- Article initialement publié le 09 octobre 2021 -
Comprendre les prévisions de surf peut sembler difficile au premier abord. Et on vous l'accorde, ce n'est pas toujours une tâche facile. Il est cependant impératif pour tout bon surfeur d'apprendre à discerner les bonnes des mauvaises conditions. Cela vous évitera certainement une session inutile durant laquelle vous aurez passé votre temps à faire la "bouée" ! Également, toutes les conditions ne seront pas accessibles à tous les niveaux, il est donc important de prendre des décisions en connaissance de cause. Il peut s'avérer très dangereux de se jeter à l'eau sans prendre l'ensemble des éléments en considération !
Alors pas de panique, voici quelques explications pour mieux interpréter les conditions de surf :
La houle
Il ne faut pas confondre la taille de la houle et la taille des vagues ! Lorsqu'une houle de 1m est annoncée, il s'agit de la taille de l'ondulation, et non de la taille réelle de la vague. Ce sont les facteurs tels que le vent et les caractéristiques du spot qui seront ensuite à l'origine des dissimilitudes de tailles des vagues entre spots. Bien que les conditions annoncées soient les mêmes sur certaines zones, les spots eux, réagiront différemment. Cela explique d'ailleurs pourquoi certains pics fonctionnent et d'autres beaucoup moins, et ce sur une même journée.
Deux critères sont ainsi important pour lire la houle : la taille indiquée - notée en mètres (m), et la période - notée elle en secondes (s).
- La période correspond à l'intervalle de temps en seconde qui s'écoule entre deux vagues (par exemple, 9 de période signifie donc que les vagues sont espacées de 9 secondes). La période entre deux vagues s'étend généralement entre 5 et 15 secondes. Au-delà de 13 secondes, la période est dite élevée, en deçà de 7 secondes elle sera faible. Une bonne période se situera donc entre 8 et 15. Plus la période est élevée, plus la vague sera puissante, car le volume d'eau accumulé entre deux vagues sera plus grand, et son déplacement créera donc un mouvement plus fort.
Une période élevée augmente les chances de trouver un plan d'eau propre avec des vagues espacées, tandis qu'une période trop basse ne donne généralement pas de très bonnes conditions, les vagues s'enchaînant sans puissance. En somme, plus une période est élevée, plus la taille et la puissance des vagues auront tendance à augmenter.
Pour plus de détails, retrouvez l'article : l'importance de la période de la houle.
Les prévisions indiquent aussi la direction de la houle. Celle-ci a son importance par rapport à la configuration des spots. Il s'agit de savoir si elle va toucher le banc de sable ou le reef dans le bon sens, et donc former ou non une jolie vague. La direction est indiquée par une flèche, qui se lit comme on lirait une boussole, la pointe indiquant donc la direction. Par exemple, une flèche vers le bas indiquera une houle dite "de nord" (venue du nord et en direction du sud).
Enfin, il peut parfois être indiqué (de façon non-systématique) une houle secondaire. Celle-ci correspond à un train de houle provenant d'une autre dépression que celui de la houle primaire. En règle générale, la houle secondaire influencera bien moins les conditions que la houle primaire, mais elle reste un indicateur sur le mouvement auquel s'attendre une fois à l'eau.
- La taille des vagues
Comme précisé plus haut, la taille de la houle n'est pas égale à la taille des vagues. Les prévisions indiquent donc également la taille attendue sur un jour et un créneau horaire donné. Notés en mètres, on retrouve deux chiffres : le premier pour les vagues des plus petites séries et le second pour les vagues des plus grosses séries. La combinaison des deux chiffres est ainsi une fourchette, pour se situer plus facilement selon son niveau.
Le vent
Le vent est l'un des facteurs les plus importants à la compréhension des conditions. Il va venir impacter le plan d'eau, et influence fortement la formation des vagues. La direction et la force du vent détermineront donc si les vagues sont surfables ou non. Il existe deux lectures principales : le offshore et le onshore.
- off-shore : le terme est utilisé quand le vent vient de la terre et va vers la mer. Il va alors creuser les vagues, leur donner une belle forme et favoriser la formation de tubes.
- on-shore : à l'opposé du offshore, ce vent souffle de la mer vers la terre. Il vient alors écraser les vagues par l'arrière et dégrade la qualité d'une session, voire la rend parfois impossible.
- side-shore : le terme est utilisé quand le vent tourne et qu'il souffle le long de la côte, parallèlement à la plage. Dans ce cas de figure, s'il est plutôt puissant, le plan d'eau est agité et des courants sont générés dans l'eau, au plus grand regret des surfeurs.
