Si de plus en plus de marques dans l’industrie du surf tendent vers des pratiques plus environnementales, elles ne sont pour l’instant que deux sur la marché à se défaire du néoprène. Cette année c’est au tour de la firme française Picture Organic Clothing de se lancer dans l’aventure.
Picture présente donc ses combinaisons en NaturalPrene, composé à 85% d’un caoutchouc naturel issu d’une plantation d’Hévéa en Malaisie et à 15% de caoutchouc synthétique sans substance chlorée. En plus de l’utilisation d’une colle à base d’eau sans solvant pour laminer les tissus à séchage ultra rapide, Picture a aussi mis en place un procédé de fabrication ingénieux et révolutionnaire qui consiste à injecter des micro particules permettant au NaturalPrene de s’allonger jusqu’à 4 fois sa taille !
Pour en savoir plus sur cette combinaison éco-friendly, nous avons posé quelques questions à Julien Durant, co-fondateur de la marque :
Patagonia a lancé sa combi Yulex (sans néoprène) il y a un peu plus d’un an. En quoi la combinaison Picture se distingue-t-elle de cette dernière ?
Nos combinaisons sont faites sur la base d’une matière première commune avec celles de Patagonia, composée à 85% de caoutchouc naturel et 15% de caoutchouc synthétique sans substance chlorée.
En revanche, nous apportons de la différence grâce à plusieurs caractéristiques : un stretch qui permet d’augmenter de 3,8 fois sa taille originale, l’utilisation d’une colle à base d’eau sans solvants pour laminer les tissus, ainsi que l’utilisation de polyester recyclé pour 100% de nos lining tissus.
Nous avons également développé de nouvelles technologies conçues spécialement pour ces « eco-suits » et inspirées de celles du triathlon, comme le Power grip : une matière unique en silicone qui permet plus de résistance lors de la rame, ou encore le Motion Pattern : un fitting novateur dans le but de libérer la mobilité de l’épaule.
A-t-on assez de recul sur l’utilisation du caoutchouc naturel pour le surf ?
Tout à fait. Aujourd’hui, le caoutchouc naturel a fait ses preuves sur des versions peu stretch. Par conséquent, celles qui sont plus stretch et plus légères, ne sont finalement que des optimisations et améliorations de celles qui existent déjà depuis quelques années.
Y-a-t-il une dimension environnementale qui se généralise dans l’industrie du surf ? Le public est-il réceptif ?
Le public est clairement réceptif à cette dimension environnementale aujourd’hui, lié beaucoup au matraquage médiatique fait autour de l’écologie, qui rend les gens attentifs à ce genre de problématique.
Mais cette tendance ne se généralise pas dans l’industrie du surf, tout simplement parce que le coût de fabrication reste très élevé, avec une augmentation de 40% lors de l’utilisation de matières naturelles, ce qui aboutit également à une augmentation du prix de vente, qui rend le produit non accessible à tous. On se cantonne donc ici à une niche d’initiés et non pas les pratiquants loisir occasionnels.
Malgré la demande des clients de produits plus écologiques, leur achat porte atteinte à leur porte-monnaie. Le succès de cette transition dépendra de la capacité des industriels à faire des compromis prix / écologie attractifs.
A quelle échelle sont distribuées ces combinaisons sans néoprène?
Tous les pays actuels de diffusion de la marque (au nombre de 42) sont livrés en wetsuits en quantité plus ou moins importante. Les premiers retours sur les taux de sortie et l’attractivité du produit, se feront fin août / début septembre. Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour tirer des conclusions.
A quel prix peut-on acquérir cette combi ?
4.3 Homme : 389,99 €
3.2 Homme : 329,99 €
3.2 Femme : 299,99 €
Au delà de ces éco-suits, Picture s’appuie sur toute une gamme ‘Water’ conçue grâce à des innovations respectueuses de l’environnement. Les combinaisons sont donc composées de caoutchouc naturel, et les boardshorts de polyester recyclé. Des produits éco-friendly au service de la performance et du confort.
www.picture-organic-clothing.com
