Tour de France - Le Tour de France s'exile au Maroc

Etape 14 : Banana

- @oceansurfreport -

Océan Surf Report vous emmène sur un Tour de France des spots grâce à notre réseau de reporters qui se lèvent tous les matins pour prendre en photo leur spot respectif.

Tous les samedis nous partons à la découverte de la Bretagne, des Landes, de la Gironde, des Pyrénées Atlantiques ou encore de la Méditerranée en interrogeant le local de l’étape pour en savoir plus sur son spot.

On fait cette semaine une petite entorse au règlement avec une étape au Maroc et notre reporter Ahmed du Free Surf Camp :

OSR : Salut Ahmed, peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a amené ici ?

Ahmed : J’ai débarqué au Maroc à Tamraght en 2007, j’arrivais de l’île de la Réunion où je venais de passer 10 ans et y avais découvert le surf (Je suis né à Marseille et j’ai passé une bonne vingtaine d’années entre Marseille et Nice, à l’époque il n’y avait que très peu de surfeurs en Med). A l’époque « la crise requin » n’était pas d’actualité, mais le chikungunya faisait des ravages sur l’île et l’envie de découvrir d’autres horizons me poussa à revenir vers mes racines, le Maroc ; Surfant sur internet pour regarder les photos et les vidéos sur le Maroc du côté de Tamragt/ Taghazout, la décision fut vite prise au vue de la qualité des vagues et de leur longueur.
Arrivé en plein mois de janvier, grosse houle de 4m et +, pluie, boue, grisaille… Ma première réaction fut « qu’est-ce que tu fais là ?? ». 2 jours plus tard : soleil, vagues 1.5m, glassy et 25° en plein hiver, en sortant de l’eau lors de ma première session, je me suis dit «  Ah ouais, j’ai bien fait de venir !!! ». Je venais  de surfer à Banana, avec des vagues qui déroulaient sur plusieurs centaines de mètres et la vision d’une épaule avec 100 mètres qui tendent devant toi et qui te procurent une vitesse incroyable m’a rempli de bonheur. J’ai trouvé un job dans un surf camp juste en face du spot de Banana, ce qui m’a permis de pouvoir aller surfer dès que les conditions étaient réunies et surtout d’avoir un œil tous les matin sur les vagues ;

Au sein de ce surfcamp j’ai rencontré Tom Frager, mon ami et associé maintenant. Déjà à ce moment-là, l’idée de monter mon propre surf camp avait commencé à germer dans ma tête et après moults discussions avec Tom, nous avons convenu de nous y pencher plus sérieusement. Par la suite j’ai rencontré ma femme, Olivia, avec qui nous avons lancé le Free Surf Camp Maroc By Tom Frager, ensuite Christophe Fernandez, Manager de Tom Frager nous a rejoint pour s’occuper de toute la partie commerciale suivi de mon pote Jimy Boyer pour la partie web ; Aujourd’hui le Free Surf Camp à 5 ans, nous collaborons avec Surf-Report depuis le début et nous accueillons beaucoup de surfeurs qui visionnent le report tous les jours

OSR : Peux-tu nous décrire le spot ? (Quelles conditions pour que ça marche/ l’ambiance à l’eau ?)

Ahmed : Le spot de Banana est un point break, une longue droite qui peut dérouler sur plus de 300 m, mais également une petite baie et l’embouchure de la rivière Oued Tamraght (qui ne coule que quelques jours dans l’année, et oui la région offre entre 10 et 15 jours de pluie par an). Déroulant sur du sable, le pic se trouve juste en face de la falaise et quand les sections connectent, c’est plus de 300 m de ride qui s’offre devant vous ; Son nom vient de la forme de la vague quand elle rentre dans la baie mais aussi du village juste à côté «  BANANA VILLAGE » qui est connu pour abriter des dizaines de vendeurs de bananes qui poussent dans le lit de la rivière.

Rapide, creuse, vague à manœuvres Banana est peu surfée par les locaux car dès que la houle dépasse 1.5m, il y a pas mal de jus et  les sessions sont plus physiques que sur d’autres spots à proximité ou plus réputés (Anchor Point, Killer Point, Mystery). Par contre il n’est pas rare de voir plus d’étrangers que de locaux sur le spot, la vague est surfable à toutes les marées quasiment et l’accès est relativement facile en dessous de 1.5m ; dès que cela devient plus consistant, 2m et +, les canards doivent être parfaitement maîtrisés, et les bras costauds pour passer la barre d’où son deuxième nom : Brabana !

Parfois, par houle de NW, un pic avec une jolie gauche à marée haute s’établit au milieu de la petite baie. Avec une houle de Nord assez consistante, le spot dévoile toute sa puissance et peut connecter également avec le spot juste à côté, Spider, droite rapide et creuse qui déroule sur un reef bien acéré… Réservé aux surfeurs expérimentés ! L’ambiance y est sympa, pas de problèmes particuliers tant que l’on respecte les priorités bien sûr ;l’endroit est idéal pour la pratique de SUP, avec la grande baie et les différentes sections qu’offre la vague, tout le monde peut surfer sans danger.