Sur les tableaux prévisionnels, le vent est indiqué par une flèche. Celle-ci se lit également comme on lirait une boussole, la pointe indiquant la direction du vent. Selon l'orientation du spot, toutes les combinaisons sont possibles, et des notions d'orientation vont seront donc d'une grande aide pour déterminer quelle orientation indique un "offshore" sur votre spot.
À noter : sur la côte ouest française, lorsque les températures se réchauffent, le vent change généralement d'orientation entre la fin de matinée et le début d'après-midi, du fait notamment des conditions dites anticycloniques. Ce phénomène est dû aux différences thermiques qui s'exercent au fur et à mesure que le soleil réchauffe la terre. Le plan d'eau se dégrade alors souvent, car le vent est généralement off-shore le matin (l'océan est plus chaud que la Terre et attire le vent vers lui) et tourne on-shore en milieu de journée (la Terre devient plus chaude que l'océan, ce qui inverse la direction du vent). Notamment une raison pour laquelle les surfeurs sont des lève-tôt !
La force du vent est aussi à prendre en compte. En effet, un vent off-shore très puissant peut faire autant de dégât sur une vague qu'un vent on-shore ! À l'inverse, un indice de vent trop faible n'aura pas d'impact sur le plan d'eau, peu importe sa direction. Les codes couleurs sont ici utilisés pour faciliter la lecture. On les lira comme on lit un feu de signalisation, du vert pour indiquer un "go" au rouge pour indiquer un "stop". Le vert indique donc une force située entre acceptable et idéale. Au-dessus, on entre dans une phase jaune et orangée qui indique des conditions plus complexes, jusqu'à atteindre le rouge, un "no-go".
La marée et le coefficient
La marée est un mouvement périodique d'oscillation du niveau de la mer, qui vacille donc entre marée haute et marée basse. Elle est dûe à l'attraction de la Lune et du Soleil sur la Terre : la marée est haute lorsque l'océan est plus proche de la lune. Ce phénomène naturel connu de tous (parfois sous-estimé) est le fruit de la force gravitationnelle et centrifuge.
Comment savoir quand surfer ?
Chaque spot est différent, les pics ne fonctionnent donc pas tous aussi bien au même moment. Certains fonctionneront mieux à marée descendante et/ou basse, d'autres à marée montante et/ou haute. Dans ces cas-là, le plus judicieux est de demander directement conseils à des habitués du spot, ou de lire en amont les critères bons à savoir sur un spot donné. À noter : la marée tourne toutes les six heures environ. On compte donc généralement deux marées hautes et deux marées basses par jour (parfois moins, puisque les marées se décalent d'une heure tous les jours).
De plus, il est important de ne pas faire l'impasse sur le coefficient lorsque l'on regarde les marées. C'est un indicateur qui permet de savoir si la marée à un gros ou petit marnage. Ce dernier correspond à la différence entre la hauteur de la basse mer et la hauteur de la pleine mer. Il s'agit de l'amplitude de la marée, et il donne donc des indications sur le volume d'eau déplacé sur une zone donnée. Un coefficient de marée varie entre 20 et 120. Le coefficient idéal pour le surf, lui, oscille généralement entre 50 et 70.
Le rôle fondamental de la marée sur la formation d'une vague est à retrouver dans l'article : Comment se forme une vague ?
De plus, Surf Report crée chaque année un calendrier des marées, propre à chaque ville où l'on peut trouver des spots. Y sont indiqués : les horaires de marées hautes et basses, les coefficients de ces dernières chaque jour et les horaires du lever et coucher du soleil, pour planifier ses sessions en connaissance de cause.
Les étoiles
Les étoiles sont mises en place pour faciliter la lecture des prévisions et aller à l'essentiel. En prenant en compte l'ensemble des éléments présentés plus haut, la qualité du surf y est notée sur trois étoiles (sur le jour est la période donnée) : plus il y a d'étoiles colorées, meilleur est le surf.
Vous avez à présent toutes les clés pour analyser les conditions de surf !
Si le nombre d'informations à prendre en compte peut paraître intimidant au premier abord, c'est finalement un coup à prendre. En vous baladant sur Surf-Report de spot en spot, vous y parviendrez de plus en plus rapidement. Attention : personne n'est à l'abri d'une surprise le jour J à l'eau, qu'elle soit bonne ou mauvaise. C'est le jeu de dame nature, qui parfois se charge de nous rappeler que c'est elle qui décide !
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