Il était une fois le 29 avril, en direct de mon lit je reçois un coup de fil d'Antonin qui me confirme être dispo pour déguerpir. En Méditerranée pour notre plus grand malheur, le flat continue. Il fait beau, il fait chaud, les touristes se baladent relax sur le bord de mer pendant que nous, on tourne en rond depuis un bon moment déjà !
Depuis mon retour d'Irlande à la mi-décembre, il n'y a eu qu'une dizaine de sessions à la maison. 10 sessions en 4 mois, même en Méd, c'est un sacré mauvais ratio !
C'est un des pires hivers que nous ayons connu depuis des années ici. Et lorsque les photos d'OSR et les flèches de windguru finissent par trop nous taper sur les nerfs, on lâche prise et dans une excitation soudaine et impulsive, nous décidons de partir sur la côte Atlantique : l'Eldorado, le Las Vegas du surf français. Les stickers sur les voitures, les grands surfs shops pleins de lumières, les planches sur les toits des voitures les soirées enflamées de la centrale et le casino d'Hossegor!
Ce coup là je le connais déjà assez bien, ce n'est sûrement pas la première fois que l'on décide la veille pour le lendemain, de traverser les 700 kms qui nous séparent de la côte Ouest, de ses bancs de sables, de son swell à 12 secondes, de son vent qui vous chatouille la nuque et qui dure toute la journée, de son gâteau basque, ses cannelés, wow wow wow ! Un excès de boulimie ! Ses chapatas bien croustillant ... on a dit stop ! Son côté paisible et son bon esprit ambiant...
Bon, il y a quand même des inconvénients chez vous, les marées qui enfouissent le pic parfait sur lequel on se gavait depuis une heure, le sable qui s'engouffre de partout, et le courant qui nous force à ramer tout le temps!
Direction donc les Landes avec mon pote Antonin. 60 balles d'essence dans la cariolle, 40 balles de péage, et nous arrivons enfin au pays du surf !
Sur la route, comme d'habitude, on regarde les prévisions sur le téléphone toutes les 15 minutes (ce qui fait 26 fois sur 6h30 de route) , les webcams, le vent en direct, la hauteur de la marée, ça fait 14 fois que je fais un check up mental de mon matériel pour vérifier si j'ai bien tout pris (1 fois par 30 minutes ce coup-ci).
Alors que c'est devenu ultra banal pour les locaux du coin qui ne frémissent plus de voir rentrer 1m20 venté sur leurs spots, nous, ça nous fait vibrer ! Je vous rassure, après 1 mois dans les landes ça me fait le même effet. Il faut savoir retourner aux sources du flat pour réapprécier la moindre ondulation.
Après un entretien de stage de début de semaine chez l'un des ténors de la glisse du pays basque, je peux profiter de ma fin de semaine pour aller surfer un peu. Coup de fil à Anto, le rendez vous est pris du coté de la dune à 6h du matin, vieille habitude de chez nous pour surfer avant que le vent ne se lève. Un bon mètre cinquante rentre en face de l'arrivée de la dune. Une gauche solide s'enroule sur un banc de sable complètement dingue, les barrels sont costauds, même si le déplacement ultra rapide de l'eau au bord présage un courant vraiment puissant. On n'est pas venus ici pour enfiler des perles alors en combi et à l'eau ! Quelques barrels plus tard, la marée est descendue, la vague ferme. Qu'est ce que je vous disais ! Départ donc pour le pays basque. Un choix parfait puisque l'on tombe sur ce spot de repli qui envoie des gauches? des gauches ! Ces gauches alors !
Plus de tubes, mais de gros murs, le pic lève comme un mini wedge, chaque vague ouvre, la vague permet d'appuyer les man?uvres et il n'y a pas grand monde à l'eau. Sous un grand soleil tout le monde se gave, l'ambiance est vraiment top, que demander de plus. Surtout que pour une fois, quand la marée est montée, la droite qui fermait s'est mise à tuber. Comme quoi, ça marche dans les deux sens? !
Retour du côté des Landes le soir même pour une troisième session à marée haute. De grosses barres ouvrent sur le spot. Ce sera une session à man?uvres au coucher du soleil qui vient clôturer cette journée de dingue!
Le lendemain nous repartirons dans l'huile de méditerranée. On se lèvera tôt le matin pour une dernière session avant la route? Qui s'avèrera être la meilleure session tubes de toute ma vie.
Mais pour profiter des quelques minutes de surf qu'il nous reste avant un long moment, l'appareil photo est resté cette fois ci au fond du sac ! On a juste profité.
Nous sommes en plein festival de Cannes alors je tiens à remercier mon producteur, ma femme qui m'a laissé partir surfer entre potes sans même se venger, mon shaper ESP Surfboard pour sa 6'3 à bandes rouges qui m'a régalé de tubes et manoeuvres, et mon sponsor lunettier Von Zipper qui m'a bien servit en cette journée sur-ensoleillée!