vous pourrez ensuite goûter le Thieboudienne, le plat national, avant de tenter le mafé (on ne garantit pas la session après ce dernier). 

Bon trip !

              
Mots clés : afrique, sénégal, dakar, surf, body board, voyage, surf trip | Ce contenu a été lu 23762 fois.
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