Palmiers qui se balancent au gré d'une douce brise et sable fin et dorée brossée par les vagues, durant des décennies la plage de Kuta Beach à Bali a fait rêver touristes et surfeurs du monde entier. Aujourd'hui le paradis s'est transformé en décharge à ciel ouvert, à tel point que le gouvernement balinais a placé ces 6 kilomètres de côte en état d'urgence déchets. Sont aussi concernées les plage de Seminiak et Jimbaran.
Après la Chine, l'archipel indonésien composé de 17 000 îles est le deuxième plus gros contributeur aux débris marins après la Chine avec plus de 1,5 millions de tonnes de déchets. Plus de 700 agents d'entretien ont donc été embauchés par le gouvernement, appuyés par 35 camions pour retirer la centaine de tonnes de déchets en tout genre vers décharge non loin. Malheureusement, l'opération semble plutôt vaine : "Les personnes en uniforme vert ramassent tous les jours les déchets mais le lendemain il y en a autant" confiait un touriste allemand au journal Manila Times. "Plus personne ne visite Kuta Beach. Qui voudrait s'asseoir devant un océan de plastique ?"
© AFP/Sonny Tumbelaka
A 72 kilomètres de là, le Mont Agung menace de rentrer en éruption depuis plus de deux mois, forçant les touristes à annuler leur voyage et déplaçant des milliers d'habitants dans un périmètre de 10 kilomètres autour du volcan. Mais la menace plus insidieuse des déchets n'est pas moins inquiétante selon Gede Hendrawan, chercheur océanographe basé à Bali. "Les déchets sont désagréables à la vue pour les touristes, mais le problème est bien plus grave que cela. Le microplastique infeste les poissons, puis les humains " explique-t-il.
Engagé dans le programme environnemental des Nations-Unies, l'Indonésie s'est engagée à réduire ses déchets plastiques de 70% d'ici à 2025. Un objectif qui paraît bien loin aujourd'hui.
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