Waterman - Clément Roseyro enchaîne les évents au Cap-Vert

Il nous raconte son séjour éclair sur place, entre kite, foil et blessure.

- @oceansurfreport -

C'est depuis Lisbonne, bloqué à l'aéroport que Clément nous appelle. Il rentre tout juste d'un séjour flash sur l'île de Sal au Cap vert, 5 jours, où il a scoré deux évents d'affilés : une étape du GKA Kite World Tour et une étape du GWA Wing Foil Word Tour. Il rentre avec une 5ème place pour le wing, une grosse série contre la tête d'affiche en kite et des chevilles bien abîmées.

5 jours de folie, alors qu'il venait tout juste d'enchaîner les Canaries puis Nazaré en début de mois. Juste le train de vie d'un des plus gros waterman français actuel. Il nous raconte :

Le planning chargé du waterman angloy

Clément Roseyro - Je vais essayer de te retrouver les dates parce que même moi je commence à m'y perdre haha. Vers le 12/14 février je suis rentré des Canaries, j'ai fait une petite semaine en France à la maison, on a eu quelques vagues c'était cool. Ensuite, avec Paul Loustau on voulait vraiment aller à Nazaré cet hiver, mais entre les houles capricieuses et les disponibilités de chacun c'était compliqué. Finalement il y a eu ce swell qui n'était pas incroyable, mais c'était le moment d'y faire un petit tour. Depuis plus d'un an mon objectif c'est de rentrer des 3-6 sur cette vague portugaise. J'aimerai bien en rentrer quelques-uns sur des vagues de 8-10 mètres, la j'ai eu l'occasion de m'entrainer sur des vagues de 5/6 mètres et j'en ai rentré suffisamment pour que je puisse le tenter sur du plus gros. Ça s'est vraiment super bien passé.

5 jours - 2 compétitions

C.R - Pour les compétitions au Cap Vert, j'avais prévu d'arriver le 15 mars et repartir le 27 mars pour me laisser le temps sur place. Mais entre les galères d'avions et ma blessure juste avant les quarts de la compète de wingfoil, je suis arrivé le 17 mars, le premier jour de la compétition de kite et je suis reparti le 22 mars. Au final je suis resté que cinq jours, mais les deux évents se sont quand même bien passés malgré ma blessure. Je finis 5e en wing en sortant quelques gros scores, et j'ai failli sortir la plus grosse tête d'affiche en kite. Si je n'étais pas tombé contre lui, je pense que j'aurais pu viser une petite demi-finale. 

Surprenante Ponta Preta 

C.R - Ponta c'est une vague qui va très vite, elle est très proche des cailloux. Moi ça me semblait impossible d'enchaîner les deux compètes là-bas. Finalement, après la compétition de kite les gars se sont mis à l'eau en wing et ont décidé de la faire sur ce spot.

C.R - Ça me change de mon dernier évent au brésil où c'était des petites vagues de vent avec un vent assez difficile. Là, à Ponta, j'avais un peu peur en y allant parce qu'on m'avais toujours dit que le vent était un vent très offshore, très difficile à kiter. Mais on a eu des conditions folles, avec un très joli swell sur les 5 jours où j'étais là-bas, ce qui étais déjà un miracle. En plus de ça, on a eu un vent pas si offshore que ça, on a pu s'exprimer plus que convenablement.


Le backside ou rien

C.R - En y allant je n'avais pas trop d'attentes, je voulais me faire plaisir et voir de quoi j'étais capable sur cette vague, Ponta Preta. Beaucoup de personne m'ont dit qu'elle était très dure à surfer, surtout en backside. Ils me disaient que je ne pourrais jamais faire un roller, que je devais surfer switch. Mais moi, dans ma religion, le switch ça n'existe pas. Même si je respecte tout à fait les gens qui font du switch et qui ont le niveau de switcher. Mais moi j'avais vraiment envie d'y aller en backside et je pense que je m'en suis bien sorti.

