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Sur la Côte Basque l’océan reprend petit à petit des couleurs après le terrible épisode de pollution suite aux précipitations et aux importantes crues en juin dernier. L’eau n’est pas encore de bonne qualité mais on a pu observer une amélioration depuis. Le chemin est encore long pour que nos côtes retrouvent une eau de mer de qualité supérieure.
« Plusieurs signalements ont été effectués en juin sur le questionnaire Surf Infection après des bains ou des sessions de surf. Les symptômes principalement rapportés étaient des troubles gastro-intestinaux (douleurs abdominales, nausée, diarrhée), des maux de tête, des douleurs d’oreilles, des signalements d’oeil rouge et de conjonctivites. » - Surf Prévention
Au-délà de la transparence de l’eau, les commentaires visent la transparence politique. Comme le souligne le surfeur Alain Sevellec : « On va nous dire maintenant que l’eau est propre… Il y a 2 jours, elle était sale et le lendemain elle est propre ! J’aimerai bien qu’on m’explique… »
Sur son profil Facebook, le bodysurfeur, marin et romancier Hugo Verlomme, porte un regard sévère à propos des autorités : « EAUX SALES, ATTENTION ! Des surfeurs malades dans les Landes et sur la Côte Basque après les inondations et les crues qui rejettent à la mer poisons et poissons morts. Certains ont de graves inflammations pulmonaires (on parle de 36 cas), d’autres des problèmes à l’oeil (dont un très grave) et d’autres enfin ont l’équivalent d’une gastro… Les eaux sont troubles, sales, mais les pavillons de baignade sont verts ou jaunes et les pouvoirs publics (qui sont censés nous protéger !) sont silencieux, tout cela pour sauver cette malheureuse saison estivale ! ».
Dans la Semaine du Pays Basque, un article relate la problématique de la pollution de l’eau à Biarritz. Ainsi plus de 100 km de réseau unitaire, soit un mélange d’eaux pluviales et d’eaux usées, est présent à Biarritz. D’après le maire Didier Borotra : « quand la pluie est forte, ces réseaux unitaires doivent être évacués, sinon ils explosent. Ce problème est posé depuis 100 ans. »
Attention, la pollution ne se voit pas toujours.
Suite à de fortes pluies, des débris végétaux sont entrainés sur nos côtes, cependant ce n’est pas considéré comme de la pollution puisque nous ne pouvons pas agir directement sur le problème qui est d'ordre naturel.
Puis on retrouve la pollution dite plastique, visible sur les littoraux. Pour résoudre ce problème à l’avenir il va falloir changer notre rapport au plastique.
Enfin, il y a la pollution qui ne se voit pas, mais qui est pourtant dangereuse. Pour la détecter il faut réaliser des analyses de pollution microbiologique ou de pollution chimique. Ces polluants peuvent passer inaperçus mais peuvent également ravager nos nappes. C’est la pollution bactériologique qui a récemment touché la Côte Basque avec la fermeture par arrêté municipal de certaines plages polluées.
Quelques questions à Surfrider Foundation pour apporter des précisions sur le sujet ?
Qu'elle est le rôle de Surfrider dans cette situation ?
Surfrider réalise un suivi complémentaire aux suivis officiels en s’intéressant aux zones d’activités nautiques (spots de surf, windsurf, plongée, kayak...) qui ne sont soumises à aucune réglementation, et ce toute l’année. Ce travail s’effectue sur le département des Pyrénées Atlantiques, du Finistère, ainsi que sur le littoral de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Les objectifs de ces réseaux de suivi sont d’acquérir des données de qualité bactériologique de l’eau des zones d’activités nautiques toute l’année pour mieux caractériser le milieu, informer les adhérents de Surfrider, les pratiquants d’activités nautiques, le grand public, les acteurs locaux concernés et les collectivités sur la qualité des zones suivies, mettre en évidence les problèmes de contamination et agir dans la concertation pour l’amélioration de la qualité des eaux concernées.
La couleur de l’eau reflète-t-elle la qualité de l’eau ?
Non, la couleur de l’eau et sa perception sont influencées par différents facteurs comme la couleur du ciel, la présence de sédiments apportés du continent, mais également par la présence d’algues qui peut lui donner une couleur verte. En été, des phénomènes naturels comme des efflorescences planctoniques ou une remise en suspension de sable due aux courants peuvent également modifier l’apparence de la couleur de l’eau. Seul un prélèvement suivi d’une analyse de l’eau peut renseigner sur la qualité du milieu.
Comment savoir si l’eau dans laquelle je me baigne est propre à la baignade ?
Les contrôles effectués par les techniciens des Pôles Santé-Environnement de l’Agence Régionale de Santé (ARS) se composent d’un état des lieux du site et d’un échantillonnage d’eau au moment du prélèvement. Après analyse bactériologique en laboratoire agréé, le résultat, accompagné de son appréciation sanitaire établie par l’ARS est transmis aux mairies qui doivent en assurer l’affichage directement sur les plages ainsi que sur le site Internet de la commune. Toutes les plages surveillées sont équipées de flammes ou drapeaux indiquant la dangerosité liée à la baignade et la qualité des eaux, différenciée par des couleurs : vert (baignade sans danger), jaune (bonne qualité de l’eau mais baignade à risque) et rouge (baignade interdite). Dans certaines régions françaises, une flamme violette peut être hissée en cas de pollution suspectée ou avérée. Il paraît toutefois important de signaler qu’en l’absence de signalisation, le public se baigne à ses risques et périls.
Quels sont les risques pour la santé ?
La baignade comporte des risques : la noyade, l’hydrocution mais également les infections liées à une eau de mauvaise qualité par contact cutané ou par ingestion. Le contact avec des germes pathogènes peut entraîner des maladies de la sphère oto-rhino-laryngée ou de l'appareil digestif (gastro entérites, irritations des yeux, éruptions cutanées, etc.). Dans l'eau, les germes pathogènes sont assez difficiles à détecter ; on recherche donc les germes témoins de contamination fécale (Escherichia coli et entérocoques).
Une eau de baignade, dans laquelle ces normes sont respectées, présente peu de risque pour la santé du baigneur. Il est difficile d'identifier précisément le risque encouru par une personne qui se baigne dans une eau dite de mauvaise qualité. Ce risque dépend de l'état de santé et de l’âge du baigneur lui-même (enfant, personne âgée, etc), certaines personnes étant moins vulnérables que d’autres.
Conseils sanitaires
- éviter de se baigner en dehors des zones définies par les autorités locales et sanitaires qui font l'objet d'un contrôle sanitaire, en particulier près des points de rejets;
- respecter les interdictions qui pourraient être prononcées en cours de saison par les gestionnaires ou les services de contrôle locaux;
- éviter de se baigner après des orages violents susceptibles d'avoir conduit à des rejets non maîtrisés;
Baignez-vous dans des zones contrôlées, informez-vous auprès des autorités locales sur la qualité de l'eau (les analyses doivent être affichées à proximité du site de baignade) et renseignez-vous sur les sources de pollution potentielle (nature du rejet, emplacement).
Comment peut on améliorer la qualité bactériologique de l’eau par temps de pluie ?
La qualité de l’eau par temps de pluie peut être améliorée en travaillant sur le long terme sur les réseaux d’assainissement, les stations d’épuration et à l’échelle des bassins versant qui drainent tous les rejets et ruissellements. Sur certains territoires des mesures sont prises pour atteindre ces objectifs en développant des contrats de bassin, contrats de baie, contrats de rade ou contrats de rivière par exemple.
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Sources : Surf Prévention / Surfing Biarritz / France 3 aquitaine / Surfrider Foundation