Chaque surfeur a vécu une expérience différente lors de la tempête Epsilon, considérée comme un des plus gros swells de la décennie. Du repérage de cet ex-ouragan de catégorie 3 à l'interprétation des modèles météorologiques, du choix des planches à la sélection des spots, ce large éventail de possibilités s'est révélé singulièrement délicat. Opter pour une valeur sûre ou s'orienter vers l'endroit auquel personne n'a pensé ? Jeter son dévolu sur l'évidence ou parier sur l'incertitude ?
Leonardo Fioravanti, le plus Français des Italiens, avait trois spots en tête. Le premier d'entre eux, c'était la petite cité basque de Mundaka, deux jours avant le pic de houle. À l'embouchure de la rivière Oka, entre l'ermitage de Santa Catalina et l'île d'Izaro, le natif de Rome s'est offert une session world-class, comme l'automne sait si bien en prodiguer au Pays Basque, aux côtés de son team-mate Aritz Aranburu et du régional de l'étape Natxo Gonzalez. Avant de prendre à nouveau la route et se préparer pour le Jour-J.
C'est ensuite sur la plus belle droite du Pays Basque que le premier Italien qualifié sur le CT a repoussé ses limites. À l'apogée de la tempête Epsilon dans le Golfe de Gascogne, Leo a sorti son gun et pris des bombes sur un spot entré dans un état second. Avec sa pointe captant parfaitement le swell et bénéficiant des solides vents offshore qui traversent la façade nord-est de la péninsule ibérique, ce pointbreak a montré un visage sauvage et agressif. Pas de quoi décourager le Romain pour autant.
Au lendemain de cette montée d'adrénaline, c'est à Hossegor que le résident landais s'est mesuré aux restes d'Epsilon. Dans des barrels puissants et à quelques mètres du bord, le surfeur qui fêtera ses 23 ans le mois prochain a notamment partagé le pic avec Justin Becret et Marco Mignot - pour ne citer qu'eux.
Une semaine de swell, trois options distinctes et autant de bons choix : Leo Fioranvanti a vu juste.
Réalisation : Tomo McPherson