Découvrez le récit du Surf Trip à Bali du Seignossais Adrien Boudousse
"Par où commencer ? C'est bien là le problème car on ne ?commence? et on ne ?finit? jamais Bali. Dans une vie de surfeur on entend très vite parler de cette île, on s'y rend et on ne cesse de vouloir y revenir. Le surf nous y amène et on en rapporte beaucoup d'autres choses.
Mon trip commence en France avec un objectif : dépenser mes petites économies dans un voyage de fin d'études. Après moult destinations envisagées, quelques photos visionnées sur internet, je décide donc de contacter Mathias et Nelson en place là bas afin d'en savoir plus.
- Mathias: ? Mais t'es con, ramène toi direct, arête de stagner à Seignosse avec tes sessions semi-moisies d'été avec du vent qui marche que 2H dans la journée?.
- Nelson: ?Attends je t'envoie une photo d'un spot?
Je ne partage pas vraiment pas l'avis de Mathias et je n'ai pas vraiment le niveau de Nelson mais j'ai le goût de l'aventure. Me voilà donc parti loin de mes chères Landes, avec ma copine, un peu vers l'inconnu avec juste une réservation prise vraiment au dernier moment sur une certaine plage nommé Balangan, de la crème solaire et un passeport.
Trois Avions, un Paris- Dubaï -Jakarta- Denpasar ,18h de vol, 6h d'escales, 7 repas dont 1 Mcdo Halal plus tard nous voici dans le trafic intense d'une ville qui ne dort quasiment pas, Kuta.
Un peu plus tard à Uluwatu
On descend un escalier abrupte, telle une spirale infinie à flan de falaise avec une multitude de surfshops accrochés à la montagne comme un souk, le temps s'arrête un peu quand on s'engouffre dans la grotte menant au spot. La vague est belle, rapide, de bonne taille et rien que le take-off est un petit challenge pour un surfeur intermédiaire.
Le reef et les 80 cm d'eau rappellent à la faute comme cet après-midi de marée basse. On a souvent lu ?Ulu, entre rève et cauchemar? .
Si vous passez par la gauche du Temple d'Uluwatu, sortez lunettes, slaps et tout objet bling-bling car les singes ne badinent pas avec l'ostentation.
Kuta Beach
?Je savais pas qu'il y avait un Wave Garden à Bali... Ah non pardon c'est Kuta Beach avec son 1m, offshore toute la journée et 18 de période de moyenne?, les beach breaks n'ont vraiment pas la même tête là-bas.
Le longboard était souvent de mise pour mon poids, au sunset, ce qui permettait de partir un peu plus loin que les autres et d'admirer Ketut Juliarta (1er du Tour Indo Master) s'envoler devant soi. Les vagues sont chères à Kuta Beach mais le sourire d'un local Indo après sa taxe majestueuse, digne d'un bureau de change à Denpasar, vous rappelle que rien est grave et que le sourire se communique.
Après une session avec un bon ratio de vagues et une bonne bière sur la plage, on se délecte volontiers d'un chicken satay au marché nocturne du bout de Benesari Street.
Tanah-Lot ? Canggu
La beauté du temple immergé de Tanah-Lot n'a d'égal que la rareté de ses vagues à cette période. Le détour en vaut la peine et non loin de là se dresse Canggu, qui, pour des surfeurs en devenir et des surfeurs de qualité, amène son lot de consolation.
Un petit détour par le shop "Deus" nous permet de contrôler la qualité des étapes de shape d'une board et ce directement dans les ateliers. La quiétude du lieu nous rapelle que nous sommes entourés de rizières et la mélodie créée par le clinquement du fer façonné par des mains expertes me rappelle qu'une vieille Triumph reprend son souffle.
Medewi
Après une descente rocambolesque par une petite route de montagne, le line-up de la cote se dessine enfin, segmenté par des palmiers jaunis par le soleil. Beaucoup de courant, un mauvais choix de board et des vagues de plus en plus molles écourtent la session. Medewi reste une des plus longues gauches de l'ile et, par des conditions optimales, déroule sur plus de 200 mètres . Les surfshops aux alentours se résument à quatre murs faits de bambous et un bout de tôle en guise de toit mais leur richesse se trouve dans la qualité de réparation des boards qu'ils prodiguent.
Balangan
Sur la presqu'ile de Bali nommée Bukhit, j'avais beaucoup entendu parler des célèbres Uluwatu, Padang à l'Ouest et Nusa Dua à l'Est mais jamais de la magnifique Balangan, tant mieux la surprise n'en fut que plus grande.
Vague à 3 sections sur du reef, magnifique à 2 mètres, quasi toujours offshore à cette période, l'inside est rapide et le peak se déplace pas mal. Dans les Landes, et en France en général, on rame beaucoup et c'est difficile, coïncidence ou pas, l'inside de Balangan parle français.
Inyoman me prépare mon énième Nasi Goreng, juste avant une session mémorable avec son fils Dédé de 3 ans mon cadet. Sa mère quant à elle retourne à la confection d'offrandes religieuses. Après un instant de repos au cosy Milo's home, perché sur la falaise de Balangan, nous nous apercevons que 2 semaines viennent de s'écouler.
Bali ne compte pas ses superlatifs, mais comme tout paradis, elle reste extrêmement fragile. La pollution et les projets immobiliers détruisent en masse le littoral, sa préservation est cruciale à sa survie.
Surfers ou non, nous sommes tous concernés.
Merci à Hélène d'avoir supporté toutes ces sessions, à Mathias Giacardi de nous avoir un peu drivé à Bali, à mon père de m'avoir mis au surf (même si selon toi je ride des vagues de ?chicken?) et à Mathieu Schevenells de me subir dans nos sessions landaises."
Adrien Boudousse
Photos personelles Nelson, Adrien, et Jeffry's surf photography
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