La prise de conscience est nulle. "Des années 80 au années 90, on nous a promis qu'on pouvait vivre avec le plastique sans culpabilité. [...] Seul 15% de ce qu'on met au recyclage était véritablement recyclé", souligne Matt Dwyer, directeur principal des innovations matérielles et du développement chez Patagonia. Comme l'explique Roland Geyer, le tournant a eu lieu après la seconde guerre mondiale. Auparavant, on utilisait davantage de déchets biologiques, et ceux-ci se décomposaient naturellement. Mais ensuite la production de plastique, peu cher à produire, efficace et polyvalent, a explosé, et le plastique s'est imposé comme un des matériaux les plus utilisés dans la production de biens.
De l'importance du recyclage
Recycler, c'est l'idée de puiser dans le flux de déchets et de créer quelque chose avec. Son processus se décline en trois étapes : le ramassage des déchets, le traitement des matériaux résiduels pour en faire une matière secondaire à utiliser, puis l'utilisation de cette matière secondaire. Le plus important et ce qui créé la différence entre les pays en ce qui concerne la gestion les déchets, c'est la notion d'infrastructure selon Matt Dwyer : "On parle beaucoup de gens d'autres pays qui utilisent les rivières comme poubelle et dès qu'il pleut tout se retrouve dans l'océan car ils n'ont pas d'infrastructure." Mais à l'employé de l'enseigne Patagonia d'extrapoler au cas des Américains et des sociétés développées, qui selon lui nourrissent la pensée qu'en jetant leur bouteille en plastique dans une poubelle, il se passe quelque chose de bien. Mais dans une bonne partie des cas, cette bouteille se retrouvera dans une décharge public ou sera incinéré.
Revenir à l'essentiel
Finalement, même si l'on développe une économie basée sur un recyclage optimal, l'élément à revoir est le mode de consommation. "Les matériaux recyclés ont un impact environnemental moins important. [...] Mais ça ne les rend pas 'verts' pour autant, seulement 'moins marrons'", insiste Roland Geyer. La clé se joue dans la durabilité des matériaux et l'état d'esprit des consommateurs, qui devraient se recentrer sur des besoins plus "primaires".