Surf - ''À la rame'' : dans les traces de Vincent Duvignac pendant la tempête Epsilon

De Belharra à la Nord, un reportage qui suit le surfeur landais en longueur et avec minutie.

- @oceansurfreport -


Le titre, À la rame, implique l'intention : démarrer à la force de ses bras sur une onde massive qui se déplace à plus de 50km/h et lève subitement sur un haut-fond rocheux. Un challenge possiblement utopique qui a longtemps relevé de l'obsession pour un homme pétri de grandes valeurs propres au dépassement de soi et à l'engagement absolu. La remise en question commence par soi-même. Le 29 octobre dernier, sept ans après sa première expérience en tracté à Belharra, c'est dans cet état d'esprit que Vincent Duvignac prend le large, accompagné de Rudy Dupouy et d'un jet-ski pour assurer sa sécurité. Mais surclassé par les éléments naturels, le surfeur landais, muni d'un gun de 13 pieds et de 30kg qu'il observait depuis des années dans l'atelier de son shaper Rob Vaughan, se fait vite une raison.

"Je n'arrivais pas à m'imaginer surfer cette vague. En y repensant le lendemain, je n'ai aucun regrets de ne pas avoir tenté, simplement parce que je ne l'ai pas senti. [...] Il faut se rendre à l'évidence que cette vague n'est pas ramable", avouera après coup Vincent dans un reportage réalisé par Gabriel Boin qui vaut le détour. Lors du passage de la tempête Epsilon au large des côtes atlantiques, un ex-ouragan de catégorie 3 doté d'un système dépressionnaire particulièrement profond, le jeune photographe et vidéaste a collé aux basques du natif de la Teste (Gironde) en escortant ses moindres mouvements.

Forces et failles

C'est donc une immersion au plus près du quotidien de "Duvi" qui rend fidèlement compte de la tension et du stress induits par cet appel du large. L'importance de l'équipement, les questionnements soulevés par l'accueil de cette houle historique sur la côte aquitaine, l'ambiance mystique instaurée par la mise à l'eau à l'embouchure de la Nivelle (Saint-Jean-de-Luz), la réalité du terrain à Belharra : tout y est. "Sept ans après ma première vague en tow-in sur ce spot, je cesse enfin d'être obsédé par ce challenge à la rame en pleine mer", admet Vincent avec humilité.

Plus qu'un simple clip, À la rame est un reportage raisonné qui dévoile une certaine vision du surf, livre un beau témoignage sur les vagues du Sud-Ouest et suit en longueur et avec minutie un surfeur animé par une passion unique de l'océan et des vagues. Dès le lendemain d'une expérience singulière à Belharra et tout au long d'un automne exceptionnel, le free-surfeur de 33 ans s'est de nouveau focalisé sur ce qu'il sait faire de mieux : surfer dans les Landes. Le 30 octobre à la Nord (Hossegor), une vague qu'il connaît par coeur, le Mimizanais a profité des restes de la tempête Epsilon et sa pression atmosphérique minimale proche de 945hPa. Et dans les semaines qui ont suivi, il s'est lancé dans un récital qui défend largement son statut de maître absolu du style dans les barrels landais. 

Réalisation : Mosy Production (@mosy_production) pour Rip Curl
   
Mots clés : vincent duvignac, landes, belharra, pays basque, reportage, documentaire, sport, hossegor | Ce contenu a été lu 6348 fois.
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