Le seul souci c’est les cailloux au bord quand vous sortez, ou si vous cassez votre leash et que vous êtes obligé de sortir par la plage. Effectivement avant l’année 2010 la plage était recouverte de sable sur tout son long et les parties de beach volley et de football était une activité prisée par tous ; puis vint une grosse dépression avec de fortes pluies qui enlevèrent tout le sable. Qui sait si le sable reviendra un jour…

OSR : En quoi est-ce différent de surfer ici ?

Ahmed : Beaucoup moins de monde à l’eau, un accès facile et rapide et de longs rides en perspective. Une vague qui fonctionne assez souvent pendant l’année.

OSR : Qui sont les surfeurs qui ont émergé de ce spot ?

Ahmed : Il n’y pas vraiment de surfeurs qui ont émergé de ce spot car les autres spots sont situés à proximité d’un village ou d’habitations, ce qui n’est pas trop le cas ici même si les habitations ne sont pas loin. Les autres spots tels que Anchor Point ou Killer Point ont vu beaucoup de jeunes surfeurs talentueux se faire connaître.

OSR : Ton meilleur souvenir à l’eau ici ?

Ahmed : Il y quelques années, au mois de février (c’est le meilleur mois de l’année pour surfer Banana). Le temps le matin était couvert et légèrement venté, le plan d’eau pas très joli mais tout au long de la journée nous étions sur la terrasse du surf camp à scruter le meilleur moment pour y aller. Les personnes présentes s'impatientaient et pensaient que le temps aller rester toute la journée comme ça et tous les après-midi, vers 14/15h le plan d’eau se lissait, les vagues devenaient de plus en plus propres et les surfeurs quittaient le spot. Nous avons eu des sessions mémorables, avec 1.5/ 2m parfait qui déroulait sur 300 m et nous étions entre nous à partager les vagues avec un sourire et une ambiance mémorable à l’eau. Ca a duré pendant au moins 10 jours, ce fut du pur bonheur, des sessions à 30/40 vagues chacun, que demander de plus !

OSR : Ta plus grosse boîte à l’eau ici ?

Ahmed : Beaucoup de boîtes bien sûr, certaines qui te font mettre le nose vers la plage dès que tu remontes à la surface, des boîtes au take-off également quand c’est bien creux et la vague qui contient beaucoup d’eau qui te plaque au fond en te mettant le leash entre les pieds…

OSR : Peux-tu nous parler de Free Surf Camp ?

Ahmed : Comme je l’ai dit plus haut, nous avons créé  le surf camp en 2011, avec l’aide de Tom Frager. Avec Olivia ma femme, notre but était de faire un endroit convivial où tout le monde pourrait se sentir chez soi , comme à la maison et de faire partager notre passion  pour le surf. Nous avons trouvé une maison à la location, avec une vue incroyable sur l’océan et sur quasiment tous les spots. Après 6 mois de travaux et d’aménagement, nous accueillons nos premiers stagiaires (clients). Avec l’aide de Rachid notre moniteur attitré, un local de la région connaissant parfaitement les spots et la météo de la région, nous avons voulu offrir quelque chose de différents par rapport aux autres surf camps opérant dans la région.

Une prestation de qualité préférée a la quantité, telle était notre devise. Tous nos stagiaires qui suivent les cours de surf ou qui partent en formule Guiding à la découverte des spots de la région repartent avec de nombreuses photos de leur sessions mais aussi avec des conseils avisés sur leur surf et la façon de progresser. Nous avons plusieurs personnes qui reviennent tous les ans et même plusieurs fois dans l’année.

Aujourd’hui le Free Surf Camp Maroc By Tom Frager, c’est une équipe de 12 personnes dont 4 guides-moniteurs parmi les meilleurs surfeurs de la région. C’est plus de 10 chambres (dortoir,double,single) pour vous accueillir, mais également plusieurs appartements disponible à la location. Nous sommes ouverts toute l’année, avec une haute saison qui se situe en Automne, en Hiver et au printemps. Quand il fait froid et qu’il pleut en France, ici c’est soleil minimum 25 ° et la certitude de pouvoir surfer quasiment tous les jours. C’est le meilleur moment pour venir surfer au Maroc.

Plusieurs fois dans l'année Tom Frager vient nous voir pour partager des sessions avec les personnes présentes et en profite pour nous faire des petits showcases bien sympathiques, toujours accompagné d'un autre musicien : des soirées musicales comme on les aime ! Depuis 3 ans nous avons développé une activité skate, nous avons une dizaine de longboard skate et 2 Carveboard. Idéal pour progresser, ces sessions de skate sont ouvertes à nos stagiaires et permettent de pouvoir travailler beaucoup de choses pour corriger également les défauts (appuis, trajectoire, bras, prise de vitesse, cutback etc. Nous allons sur un grand parking légèrement en pente et nous disposons des plots avec différents parcours à effectuer. Les stagiaires même novices en skate adorent :)

Retrouvez tous les jours les reports de Banana : www.surf-report.com/surf-report-banana-maroc-19-06-2015-11-16-32123572.html 
On se donne rendez-vous samedi prochain pour une nouvelle étape du Tour de France !

Plus d'infos : www.freesurfmaroc.com
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