Du fil à retordre

C.R - J'ai eu mon heat de kite contre Airton Cozzolino, le Cap Verdien. C'était un match incroyable, vu que je tombais contre la tête d'affiche. J'étais quasi sûr de me faire éliminer sans pouvoir trop montrer ce dont je suis capable. Mais au final techniquement ça l'a fait, puisqu'à ma sortie tout le monde m'a dit que j'avais gagné, j'ai vraiment sorti pour moi le meilleur surf que je pouvais faire. Tout s'enchainait parfaitement, les bombes, les manœuvres... C'est toujours un plaisir de rider avec un mec qui est quadruple champion du monde. Mais surtout de se dire que j'arrivais à tenir un gars qui a ce palmarès, qui a grandi sur l'île et qui connait cette vague qui est super dure à surfer. Y'a même un local qui m'a dit que j'avais gagné même si la victoire est revenue à Ayrton. Ça fait plaisir, alors que Ayrton est backside à la base et qu'il est passé frontside pour la compète, alors que je l'ai affronté en backside !

C.R - Au début de ma série contre lui, j'avais juste enchainé deux autres séries avant ce qui fait que j'avais juste 40 min d'expérience sur cette vague. En plus j'avais changé ma planche de kite sur cette vague super compliquée, je ne me sentais pas super bien sur cette planche. Du coup j'ai essayé ma planche de surf normale avec laquelle je m'étais bien entrainé, et au final ça l'a carrément fait.

Fin de compétition brutale et inattendue

C.R - J'avais un heat de wing contre un gars qui était champion du monde deux fois d'affilée, bref un gars talentueux. Je savais aussi qu'il avait changé de sponsor et que son matos allait être un peu moins bien, il allait être peut-être un peu moins performant, du coup j'étais un peu plus confiant. Je me suis donné à fond, je l'ai aussi poussé à fond. En fin de série, une série de bombes arrive, je le pousse pour prendre la première, il n'en veut pas, la deuxième non plus alors je suis parti dessus. Et quand cette deuxième vague est arrivée, elle n'avait pourtant rien de spécial mais je sais pas pourquoi je l'ai bien sentie. J'avais l'impression que l'océan me l'offrait, l'impression que le spot était avec moi alors que je venais d'arriver. Et c'est ce qui s'est passé au final, la vague était incroyable. Je suis tombé bien avant la fin et j'ai quand même été noté 7points et demi.

C.R - La chute est stupide en plus, c'est là que je me suis blessé. J'ai changé de matériel en plein milieu de compétition, du matos avec lequel je ne suis pas habitué et là je me déséquilibre, je me prends une énorme taule et mes pieds restent dans les straps. Heureusement je pense que rien n'est cassé, pour le matos comme pour moi. En sortant les gars sont venus m'aider à sortir, j'arrivais encore à marcher mais je le sentais, je leur ai dit « demain je marche plus ». Et en effet le lendemain je ne marchais plus. C'est la première fois que j'abandonne à une compétition, ça m'a fait bizarre.

Des Frenchies sur le terrain

C.R - On était pas mal de Français mais celui qui a fait un très bon résult c'est Benoit Carpentier, champion du monde de SUP. Le gars pour sa première compète de wing il finit second. On aurait pu se retrouver l'un contre l'autre en demi-finale si j'avais pu faire et gagner mon heat de quart de final. Ça aurait été beau. Mais ce n'est que partie remise c'est sûr.

C.R - Là-bas on était 3 potes français donc forcément, même avec la fatigue d'enchaîner plusieurs compètes on assistait à chaque heat pour se supporter, on s'encourager pour qu'on aille tous au bout.

Un repos bien mérité

C.R - J'avais déjà eu une grosse blessure à la cheville droite que j'avais soignée mais pas aussi bien que j'aurais dû. Du coup cette fois je n'ai pas envie de faire les choses à moitié, je vais vraiment faire ça bien pour me rétablir complétement. Je pense que je vais allez au CERS parce que j'ai les deux chevilles qui ont bien morflé, même si la droite me fait un peu moins mal vu qu'elle s'est solidifiée à cause de la première blessure que j'ai eue. Je pense que je n'ai rien de cassé mais je vais quand même aller à l'hôpital dès que possible pour vérifier que tout va bien, je ne vais pas prendre de risque.

Le futur se profile bien

C.R - J'ai un gros projet sur l'hiver prochain sur le foil et les grosses vagues, mais sinon je dois bientôt partir faire un shooting dans un endroit paradisiaque, sûrement dans le pacifique. Donc je pense que ça va être un très beau voyage, je vais en profiter pour surfer, foiler et faire pas mal d'images dans l'eau chaude et turquoise, je pense que c'est ce qui me manque un peu en ce moment

                         
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