Avec la rubrique Surf-Report Matos 2019 retrouvez tous les mois un article dédié au matériel, à l'équipement des surfeurs et au travail des shapers.
Vincent Lemanceau, co-fondateur et shaper pour Surfin Estate, nous parle du process de développement d'un nouveau modèle de planche, un Mid Length Twin Fin.
Surf Report : Quelles sont tes inspirations et comment développes-tu tes gammes de planche ?
Vincent Lemanceau : En fait, je suis parti du constat suivant. Si le "surf-riding" est une pratique ancestrale née en Polynésie, le shape moderne reste encore très jeune et de nombreux concepts de planche sont parfois oubliés. De mon côté, j'aime retravailler des basiques et les moderniser. Depuis quelques années déjà, je regarde l'Australien Torren Martyn surfer des Mid Lenght Twin et j'apprécie vraiment son approche de surf, sa capacité à laisser glisser la planche et à attaquer des lignes uniques et fluides. Un surf tout en douceur mais néanmoins engagé, un mélange entre le classique et le moderne.
Peux-tu nous parler de son shape, de ses spécificités techniques ?
Si le programme de surf va définir globalement le shape, alors je regarde dans nos templates si nous avons un outline tendu qui pourrait se rapprocher de ce concept de Mid Length Twin. Je conserve un peu de volume devant pour que la planche soit performante à la rame et lors de l'entrée en vague, puis je travaille la carène avec un spiral-vee prononcé avant de réaliser des channels prononcés qui permettent de gagner en vitesse. La planche a relativement peu de rocker derrière et se termine en round pin tail pour l'accroche et la facilité de passage rail-to-rail.
Comment se déroule le test de tes modèles ?
Si je recherche comme tout surfeur des vagues parfaites, j'ai aussi la volonté d'essayer les planches dans tout type de conditions pour avoir un maximum de ressenti, que ce soit venté ou glassy. La première fois que je l'ai essayé, c'était massif, il y avait beaucoup d'eau dans la vague, mais j'ai senti que la planche était à la fois vivante et allait très vite. Sur les séries les plus grosses, qui s'élevait à 2,50m voire plus, je sentais que je pouvais enlever un peu de largeur au nose, tendre un peu l'outline et permettre d'engager la planche un peu plus dans la vague.
Quel nom as-tu attribué à ce modèle ?
Après une dizaine de tests, par moi comme par d'autres surfeurs, j'ai décidé de la nommer "Arecibo". C'était le nom du message radio envoyé dans l'espace en 1974.
>> : Le modèle est visible à Surfin Estate, 169 avenue des Tisserands à Soorts-Hossegor.
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