"Flux" est fait de contrastes et de dissonances. Réalisé par Lewis Arnold, ce court-métrage questionne l'état actuel du surf en opposant l'élan et l'optimisme permanent des jeunes Britanniques et la réalité parfois moins idyllique du surf en Europe. On y entend des voix juvéniles, celle de la relève du surf anglais. Et on y voit un littoral marqué par la pollution plastique, l'industrie chimique et pétrochimique, les activités portuaires, les nuisances environnementales liées à l'activité humaine...
Tout est parti d'un simple constat, celui du photographe et réalisateur anglais. "Il fût un temps où je photographiais les groms lors des camps d'entraînement, et en discutant avec eux, j'ai été frappé par leur optimisme vis-à-vis du surf. Ainsi que par le fait qu'il n'y avait aucune négativité dans leurs propos, cette négativité que des surfeurs plus âgés comme moi peuvent avoir", raconte Lewis.
De là se pose tout un tas de question : qu'est-ce que le surf ? Un sport olympique ? Une véritable de contre-culture ? Une libération spirituelle ? Un moment de communion avec la nature ? Un rêve de marketeux ?
Tous les aspects de la pratique sont en évolution permanente et connaissent des mutations importantes. C'est cette facette qu'aborde Lewis dans son court-métrage récompensé par le prix du meilleur film britannique au London Surf Film Festival 2019 : l'influence des entreprises, les responsabilités environnementales de ce sport et son statut de compétition sportive.
Pour clore son histoire sur une touche positive, Lewis a décidé d'y inclure des images de John John Florence sur un spot écossais. Âgé de 16 ans, le double champion du monde s'était rendu en Grande-Bretagne à l'occasion d'un contest O'Neill, son sponsor d'alors. "Les jeunes surfeurs d'ici parlent de John John comme d'un héros. 'Flux' est un court-métrage sombre, mais je voulais finir sur une note d'espoir. J'avais ces images de lui dans mes disques durs, alors qu'il était très jeune et que personne ne savait qu'il deviendrait le surfeur qu'il est aujourd'hui", témoigne le réalisateur.
