Région - La scène surf vivante et authentique de San Francisco

Tout y est plus brut, mais cela n'empêche pas à certaines sessions d'être complètement épiques.

- @oceansurfreport -

 Voici un épisode d'Out Front, la série qui célèbre les communautés surf du monde entier. Les vagues et les surfeurs d'un territoire y sont mis en lumière par des vidéastes locaux et celui-ci est consacré à la ville mythique de San Francisco

Depuis quelques années, les "city breaks" tels qu'Ocean Beach apparaissent beaucoup plus dans les médias qu'avant. Non loin de SF déroule Mavericks, le plus gros reefbreak californien, qui attire chaque hiver un grand nombre de chargeurs à la rame ou en tow-in. C'est aussi l'un des plus gros break de la planète, qui se trouve donc à moins de 50 kilomètres de San Francisco. 


Pour la création de cette édit, une commande spéciale a été passée. Demander aux meilleurs vidéates locaux de produire un aperçu vidéo de leur propre terre de surf, de leur "homespot". Il s'agit pour eux de capturer des individus et des vagues se trouvant sur leur lieu de vie, parfois juste au bout de leur jardin. Ce faisant, ils rendent compte de la communauté surf d'une ville ou d'un lieu. Le vidéaste, comme le photographe, sublime les vagues constitutives de son quotidien. 

Cet Out Front est le condensé d'une prise d'images qui s'étend sur plusieurs années. Perry Gershkow et Kyle Buthman, réalisateurs de films de surf connaissent parfaitement le littoral qui s'étend de Pillar Point au Golden Gate Bridge. Cette bande de côte tranche un peu avec le reste de la Californie qui s'étend plus au sud. Ici, les conditions sont plus rudes et parfois imprévisibles, il fait plus froid et il y a plus de vent. Tout est plus brut mais cela n'empêche pas à certaines sessions d'être complètement épiques. 


San Francisco n'est pas la première ville californienne à laquelle on songe lorsqu'il s'agit de surf. La décision de la WSL d'établir le Rip Curl Pro Search à Ocean Beach en 2011 en a étonné plus d'un. Pourtant, une scène surf existe à San Francisco depuis les années 1940. Quelques sauveteurs ont d'abord commencé par le bodysurf et le surf mat, les planches de l'époque n'étant pas adaptées à la puissance du shorebreak d'Ocean Beach. Mais lorsque les planches ont évolué, la population de surfeurs n'a cessé de proliférer à San Francisco. 

Alors certes les conditions sont plus froides en cette région de la Californie et le surf y est plus inconstant, mais la scène surf de San Francisco est bel et bien vivante, originale, excentrique, authentique et les histoires comme les individus qui la constituent méritent l'attention. 

Ocean Beach possède notamment une riche histoire surf. C'est à proximité du spot que Jack O'Neill ouvre son premier surf shop en 1952. Cette plage, qui longe l'extrémité ouest de la ville, abrite ce que beaucoup considèrent comme l'un des meilleurs beachbreaks du nord de la Californie. OB capte toutes les houles et retient toutes les tailles. Lorsque le spot est frappé par une puissante houle, ses vagues peuvent vite devenir intimidantes mais les tubes y frisent souvent la perfection. Lors des journées les plus solides, de forts courants peuvent en revanche rendre le retour délicat, voire dangereux.

Les bancs de sables extérieurs d'Ocean Beach sont très mouvants en raison notamment de la présence proche du fleuve Sacramento. Y surfer nécessite un engagement solide. La brume est souvent présente et les conditions sont rarement des plus accueillantes. La température de l'eau est plutôt stable mais reste froide (entre 12 et 14°) et un équipement en conséquence est nécessaire : il est préférable de revêtir une 4/3 mm, et cagoule, gants et chaussons peuvent se révéler très utiles en hiver. 

Vous l'aurez compris, le spot n'est pas à mettre sous toutes les planches. Il faut l'aborder avec la plus grande prudence et avoir à l'esprit que les interventions des secours y sont nombreuses. Il est d'ailleurs souvent comparé à Playa Zicatela (Puerto Escondido) ou à Supertubos (Peniche). Autre information à garder en tête : la présence potentielle de requins blancs, liée à la proximité des îles Farallon. 


Plus au nord, près de Point Lobos, vous trouverez Kelly's Cove. Ce spot orienté sud-ouest est protégé des vents du nord-ouest. Il capte les houles du sud beaucoup plus que tous les autres breaks voisins.

Parmi les spots les plus connus de SF, il y a également le fameux Fort Point, dont le décor est très original. Situé sous le Golden Gate Bridge, il a d'ailleurs récemment offert de très belles sessions. C'est une gauche amusante et photogénique, qui ne fonctionne que très rarement et seulement à marée basse. Elle peut être très propre au cours des longs swells hivernaux mais il faut faire attention au courant et aux rochers. 


Côté température... 

San Francisco connait un climat marin tempéré et doux tout au long de l'année. Les étés y sont agréables et les hivers doux. Mais l'eau est plus froide qu'au sud de la Californie. Pendant les mois d'été, le brouillard s'installe très souvent le matin et le soir et peut rapidement faire changer les températures. 

Un quiver complet est nécessaire pour surfer à San Francisco, incluant de gros guns pour charger un Ocean Beach hors de contrôle (ou pour s'attaquer à Mavericks). Si besoin, il y a beaucoup de surf shops dans les environs d'OB et vous pourrez également vous rendre chez le shapeur Jeff Clarks, l'un des pionniers de Mavericks.

Par Ondine Wislez Pons

Initialement publié le 15 janvier 2022

- Vidéo par Perry Gershkow et Kyle Buthman -

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Mots clés : out front, surfline, san francisco, États unis, ocean beach, kelly's cove, mavericks, californie, spots | Ce contenu a été lu 6773 fois.
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