Ces zones visent à sécuriser la pratique du surf sur les spots locaux, grâce à un protocole bien précis visant à réduire les risques d'accidents liés aux attaques de requins. Moyens humains, matériels et technologiques, aucun détail n'est laissé au hasard : vérification qu'un effort de pêche a été mis en œuvre par le Centre Sécurité Requin, déploiement d'une brigade nautique équipée de jet ski en charge de la surveillance de la zone et vérification du port d'équipement de protection individuelle par les pratiquants.
L'évaluation des conditions environnementales est aussi prise en compte. Dans ses analyses de données des conditions environnementales et des usages de la mer associés aux requins, le programme CHARC (Connaissance de l'écologie et de l'HAbitat de deux espèces de Requins Côtiers sur la côte ouest de La Réunion) de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) a ainsi relevé des attaques plus fréquentes l'après-midi et au crépuscule. Ce créneau correspondant notamment au moment où le requin bouledogue entame son activité exploratoire, laissant supposer un comportement actif de chasse, plus dangereux donc pour les surfeurs se trouvant sur son chemin.
Dans son rapport scientifique final, le programme indique également que les quatre facteurs qui semblent jouer un rôle sur la présence des requins bouledogue le long des côtes sont les moyennes de précipitations, les hauteurs moyennes de houle, la turbidité de surface (eaux plus ou moins troubles) et la richesse relative en poissons sur la côte Ouest de La Réunion. Autant d'indications qui sont prises en compte dans le cadre de la ZONEX.
Cette décision du conseil municipal soutient ainsi un retour à l'eau plus sécurisé pour les surfeurs locaux, qui jusque-là devaient se priver de leur sport ou braver les interdits municipaux, au risque non-négligeable de subir un accident grave perpétuant la crise requins qui a perturbé l'île de la Réunion ces dix dernières années.
