Cet événement, pensé et conçu par Pierre Lopez, (MNS en Gironde) est une traversée en prone paddleboard 12'' entre Lacanau-Océan et la Dune du Pilat. Un marathon océanique qui représente pas moins de 47 kilomètres.
"Une édition qu'on pourrait appeler "Les guerriers de l'Atlantique" tellement les conditions océaniques étaient difficiles !" nous confiait l'organisateur a posteriori.
Inspirée de la Molokai2Oahu (Hawaii) et de la Catalina Classic (Californie), la Dune Paddle Crossing est donc une véritable aventure où les participants rament entre les baïnes de Lacanau, la pointe du Cap Ferret et les passes du bassin d'Arcachon. Plus de 6h d'effort qui se sont déroulées début juillet.
Et ce sont ceux qui l'ont vécue qui en parlent le mieux ! "Heureux et fier d'avoir fait partie de ce groupe" : Romain a participé à cette édition, et nous raconte comme il l'a vécue. De la préparation, au doute, à l'expérience et au partage, on découvre dans ses propos tout ce qu'il passe par la tête de ces rameurs déterminés.
« J'ai apprécié chaque instant de cette traversée... de 45.12km à mon GPS. Et pour moi elle a démarré en février. Depuis le jour où j'ai envoyé un mail, complètement inconscient de ce que je m'apprêtais à faire mais déterminé à tout mettre en œuvre pour réussir. De longues heures passées dans ma véranda, à soulever de la fonte pour renforcer ces frêles épaules qui allaient devoir tenir, ou à pédaler comme un âne sur mon vélo d'appartement pour faire ce cardio et ce mental qui me permettraient d'arriver jusqu'à la Dune.
Pour la préparation technique j'ai le souvenir marquant d'un downwind d'anthologie avec Médéric où j'ai fini par faire 9km à pied sur le sable à traîner le prone paddleboard... un grand moment de solitude ! Ou bien dans mon petit lac à regarder Médéric et Sandrine me mettre des roustes terribles en papotant alors que j'étais dans le rouge. Puis du jour où ils m'ont dit "ça va le faire !"
J'ai ressenti un immense stress avant le départ, à me demander ce que je faisais là avec ces rameurs expérimentés... moi l'employé de bureau sédentaire. Quand Bart m'a dit qu'il s'était mis 200 bornes à la 11 cities, et ça plusieurs fois, je me suis sérieusement dit "vas-y tu te barres tout de suite, personne calculera, c'est pas grave. Tu rentres, t'en parles à personne à part madame et terminé, rideau le prone paddleboard".
Puis, on s'est mis à l'eau, et le stress s'est envolé immédiatement. Ça à été une expérience puissante, je me suis calqué sur le groupe, complètement fondu dedans. Quel plaisir d'observer la glisse d'untel, la fréquence de l'un, le panache et la fougue d'autres qui s'amusaient à surfer dès les premiers kilomètres, de l'inquiétude pour certains trop au bord... et moi tout à l'économie musique sur les oreilles, dans ma bulle, à me faire tout petit dans ce groupe de rameurs extraordinaires, redoutant ce qui aller se passer après le kilomètre 20. Les questions et regards bienveillants de mes confrères aux haltes, "ça va?" et moi un peu surpris d'aller aussi bien et de prendre autant de plaisir...
Et puis les kilomètres filent, les heures aussi, l'hélico vient nous saluer, "C'est pour nous ça ?" BAAAM gros boost d'égo, de testostérone ou autre, bref je prends mon combo hélico = guerre = Rambo = "je peux pas lâcher là c'est pas possible, je finis !"
Quand on est au ras de l'eau on voit des choses différentes. Les micros glisses, le moindre bump devient fun, on évite les sets qui pètent au large, on navigue, on change la fréquence, la puissance de rame... bref on s'éclate quoi. Qu'est ce que j'ai aimé ça, on a joué avec l'eau pendant 8H20 et sérieusement quel bonheur !
Sur les derniers kilomètres je repense à ma véranda, à ces heures sous la barre en fonte qui payent, je me sens bien, je suis au milieu du groupe, je ne souffre pas, je prends du plaisir, je fais partie du groupe et on va finir ensemble!
Je suis extrêmement reconnaissant de cette aventure. Dans une année compliquée, ça a été un boost énorme de confiance. La bienveillance et l'humilité des participants m'ont donné l'impression que j'avais ma place dans cette aventure, alors si l'on m'accepte et que j'ai une préparation suffisante, on pourra compter sur moi l'année prochaine.
Merci ! Merci ! Merci ! De m'avoir permis de vivre cette expérience. Que du bonheur. »
> Photos par @adamkfe
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