Un projet est en cours autour des vagues de la Côte basque : elles pourraient bien être classées "réserve mondiale de surf" d'ici la fin de l'année. C'est l'association Surfrider Foundation qui est à l'origine de la démarche.
Le littoral basque abrite certaines des vagues les plus appréciées des surfeurs français et internationaux, mais il fait aussi l'objet de menaces diverses. Urbanisation, pollution plastique, érosion, montée des eaux, qualité parfois médiocre de l'océan... Dans le cas présent il s'agit avant tout de limiter l'urbanisation du littoral qui pourrait aller jusqu'à faire disparaitre certaines vagues, comme cela a déjà pu être le cas par le passé.
La protection des vagues de la Côte basque concerne avant tout les surfeurs, mais pas que. La préservation et le maintien de toute la biodiversité océane sont également en jeu. Cette initiative est donc doublement bénéfique : elle offre aux surfeurs la sécurité de pouvoir pratiquer leurs spots sans risque de les voir disparaitre, et dans la mesure où ces spots sont des milieux naturels, la faune, la flore et les écosystèmes qu'ils abritent seront protégés. Si ces vagues reçoivent le label de "réserve mondiale" c'est donc l'ensemble du littoral qui sera préservé.
Si la Côte basque reçoit le label, la protection prendrait effet de la plage de La Barre à Anglet jusqu'à Lafitenia à Saint-Jean de Luz. Ce serait la seconde zone littorale européenne à obtenir ce statut, la première étant Ericeira au Portugal.
Bien que la Côte basque ne soit pas connue pour une urbanisation massive passée ou à venir, ce label obligerait la tenue d'un échange entre les acteurs économiques en charge d'un éventuel projet de construction, les collectivités locales ainsi que les surfeurs. Autrement dit, si une jetée ou une digue est en projet, les surfeurs locaux doivent être sollicités pour valider ou non sa construction vis-à-vis de son impact sur le spot.
Par le passé, le Pays Basque a déjà vu une de ses vagues disparaitre. La vague de La Barre à Anglet s'est tout simplement évanouie suite à la construction d'une digue. Située tout au nord de la ville, proche de l'embouchure de l'Adour, cette droite de renommée internationale désormais mythique, surfée dans les années 1960-70 pouvait atteindre quatre à cinq mètres lors des plus grosses houles. Elle illustre parfaitement les effets néfastes que peut avoir une urbanisation irréfléchie et abusive du littoral.
Ce n'est pas pour rien que le Pays Basque est le berceau du surf en France ! Il abrite un nombre important de vagues mondialement connues, dont certaines sont actuellement menacées d'érosion. Les travaux engagés sur le littoral peuvent souvent entraîner un déplacement des bancs de sables, qui rappelons-le, ont un rôle capital dans la formation de certaines vagues.
Douze sites à travers le monde sont déjà classés réserve mondiale. Parmi eux il y a Malibu et Santa Cruz en Californie, Manly et la Gold Coast en Australie ou encore Bahia Todos Santos au Mexique.
C'est l'ONG Save the Wave qui est à l'origine de la protection de ces vagues. Elle dédie sa cause à la préservation des écosystèmes liés au surf. D'ici 2030, l'ONG souhaiterait protéger 1000 vagues à travers le monde. L'antenne basque de Surfrider Foundation a du déposer un dossier auprès de Save the Wave, en concurrence avec d'autres sites, pour obtenir le label de "réserve mondiale". Le dossier a été retenu parmi les finalistes, et l'association doit maintenant déposer un dossier complémentaire avant le 15 octobre. Une seule zone parmi les finalistes obtiendra le label, et la décision sera rendue à la fin de l'année. Pour agrémenter ce dossier, Surfrider Côte Basque fait notamment appel aux photographes locaux pour lui fournir leurs clichés des vagues basques, afin de l'illustrer au mieux. L'association compte également sur le soutien des surfeurs influents, des associations et des élus locaux.
Par Ondine Wislez Pons
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