Voyages - Seven Ghosts

Découverte d'une vague interminable

- @oceansurfreport -

Antony « YEP » Colas nous a evoyé un nouveau surfari sur la découverte du mascaret Bono sur la Kampar en Indonésie.

" Cela fait maintenant plus de 15 ans que je me passionne pour les mascarets, ces vagues qui remontent les rivières lors des grandes marées. Mais si j’ai fait mes premières armes sur le Mascaret de la Dordogne et de la Garonne avec mon frère, j’ai eu la chance de découvrir des mascarets bien plus impressionnants et notamment celui au nom évocateur de Seven Ghost.

C’est en décembre 2008 que l’aventure commence. Un soir d’hiver, n’arrivant pas à trouver le sommeil, je me ballade sur internet et finis par tomber sur une photo de pirogue glissant sur une vague en pleine rivière … intrigant. Quelques clics supplémentaires me donnent le nom d’une rivière indonésienne : la Kampar située sur l’île de Sumatra.

Octobre 2009. J’ai l’honneur d’être le 1er surfer à chevaucher le Benak, autre mascaret situé en Malaisie. L’expérience est folle : une vague d’1,50m qui déferle pendant 2h avec un glass parfait. C’est décidé, il faut que je me rende sur la Kampar voir ce qui s’y trouve ! Je monte donc une team solide composée de mon frère Fabrice et de Patrick Audoy, irréductibles surfers de la première heure du mascaret de Dordogne (St Pardon). J’embarque aussi Eduardo Bagé qui fait parti des meilleurs longboarders de la planète et le vidéaste Maxence Peyras d’Eyesea Productions pour les images. Teluk Meranti, un village de pêcheurs sur le bord de la Kampar, sera notre camp de base. Au téléphone, mon contact local nous met cependant en garde : « Gens village peur pour vous ». On nous parle de vagues immenses, de naufrages, de noyades, de crocodiles, de tigres… un programme alléchant !

Septembre 2010. Nous voici sur la Kampar. J’ai réussi à dégoter des zodiacs via l’association River Defender mais ces derniers sont sabotés la nuit de notre arrivée. Qui peut bien en vouloir à une joyeuse bande de surfers ? Probablement les planteurs de palmes qui nous prennent pour des militants Greenpeace. Les 2 premiers jours, la vague reste petite mais on perçoit un réel potentiel. Le 3ème , c’est la révélation. Des murs d’1,5m voire 2m, des sections d’une longueur encore jamais vues. Le plancher du zodiac nous lâche mais nous parvenons à le réparer sommairement après 6h d’efforts. Le 4èmeet le 5ème jour, le rêve continue. Bagé tube, je surfe une section de 45 minutes, on initie les locaux : c’est l’apothéose !
Cette excursion est pour moi l’occasion d’en apprendre plus sur ce mascaret. Les indonésiens l’appellent Bono, ce qui signifie "Vérité". Ce nom fait référence au côté métronomique du phénomène dont les cycles se produisent avec les constantes immuables de la marée.

De retour en France, je commence à prendre conscience de l’ampleur du phénomène. Il est donc possible de surfer la même vague pendant 1 heure, enchainant les manœuvres, prenant quelques tubes au passage. C’est décidé, il faut faire connaître ce chef d’œuvre à la planète surf. Je repars donc en décembre 2010 avec les frères Moreno et Arnaud Decarne de chez Rip Curl. Là encore, les conditions sont au rendez-vous et Arnaud, conquis par le phénomène, va se battre becs et ongles pour que Rip Curl finance un « Search ».
Mars 2011
, Arnaud a réussi son pari, le trip est lancé et c’est Tom Curren en personne, mon surfer préféré, qui vient se frotter au Bono accompagné de 4 surfers pros de la maison Rip Curl. Je coordonne l’organisation du Search, fait venir des zodiacs depuis Jakarta, achemine en camion des jetskis en provenance de Bali. Les coefficients vont culminer à 118 et les vagues frôlent les 3 mètres en début de déferlement. Un hélico de RAPP est venu pour suivre l’aventure et les cameramen shoot des images incroyables allant du tube de Curren à l'air reverse 360° de Ohney Anwar. Malgré quelques déconvenues avec les bateaux (un boudin de zodiac explosé et un retournement par la vague qui coûtera quelques points de suture à James Hendy), le job est fait et les images sont à couper le souffle. En voici le teaser ici.

Les 3 épisodes de Rip Curl consacrés au Bono font découvrir au monde le potentiel de ce mascaret. Je décide alors, fier de cette découverte, de proposer des trips sur la Kampar afin de permettre aux surfers du monde entier de prendre la plus longue vague de leur vie. Avec une poignée d’amis de toujours (notamment Bruno Memvielle, David Badelec, Jerome Blanco, Vincent Schröder et Hervé Lehoux que je n’avais pas encore cité), nous levons des fonds pour acheter un terrain dans le village de Teluk Meranti ainsi que des zodiacs fiables et solides capables de déposer les surfers aux bonnes sections et de venir les récupérer. Il nous faut alors construire un shack afin d’abriter les bateaux et les planches et former des pilotes locaux.

Pendant ce temps, les articles et les reportages fleurissent autour du Bono. Thalassa et bien d'autres lui consacre un sujet ; notre activité est lancée. A ce propos, Planète Thalassa remet le couvert le 4 juin avec le documentaire « La rivière aux 7 fantômes » réalisé par JP Mothes sur la base des images du Search.
Mai 2013, cela fait maintenant 2 ans que Bonosurf propose des trips sur la Kampar. Nous avons reçu des surfers du monde entier notamment les munichois de l’Eisbach River, les anglais de la Severn ou ce grand fou de Captain Frothalot que vous pouvez retrouver ici."

Pour plus d'infos sur ce trip, cliquez ici.   

 

 

Mots clés : seven, ghosts | Ce contenu a été lu 11120 fois.
Envoyez-nous vos photos, vidéos, actualités à l'adresse suivante
contact@surf-report.com
Articles relatifs