Il y a deux semaines, Ray Collins a été victime d'un violent wipeout en bodyboard, sur un slab situé en Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Le bilan est lourd pour ce célèbre photographe australien originaire de la ville minière de Thirroul : quatre côtes cassées et un poumon performé. Réputé pour son travail unique autour des vagues vierges, Ray est resté plus de quatre jours à l'hôpital.
"Gouttelettes, aiguilles, lampes fluorescentes, scanners, rayons X, IRM - chaque respiration, ajustement du corps, toux ou rires étaient si douloureux..." Contraint de s'écarter des line-ups pendant un moment, il suit désormais un programme de respiration et de méditation qui accélère le processus de guérison. Promener son chien autour de son quartier représente un effort maximal pour celui qui s'estime chanceux que son dos et sa tête aient été épargnés.
Sur son site web, il raconte son coup de pression : "Cela faisait deux semaines que les vagues étaient bonnes, et ce swell s'est terminé au moment où j'ai subi la plus douloureuse expérience de ma vie. Ce jour-là, la houle était grosse et puissante, ce qui est assez rare en été. Au moment de rejoindre le line-up, j'ai laissé passer quelques bombes pour sentir l'énergie du swell. Cela me rappelait un peu Hawaii avec une période de 17 secondes.
Une série est rentrée, et j'ai fait signe aux autres que j'allais ramer sur la première. Au moment de démarrer, mon bras a heurté un autre surfeur et je me suis instinctivement arrêté. Je me suis retourné et je me suis excusé, mais on m'a bien fait comprendre que je devais m'engager. Et puis je ne pouvais pas faire un refus sur ma première vague, pour ensuite attendre mon tour à l'inside alors qu'on était une bonne vingtaine à l'eau. J'ai continué à ramer.
Je suis parti en haut de vague, ce qui est préférable pour tenir sa trajectoire dans la paroi... Mais j'ai fait un haut-bas et je me souviens avoir rebondi et assez de tenir lors de l'atterrissage. Et partir avec la lèvre.
Je me rappelle aussi avoir entendu un "crack" si violent que j'ai immédiatement pris conscience de la gravité de la scène. En fait, on fait une sorte de scan physique et psychologique pour établir un bilan de la situation, pour comprendre si c'est grave ou très grave. J'ai rapidement su que je me trouvais dans le deuxième cas.
Quand je suis remonté à la surface, j'ai à peine plus reprendre mon souffle car une seconde vague est arrivée. Et je me souviens de ce gémissement bizarre qui est sorti de moi, je ne pouvais pas faire entrer ni sortir d'air de mes poumons. J'ai fait signe à mon ami Jackson Forbes, il a essayé de me prendre avant la vague suivante mais je n'ai pas pu m'accrocher. En fait, c'est comme si le côté gauche de mon corps ne répondait pas. Jackson m'a ramené au bord, j'étais à peine conscient."
Images : Cameron Staunton (@cameronstaunton)
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